Ce commentaire est intéressant car il souligne les limites des questionnaires conduits dans plusieurs pays et relativise à juste titre la portée des résultats de certains sondages. En revanche, ce n’est pas parce que le sondage montre certaines limites que l’on peut conclure que les français ne sont PAS contre l’économie de marché. Ce raisonnement est tout aussi erroné.
Les gens qui font de la recherche connaissent bien les difficultés à traduire les questionnaires en plusieurs langues, donc rien de nouveau là-dedans. D’autant que la traduction dans ce cas précis me parait très raisonnable.
Maintenant admettons que la traduction soit en cause dans les résultats : ne trouvez vous pas étonnant que la France ait les résultats les plus bas de tout le classement ? Cela sous-entendrait-il que la France soit le seul pays à souffrir du problème de traduction ? Il y aurait-il un complot contre la France pour que ce soit le seul pays dont la traduction fut si pauvre que les gens aient répondus à une large majorité leur désamour pour l’économie de marché ? C’est une accusation un peu ridicule et il faut donc rester sérieux.
Ceux qui voyagent un peu ou qui ont vécu à l’étranger savent bien que les français sont en effet ont une conception différente de l’économie de marché, pas besoin de sondages pour le savoir. Peut-être que la vraie question n’est pas tant de connaître l’attachement ou non à l’économie de marché, mais plutôt de savoir à quel type d’économie de marché ces pays aspirent. Il est vrai de ce point de vue que les Français préfèrent un système ou l’état conserve un pouvoir fort, contrairement aux américains qui considèrent l’état fédéral comme un mal nécessaire. En general, on ne peut pas dire que la vision française de l’économie de marché soit très libérale (c’est une euphémisme).
Il y aussi intéressant de noter que les français qui se croient toujours aussi révolutionnaires ne se révoltent plus pour le changement, mais plutôt contre le changement ces derniers temps. Et oui, toutes les plus grosses manifestations de ces dernières années ont pour point commun de vouloir éviter le changement. Peut-être y aurait il matière a sondage : les Français sont ils contre les changements ? l’innovation ? le progrès ?