Bonjour,
Et tout d’abord bravo pour cet article simple, clair et éloquent.
Je dois dire que nous sommes tous aujourd’hui une part du 93. Quand je dis tous, ce sont les 90% de personnes qui ont compris que le gouvernement de M.Chirac et autres sbires de l’UMP ne produisent rien de bon pour le pays.
Embourbés dans les propres contradictions et alliances de leur camp, les amis de M.Chirac ne roulent que pour eux mêmes et leur petits cercles fermé.
Suppression, réduction, interdiction, baisse de crédits, radars, politique de privatisation des biens nationaux, vente de meubles (à qui ?...), répression, désaménagement du territoire,... la liste des erreurs pourraient être longue.
30 ans que le pays attend des réformes STRUCTURELS et 30 ans que rien ne se passe et que l’on fore la coque d’un bateau qui prend l’eau de tous les côtés.
Oui, nous sommes tous une part du 93, car les problèmes tous concentrés dans ce secteur sont un reflet d’une société qui n’a plus rien d’un « modèle social viable ».
L’université n’est plus qu’un triste dépotoire fumant où les chercheurs sont smicards et où 50% des diplômés au moins sortent au chômage.
L’école n’est plus un acscenceur social.
Les associations et dispositifs locaux ne sont même plus financés pour assurer une « cohésion sociale » et plus globalement pour proposer à des populations en mal d’expression (et d’écoute) le simple DROIT à l’évolution et à la projection dans l’avenir.
Certes, je condamne les violences actuelles qui pénalisent une fois de plus les populations les plus faibles, terrorisées et réduites aux silences par la peur d’une répression locale de « caïds ».
La République, là où elle devrait condamner l’agresseur, demande a l’agressé de se justifier de son agression.
Justice sans lendemain, sans moyens dignement gérés et affectés, santé à deux vitesses et de plus en plus privatisé, éducation à l’origine de la ségrégation sociale et de la perte de confiance de toute une génération, monde de l’emploi indignement focalisé sur des logiques de rentabilité plus que sur des logiques durables de qualité de vie, oui, notre république est en danger.
Les émeutes du 93 (et d’ailleurs) ne sont que l’une des faces émergée d’un iceberg trop longtemps muselé.
Stagiaires précaires, génération sacrifiée des banlieues, « bobos » confortés par des dispositifs conciliants, riches retraités du « baby-boom » ayant surfé sur la vague du bétonnage et du plein emploi,...
oui, aujourd’hui notre société se délite et la fracture sociale creusée en premier lieu par M.Chirac est aujourd’hui un canyon.
La violence n’est jamais une bonne façon d’exprimer des revendications. Cependant, quand on a plus rien à perdre, elle est un profond signe de désespoir.
Même si certains groupes agissent sans véritable revendications (le plaisir de casser), certains mettent dans ces actions répréhensibles leur rage envers un SYSTEME qui ne leur laisse quasiment aucune chance.
Par conséquent, nous sommes tous quelquepart un peu le « 93 ».