Même si je ne doute pas une seconde que dans son livre, Monsieur Barrot fasse preuve d’une grande finesse d’analyse, j’avoue ne pas bien saisir le projet à la base d’un tel ouvrage... Si, pour vous citer « la différence entre l’homme et le juif est purement et simplement inepte et fatalement dangereuse », pourquoi alors s’intéresser à ce que vous nommez encore « le problème juif » ? Si cet ouvrage traitait du versant sociologique ou d’historique de cette question, aucune précaution ne serait nécessaire, en effet, pour utiliser le terme de « Juif » (avec une majuscule de surcroit, comme le fait Monsieur Barrot), pour désigner simplement un ensemble de représentations historiquement, factuellement constatées. Cependant, vous dites que l’auteur assumeson détachement vis à vis de ces sciences, et de leur pseudo-objectivité...Mais dès lors que le regard posé sur ce sujet est celui d’un philosophe, le thème même de l’ouvrage me semble beaucoup plus problématique. Je ne poserait pas la question des valeurs comparées de l’objectivité et de la subjectivité, mais simplement celle de l’enjeu d’un tel ouvrage ? Cherche-t-on ici à être délibéremment paradoxal, afin d’exhiber l’absurdité des « traitements » infligés aux juifs au cours du XXème siècle, comme le firent certains auteurs à la fin de la Seconde Guerre mondiale ? Positionnement un peu facile et trop peu conséquent pour nécessiter un livre entier...J’en doute. Ou bien, peut-être s’agit-il d’un tiraillement moral individuel que l’auteur dévoile ? Mais dans ce cas il ne s’agit plus d’un ouvrage de philosophie... Le positionnement de ce livre, d’après vos propos, me semble tout à fait juste. Ne pas « dissocier le malheur juif du malheur général » une idée tout à fait éclairée et républicaine. Mais alors, il ne me semble pas légitime de déplorer le fait que les manifestations d’indignations à la mort d’Ilan Halimi aient été juives et non pas citoyennes. Souhaiterait-on qu’à chaque crime commis, la nation entière aille de Denfert à République crier son désaroi ? Ou bien que personne ne doive se sentir indigné, en apprenant les actes barbares relatés dans les faits divers ? Il convient de ne pas oublier que de tels mouvements de foule ne sont pas le fait de l’Etat, mais d’une communauté d’individus, qui se sont reconnus, se sont sentis menacés, par le récit du sort d’un homme qui leur ressemblait. Qu’un contrôleur de la SNCF se fasse crapuleusement descendre dans un train, et se seront ses pairs qui descendront dans la rue. Mais cela n’empêchera pas l’ensemble des français de réaliser, moins épidermiquement peut-être, la situation dans laquelle se trouve leur pays. Finalement, pour en revenir à la question principale que je souhaitez vous poser, Monsieur Barrot parvient-il à une conclusion unifiée au terme de son ouvrage ? Et si oui, n’est-elle pas en contradiction avec sa thèse de départ ?
26/02 14:44 - Courouve
"De même qu’une société démocratique implique que les athées, voire les (...)
24/03 17:39 - Rudy Reichstadt
Plus de ressources sur ce livre à l’adresse suivante : http://sicestunjuif.hautetfort.com/
09/03 21:10 - Courouve
Votre réaction hostile aux citations, c’est une réaction hostile au savoir, c’est (...)
08/03 20:09 -
A courrouve, Je vois, quant à moi qui revendique ma liberté d’estropier les pseudos, que (...)
07/03 20:39 - Courouve
Je vois que vous savez bien faire les questions et les réponses, mais que vous n’êtes pas (...)
07/03 20:32 -
A courrouve, une question : est-ce que s’inquiéter de l’antisémitisme est pour vous (...)
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