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Accueil du site > Actualités > Société > Le sondage, les commentateurs et la mauvaise foi

Le sondage, les commentateurs et la mauvaise foi

Analyser un sondage est toujours complexe, surtout quand il s’agit d’une étude internationale, sur des sujets fortement connotés culturellement. Dès lors, un minimum d’objectivité s’impose.

Un sondage récent réalisé par l’institut GlobalScan pour l’Université du Maryland, dans 20 pays différents, sur le thème de l’économie de marché, a fait l’objet de nombreux commentaires, notamment depuis qu’il a été repris par Le Figaro dans son édition du 25 mars. Par exemple, Denis Jeambar l’a évoqué dans un éditorial de L’Express, ou encore Alain Lambert, ex-ministre, avait publié un article sur ce même sujet sur AgoraVox. La quasi-totalité des commentaires va dans le même sens : les Français sont d’incorrigibles réfractaires à l’économie de marché, seuls au monde à ne pas en percevoir les bienfaits, comme en témoigne encore la citation suivante tirée d’un article du Monde paru le 4 avril sur le CPE : « Selon un sondage de l’institut GlobalScan [...] une pensée unique antilibérale domine et étrangle le débat public français, en le coupant d’idées réformistes qui pourtant existent et fonctionnent ailleurs en Europe ».

La première chose qui m’a étonné dans l’ensemble de ces commentaires c’est que personne ne s’interrogeait sur les différences d’appréciation culturelles d’une notion aussi complexe et floue que « l’économie de marché ». Dans quelle mesure un Kenyan, un Chinois ou un Français parlent-ils de la même chose lorsqu’ils évoquent un concept de ce type ? A l’évidence, ils ne doivent pas tout à fait penser à la même chose, ne serait-ce qu’en raison de contextes historiques récents très différents. Quiconque s’est intéressé un peu aux sciences sociales, et a fortiori, aux problématiques des sondages, comprend cela immédiatement, et devrait donc considérer ces comparaisons internationales avec précaution. Mais ce simple constat ne me suffisait pas, et j’ai donc décidé d’aller un peu plus loin dans l’examen dudit sondage. Et là, j’ai eu quelques surprises.

Mon premier étonnement a été la date de parution de ce sondage : le 11 janvier 2006. Ainsi,, plus de deux mois se sont écoulés entre sa divulgation et sa reprise par les médias français. Pourquoi ? Est-ce en raison contexte du débat sur le CPE que les médias s’en sont emparés de manière opportuniste ? Est-ce simplement parce qu’ils ne l’avaient pas vu avant ? Question sans réponse.

La question posée

Au-delà du problème déjà évoqué de la définition même de l’économie de marché, la question effectivement posée - en tout cas la seule qui ait été reprise en France, à ma connaissance - est légèrement différente de ce que nous disent les commentateurs habituels : l’intitulé exact en anglais est le suivant : « The free enterprise system and free market economy is the best system on which to base the future of the world ». Une traduction possible est celle-ci : « La libre-entreprise et l’économie de marché constituent le meilleur système sur lequel baser l’avenir du monde ». Les sondés pouvaient alors marquer leur approbation totale, partielle, ou leur désapprobation partielle ou totale, de cette affirmation. A cette question, les Français répondent plutôt par la négative, à 50%, ce qui constitue le score le plus élevé de désapprobation dans les 20 pays sondés, source de tous les commentaires sur notre aversion singulière pour l’économie de marché. Or, on remarquera que la question n’était pas : « Etes-vous pour ou contre l’économie de marché ? » mais portait sur la supériorité éventuelle du système. La nuance peut paraître mince, mais elle est importante, car dans le même sondage, une autre question est posée : « The free enterprise system and free market economy work best in society’s interests when accompanied by strong government regulations », qu’on pourrait traduire par : « La libre-entreprise et l’économie de marché fonctionnent mieux lorsqu’elles sont accompagnés par un fort encadrement gouvernemental ». Et là, oh surprise, plus de 2/3 des sondés sont d’accord avec cette proposition, les Français n’étant pas les plus en pointe sur ce sujet (on notera de façon amusante que les Chinois, qui sont les plus enthousiastes sur l’économie de marché, sont aussi parmi ceux qui souhaitent le plus de régulation... ). Nous ne serions pas si seuls ?

