A JP Llabrés
« Accroître
drastiquement le niveau de « richesse » des « pauvres »
puisque l’amélioration du niveau de vie va de pair avec la
diminution de la démographie ».
Ca
c’est le concept nations unies sur la transition démographique que
l’on nous vend depuis des années : le niveau d’éducation des
petites filles et l’augmentation de richesses assurera la transition
démographique, comme jadis, la ’main invisible’ était censée à
réguler l’économie...
Le
problème et l’on commence à s’en apercevoir c’est que c’est en
grande partie faux, notamment pour l’Afrique : malgré
l’augmentation du niveau de vie, la transition démographique ne se
fait pas, ou mal :
Extrait
d’un article des Echos
:
La
raison de cet envol (démographique en Afrique) ? Une «
singularité africaine », explique Gilles Pison : sa transition
démographique tardive. Ce mouvement historique, qui fait passer les
sociétés d’un modèle de natalité et de mortalité fortes à un
modèle de natalité et de mortalité faibles, est déjà réalisé
ou en cours un peu partout dans le monde, même dans les pays en
développement. En Afrique, on n’en est toujours qu’à la première
phase de cette « transition », car, si l’on vit plus vieux grâce à
l’hygiène et à la médecine, une inertie sociale fait que l’on fait
toujours beaucoup d’enfants : 4,6 enfants par femme en moyenne. «
La contraception est timide et il n’y a pas de volonté politique en
matière de planning familial »...
Ainsi,
on nous expliquait doctement voilà quelques années encore, que le
’pic démographique’ se situerait en 2050 à environ 9 milliards
d’individus.
Les
mêmes démographes que j’ai entendu récemment sur une radio
publique viennent maintenant nous expliquer qu’en fait... il faudrait
mieux tabler sur 10, 11 voire 12 milliards d’individus... parce que
curieusement et notamment en Afrique subsaharienne, allez savoir
pourquoi, cette transition de se fait pas vraiment...
Le
discours sur la transition démographique est un leurre qui empêche
de réagir et de réfléchir sur ce qu’est aussi la démographie :
la démographie est une politique de survie mais aussi de puissance.
La démographie, c’est la politique de puissance des pauvres ou,
fonctionnant en systèmes familiaux et claniques, la puissance du
clan est la garantie, à terme, de la domination territoriale,
économique et culturelle.
Mais
comme en France les pauvres sont systématiquement considérés comme des victimes à
cause semble-t-il d’un mix d’un résidu de culture ’Ya bon Banania’
du bon sauvage et de christianisme laïcisé, on est pas prêt d’une
prise de conscience réelle sur le sujet, à savoir, une politique de
puissance et de domination démographique.
Maintenant
comme le disait Cousteau qui avait décidé de consacrer sa fin de
vie au sujet qui lui paraissait le plus central pour l’humanité, la
démographie et que je cite de mémoire : ’On peut vivre avec 13 ou
14 milliards d’individus sur terre’, ’techniquement on trouvera les
solutions sans problème... Le seul problème est de savoir comment
on veut vivre et faire vivre nos enfants... on pourra vivre à 13 ou
14 milliards en vivant, pour la plupart, dans des HLM, sans
écosystème véritable et dans une violence pemanente... Si c’est ça
la vie que l’on veut, elle sera possible...’.