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Commentaire de Thierry SALADIN

sur Dans Versailles, la série française la plus chère de l'histoire, Louis XIV parlera... anglais


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Thierry SALADIN Thierry SALADIN 11 août 2014 11:24

@ marauder,

Vous écrivez :
« L’espéranto était une tentative réelle (y’en a eu d’autre) mais « imposer une langue universelle » qu’elle soit impérialiste ou internationnaliste, relève d’une gageure. Nous n’avons pas besoin de cela pour communiquer sincèrement les uns avec les autres. »

Analysons cette phrase, affirmée sur le ton péremptoire qu’emploient les gens qui savent.

Non, monsieur, ce que vous dites est inexact ! Même si c’est hors-sujet ici, parce que le sujet de l’article est la langue française, je vous répondrai qu’effectivement l’espéranto était une tentative réelle, en 1887, mais que 127 ans après l’apparition de la langue sur Terre (informez-vous, la langue est parlée partout dans le monde), on ne peut plus parler de tentative mais de succès. Succès linguistique, j’entends.

« Parlée par qui ? » me direz-vous ? 
Parlée par des gens, comme vous, comme moi, qui ont en commun une certaine idée des échanges entre les êtres humains, une conception de l’échange qui n’est pas fondé sur l’intérêt, mais sur l’équité, le rapport égalitaire des forces, la découverte de l’autre : en un mot, une conception humaniste des rapports humains.

Certes, comme vous dites avec raison, il y a eu d’autres tentatives de langue internationale(un bon millier), mais aucune n’a eu le succès de l’espéranto, qui est, quoi que vous en pensiez une véritable réussite et un phénomène humain sans précédent. Jamais dans l’histoire de l’humanité cela ne s’est produit. Jamais.

Ensuite, vous employer le verbe « imposer ».

Non, mille fois non, les espérantistes ne veulent pas imposer la langue (du reste comment le pourraient-ils ?), mais seulement la proposer. J’espère que vous voyez bien la nuance ?
Ils la proposent à une humanité qui la refuse, certes, et les espérantistes sont plutôt des gens tenaces, car cela fait déjà cinq générations qui se sont succédé à tenir ce discours. En revanche, certains — peut-être que vous aussi, je ne sais pas — aiment bien dire que « la langue anglaise s’est imposée comme langue internationale ».

« S’est imposée ? » Tiens, tiens !
Comme si une langue pouvait s’imposer, comme ça, toute seule. Allons, allons ! Une langue ne s’impose pas, on l’impose, nuance !

Tout se passe donc comme si, les adversaires de l’espéranto (je n’ose pas dire les ignorants) — et ils sont encore nombreux — forçaient le trait sur le combat que mènent pacifiquement ses locuteurs, pour en revanche ne pas vouloir voir ce que font les États-unis d’Amérique depuis plus de soixante ans, qui eux, l’imposent leur langue (ici, le verbe convient tout à fait) — et tous les moyens sont bons pour y parvenir, et pour leur seul profit. 
Ici, on en rajoute, là on minimise. Deux poids, deux mesure, en sorte.

Enfin : « Nous n’avons pas besoin de cela pour communiquer. » 
Quelle suffisance !
En gros, vous écrivez : « je ne sais pas, je ne connais rien à l’espéranto, mais j’affirme que ça ne sert à rien. »
Comme disait Coluche dans son sketch sur les milieux autorisés et à propos des journalistes : « Quand on n’en sait pas plus que ça, on devrait fermer sa gueule ! »

Cordialement.

Thierry Saladin

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