@ Gaïagénaire
en réponse à votre message à Alinea du 5 aout 3h02
Pour ma part, à cette fin je distingue l’éducation de l’instruction.
Ce dont vous parlez est l’instruction, celle qui apprend à reproduire les mêmes code sociaux d’obéissance à l’autorité. Mais l’éducation, c’est celle qui apprend le coeur. L’éducation consiste à apprendre à s’écouter soi sans se comparer à autrui. Et pour y arriver, c’est apprendre le détachement et non l’attachement.
Le piège est l’attachement que l’on fait passer pour l’amour, alors que celui ci réside dans le détachement de soi d’avec autrui. L’esclavage tient dans l’attachement et non dans le détachement. La seule personne à laquelle il faut être attaché sa vie durant est soi même et non autrui. La liberté de soi est dans l’équilibre entre l’attachement de soi et le détachement d’autrui qui permet seul d’écouter la raison et le coeur d’autrui.
L’enfant à naître est la propriété exclusive de ses parents. A la naissance, l’enfant détaché du corps de la mère devient la responsabilité de ses parents. Mais tout le reste de sa vie va consister à se détacher de la tutelle, de la dépendance de ses parents et pouvoir ainsi acquérir sa liberté propre et sa responsabilité relationnelle. Une éducation réciproque.
Simplement, détachement n’est pas indifférence ou mépris, c’est tout le contraire, c’est la capacité d’accepter l’autre tel qu’en lui même et non tel qu’on le veut en soi même.
Le détachement de soi même, c’est l’heure de la mort, le moment où en se détachant de soi même, on se rattache au cosmos qui nous a fait naître.