Oui, c’est tout à fait l’impression que ça donne : j’ai vu plein de posts modérés de manière ubuesque. Pour des propos qui n’avaient rien de contraire à la loi, mais qui semblaient ne pas correspondre à la doxa ambiante.
Si tel était le cas, et il faudra qu’Agoravox s’explique très rapidement, il s’agirait d’une véritable escroquerie intellectuelle : Agoravox passerait d’un média de liberté à un média de manipulation de l’opinion destiné à faire croire à beaucoup, comme jadis avant l’internet, que leur opinion est minoritaire, alors qu’elle est de fait majoritaire...
Une reprise en main de l’opinion, soit à l’initiative personnelle de quelques hurluberlus ivres de la parcelle de pouvoir qui leur est donnée, soit à l’initiative de la direction qui de sa propre initiative ou sur ordre, se serait ralliée à une ligne politique de mise au pas...
Il semblerait que la censure soit de plus en plus omniprésente sur Agoravox... ce qui est on ne peut plus inquiétant. Est-ce pour des raisons ’d’ordre public’ ou tout simplement parce que la modération usurpe et s’octroie des pouvoirs qu’elle n’a pas. ? En tout cas, il faudra rapidement un débat sur la question afin que des règles de modération claires et non équivoques soient énoncées. En l’état actuel, je vois de plus en plus de plaintes sur la modération qui, par son arbitraire, fini par manipuler le l’opinion qui se dégage de ce site... Il semblerait que ce soit volontaire et que dès lors et à l’instar des autres médias, le commentaire des lecteurs ne devient plus le reflet de l’opinion réelle mais le reflet d’une opinion rêvée... Il est évident que si, sur la durée, cette modération continuait à sévir, il faudra trouver une autre solution qu’Agoravox...
Bien
que je ne reconnaisse pas vraiment les propos que vous m’attribuez
dans votre commentaire (’Car quoique vous en dites, une large
majorité de citoyens ne pensent pas à devenir riche et marcher sur
la tête des autres...’... Ah bon j’aurais dis ça ?), je vais tenter
une réponse :
Sur
votre propre commentaire : oui je ne suis pas complètement idiot,
j’avais remarqué vos timides précautions oratoires sur la
productivité.... Ok. Mais ce qui a l’air de vous échapper comme
beaucoup ici, c’est que la simple remise en cause, même partielle,
de la productivité (on ne sait pas dans quels domaines d’ailleurs),
aboutit à une remise en cause totale du concept : dans une économie
marchande (une vraie, pas une fausse comme en France et comme je
l’explique dans mon post précédent ou le secteur privé réel
n’existe quasiment plus), c’est à dire dans une économie de
concurrence et de compétition entre entreprises, seules les
entreprises les plus productives survivent... les autres
disparaissent. Le seul moyen d’échapper à la productivité ?
Echapper à la concurrence grâce à des privilèges de droits ou de
fait (voir mon post précédant) : voilà le sport national : passer
son temps à construire un discours fumeux destiné à camoufler
l’absence de productivité (service public, continuïté
territoriale, nécessité de prendre beaucoup de temps pour faire des
risettes aux malades dans les hôpitaux, necessité de créer des
’fleurons industriels’ suffisamment puissants pour s’imposer à
l’étranger (pour justifier dans les grandes entreprises privées les
ententes, illégales, mais néammoins multiples....). Ces monopoles
multiples n’ont cessé de se multiplier au détriment, en fait, d’une
frange fragilisée de la population qui subissent - toujours les
mêmes parce qu’à force de précarité, il n’ont jamais le bon CV -
les situations de chômage et de précarité... Les chômeurs et
précaires sont la variable d’ajustement du secteur pléthorique des
privilégiés de l’emploi (toutes les situations de monopole de droit
ou de fait...).
Ceci
dit, mes affirmations, j’en conviens, ne sont pas le fin mot de
l’histoire et, je suis totalement d’accord avec vous sur un point :
l’augmentation constante et exponentielle de la productivité peut
poser les problèmes que vous évoquez.
