"1) persécutions récentes
de chrétiens en
Inde" Récentes, vous le dites vous-même. Avant l’arrivée des religions monothéistes en Inde, point de violences religieuses.
2) Antiochos IV : la révolte des Hébreux contre le roi séleucide Antiochos IV, connue sous le nom de
révolte des Maccabées, est présentée par la tradition judéo-chrétienne comme l’exemple
emblématique de la violence religieuse polythéiste, en l’occurrence la volonté
grecque d’imposer Zeus à Jérusalem. Les historiens y compris juifs en proposent
aujourd’hui une toute autre version : "l’insurrection maccabéenne (167-145
av JC) ne repose nullement sur une tentative de « conversion » des
Judéens imputable à Antiochos IV. Elle est fondée plutôt sur une opposition
[menée par les juifs traditionalistes, les « hassidéens »] à une
réforme religieuse voulue par la classe sacerdotale [plus favorable à
l’hellénisme, cf. par exemple 1 M 1,11-15] et dont l’enjeu est bien plus
politique que spirituel.« [1]
3) »Les régions du monde qui
n’ont pas ou peu subi l’influence du monothéisme, ne sont pas moins violentes, ni
plus tolérantes, bien au contraire : Japon impérial (avant sa
colonisation par les USA), Chine, Khmers, Corée du Nord, etc." Premièrement, le sujet du fil est la violence religieuse, pas la violence humaine en général, qui n’a effectivement pass attendu le monothéisme ! Cf. ci-dessus. Sur le Japon impérial et le zen, j’en ai moi-même parlé ci-dessus. L’idéoogie de Mao, de PolPot et de la Corée du Nord dérive à votre avide qui : des religions asiatiques, ou du marxisme, religion séculière née en Occident comme rejeton athée du christianisme (cf. Raymond Aron et tant d’autres). En revanche le monde de culture chrétienne n’aurait-il pas dû être moins violent que les autres ? Louis XIV, Napoléon et le XXème siècle n’en témoignent pas vraiment !
4) "
N’oublions pas non plus
que les chrétiens étaient uniquement persécutés par Rome parce qu’ils n’acceptaient
pas, à l’instar des polythéistes, de vénérer l’empereur« . Bizarre alors que le judaïsme ait été accepté comme religio licita à Rome, non ? Je vous renvoie plutôt à Paul Ricoeur : l’intolérable, c’est l’intolérance. Les Romains ont donc réagi parfois violemment contre l’intolérance chrétienne. Reconnaissez pourtant que, s’ils ont finalement accepté le christianisme, celui-ci a bel et bien àpartir de ce moment-là éradiqué le paganisme. Comme le dit joliment l’historienne Athanassiadi, »La violence est le legs de l’Empire au
christianisme, legs reçu avec gratitude par son bénéficiaire et accru par lui […]
Constantin, lorsqu’il proclama l’Édit de Milan, ne saisit probablement pas
toute la logique exclusiviste du christianisme". [2]
[1] Le
judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère : des
prêtres aux rabbins, Claude Mimouni, PUF, 2012.[Simon Claude Mimouni : ancien élève de l’École
biblique et archéologique française de Jérusalem, titulaire depuis 1995 de
la chaire Origines du christianisme à la section des sciences
religieuses de l’École pratique des hautes études]
[2]Polymnia Athanassiadi, Vers la pensée unique,
La montée de l’intolérance dans l’Antiquité tardive, Paris, Les Belles
Lettres, 2010,