Mais
outre que ce n’était pas le sujet (on parlait de la productivité du
service public, alors que vous n’évoquez que la productivité dans
les entreprises privées), le débat est loin d’être tranché : les
économies les plus productives sont loin d’êtres les plus sous
employées :
-
cf taux d’emploi en France et en Espagne (sans parler de
l’Allemagne...).
-
le taux d’emploi est en France, et contrairement à une idée reçue
(ça doit être vrai pour toutes les grandes économies), supérieur
de 10 points à ce qu’il était au moment des 30 glorieuses, dans les
années 60. Exprimé différemment, la venue massive des femmes (et
peut-être de l’immigration) n’a pas pu être intégralement compensé
par le secteur productif... (on pourra, j’en conviens, en partie
objecter, que l’augmentation du taux d’emploi est aussi le fait d’une
marchandisation du travail des femmes (gardes d’enfants, enseignants,
taches ménagères...).
Enfin
pour terminer :
Que
le chômage et le sous emploi soient économiquement, humainement et
psychologiquement dramatiques, scandaleux et destructeurs... je n’en ai aucun
doute... Moi, personnellement, je suis favorable à une baisse
drastique du temps de travail (mais sans perte de productivité
horaire) à 32 heures avec, évidemment, une baisse, au moins
partielle des salaires... là je sais, il n’y a plus personne pour
être d’accord avec moi, car en France, on vous dira toujours : c’est
au riches de payer... C’est en partie vrai, mais ce n’est pas toute
l’histoire : j’ai la conviction qu’en France et comme on le voit
toujours ici, c’est toujours l’autre le riche, jamais soi. Or pour
moi, la France souffre de catégories salariales et multiples
prédatrices qui additionnées représentent une ponction au moins
aussi destructrice que celle opérée par les plus riches...
’Ceci
est probablement la preuve que le secteur privé ne trie pas plus que
le secteur public.’
C’est
la preuve de rien du tout : la différence entre le sophisme et le
jugement rationnel, c’est que le sophiste ne quantifie pas le poids
du phénomène qu’il met en exergue à titre de preuve... Qu’il y ait
des salariés nuls dans le privé, personne n’en doute, mais, sauf
exceptions, le système les protège infiniment moins que dans le
public...
Un
exemple personnel ; j’ai un ami, travaillant dans le privé, qui est
devenu alcoolique, gravement alcoolique... L’entreprise après de
multiples péripéties que je vous épargne, a été finalement
obligée de s’en séparer... Il était devenu complètement incapable
de travailler...
A
l’inverse, j’ai eu j’ai eu un instituteur, en charge d’enfants donc,
lui meme alcoolique, il a fini directeur.... je vous explique pas les
dégâts... J’ai connu aussi une institutrice que l’administration à
mis 10 ans pour reconnaitre comme mentalement incapables... Alors que
ayant postulé, à une époque, pour un emploi dans le privé
(édition), elle n’a jamais passé la barre du premier entretien...
(c’est moi qui lui faisait ses lettres de candidature).
Par
ailleurs, les exemples que vous donnez, la banque, l’assurance, ne
sont pas vraiment pertinents : comme je l’explique plus bas, en
France, la plupart des emplois (60 % de la richesse nationale captée
par l’état) dépendent de la puissance publique... Les banques ont
en France un monopole de droit et de fait qui favorise la
fonctionnarisation de leurs employés... D’ailleurs, avez vous vu une
banque faire vraiment faillite en France ? ...
’Quel
est le but de la productivité ? ou quel est son sens ?...
je ne vois pas le sens ???’
Là
les bras m’en tombent...
Simplement
une anecdote : lors de la chute de l’empire soviétique de nombreuses
chaînes d’hôtels étrangères sont venues s’installer en Russie
et ont engagé, bien évidemment, une politique de recrutement
massive. Lors des recrutements, toutes les personnes qui avaient de
l’expérience dans le domaine ont été systématiquement écartées...
Les chaînes étrangères n’ont recruté que des débutants...
Demandez vous pourquoi et ne venez pas me dire que c’est à cause de
ces salauds de grands patrons...
Pour
tenir le type de réflexion que vous tenez et qui fleurit sur ce
site, il faut vraiment que la France soit désormais remplie de
personnes complètement déconnectées des réalités économiques de
base ce qui, finalement, n’est pas vraiment étonnant dans un pays ou
60 % de la richesse (57 % + 3 % d’intérêts versés aux banques) est
capté par la puissance publique et où, au final, une grande partie
des salariés et malgré les peurs et les indignations qu’ils aiment
à se faire travaillent pour beaucoup dans un secteur protégé de
droit ou de fait (le reste des salariés du privé assurant la
variable d’ajustement) ... : fonction publique nationale,
territoriales, municipale, entreprises vivant des prélèvements
obligatoires (fonds de retraites, secteur médical et
paramédical....), entreprises parapubliques vivant de monopoles
prédateurs (sncf, banques de dépôts, grandes, EDF... grandes
entreprises dites privées mais vivant essentiellement de marchés
publics et se partageant les marchés (A part Bouygues et Vinci et
leurs filiales innombrables déguisées en concurrentes, la France ne
connaît plus d’entreprises de BTP dignes de ce nom), professions
réglementées vivant grassement de leurs monopoles de droit ou de
fait....(dentistes, prothésistes, notaires, taxis,...), entreprises
de distributions bénéficiant d’un monopole de fait à cause de la
loi Royer de 73...))
...
la liste est si infinie qu’on se demande si en France, il ne reste
plus dans le secteur concurrentiel que les coiffeurs, les boulangers,
et les bouchers... là on doit plus être très loin de la réalité...
Donc,
c’est pas étonnant si, l’instar des pays communistes naguère, une
bonne partie de la population active n’a pas oublié ce qu’était la
notion de productivité...
La
productivité, ça vous permet :
-
d’avoir une baguette de pain à 1 euros au lieu de 2 euros et en plus
de l’avoir après 18 heures.
-
de voyager en avion pour un prix qui s’est effondré en quelques
années et en tout cas pour un prix, au kilomètre, nettement
inférieur qu’un voyage en train qui malgré ses prix prohibitifs dus
à ses kyrielles de salariés prédateurs (salaires, temps de travail
effectif, niveau des retraites, age de la retraite...), doit être
compensé par vos impôts...
-
d’avoir le système de santé le plus cher du monde après les États
Unis (largement privé mais dont les surcoûts sont essentiellement
dûs, non pas au prix des soins intrinsèques, mais au prix
prohibitif des assurances liées à une culture ultra procédurière
et une justice ultra indemnisatrice...). Système de santé au coût
prohibitif mais indolore ce qui donne l’occasion de lire ou
d’entendre toujours les mêmes nunucheries sur le dévouement quasi
christique de ses infirmières-mères-courages, alors que beaucoup et
en toute impunité - passez deux nuits à l’hôpital - passent leur
temps à la machine à café à se raconter leur week-end en
empêchant les malades de dormir mais pas de souffrir...
Oui,
pour tenir le type de réflexion que vous faites et comme on le voit
à longueur de commentaires ici, on se dit que la France est dans les
esprits tellement fonctionnarisée et infantilisée, ce pays ou le
privilégié c’est toujours l’autre qu’il faut réformer d’urgence et
le riche qu’il faut faire payer..., qu’on avancera.
Dans
ce mouvement infantile qu’entraine inévitablement la
fonctionnarisation des esprits, après s’être lassés de Sarkozy au
bout de quelques mois, les français se sont lassés de Hollande en
quelques jours... Le prochain, Tartempion qu’ils éliront parce qu’il
leur aura promis de régler la crise en quelques heures, sera honni
dans ces mêmes colonnes en quelques minutes... jusqu’aiu prochain,
Tartempluche...