Les autres questions

Dans ce même sondage d’autres questions sont posées sur la nécessité d’un encadrement réglementaire (government regulation) plus fort du fonctionnement des grandes entreprises sur des thèmes comme l’environnement, le droit des consommateurs et le droit des salariés. A chaque fois, une majorité très nette se dégage en faveur de plus de régulation. En outre, il apparaît que l’image des grandes sociétés n’est pas très bonne, avec notamment des taux de défiance forts en Italie, en Allemagne ou en Espagne. Et les Américains sont quasiment aussi nombreux que les Français, respectivement 85% et 86%, à estimer que ces sociétés ont trop d’influence sur les gouvernements. Et en plus, nous pensons comme les Américains ?

Finalement on voit bien que le tableau peint par ce sondage est très contrasté, et que les Français ne sont pas isolés dans leurs appréciations. On pourrait d’ailleurs renverser le jugement initial et les décrire comme étant à la pointe d’une prise de conscience globale des problèmes soulevés par une économie mondialisée. Ainsi Steven Kull, le directeur de PIPA, un centre d’études qui dépend de l’Université du Maryland, partie-prenante de l’étude, fait ce commentaire : « Dans un sens, nous sommes à la "fin de l’histoire", et il y a un extraordinaire consensus sur le meilleur système économique. Mais ce n’est pas la victoire d’un seul aspect de la dialectique. Alors qu’il y a un support impressionnant pour l’économie de marché, il y a aussi un rejet quasi unanime d’un capitalisme débridé, avec des gens partout dans le monde qui souhaitent ardemment plus de régulation gouvernementale pour les grandes entreprises et plus de protection pour les travailleurs et les consommateurs ». Quant à Doug Miller, le président de GlobalScan, il ne dit pas autre chose en indiquant : "Les entreprises vont devoir démontrer de plus en plus qu’elles agissent au mieux des intérêts de la société, et non pas de leurs seuls intérêts. Le contrat social autour de l’économie de marché doit être reconstruit ". Des propos et des analyses qui sont donc bien loin des commentaires faits dans la presse française... et qui sont valables aux quatre coins du globe.

En conclusion, on reste frappé par l’analyse partisane et partielle qui a été faite de ce sondage. On ne sait si la pensée unique - les Français sont à l’écart du monde - a encore frappé, si une approche purement idéologique est à l’oeuvre, ou tout simplement si un manque de travail est à l’origine de ce traitement univoque et parcellaire. A vrai dire, je ne sais quelle réponse est préférable.


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75 réactions à cet article    


  • Jojo (---.---.158.64) 5 avril 2006 11:18

    Je suggère à Mr Lambert de lire votre article.

    A sa décharge : connait-il l’anglais ? Probablement au moins aussi bien que nos fameux Barnier et Douste-Blaba.


    • jean charles espy jean charles espy 5 avril 2006 11:18

      Les sondages sont subjectifs par définition. La marque, le parti, le média ou l’organisme qui paie le sondage recherchent la confirmation de réponses qu’ils attendent (à l’exception des baromètres). Les questions posées, celles que l’on ne posent pas, la manière de les poser, les analyses que l’on en tire sont orientées. Là est la limite de l’exercice. Bravo pour votre recherche d’informations


      • machinchose (---.---.129.40) 5 avril 2006 11:33

        bravo pour cette démarche.

        pour moi la question est : qui a donné l’information et comment ?

        je m’explique : de plus en plus souvent les journalistes se basent sur ce qu’on leur donne plutôt que sur ce qu’ils trouvent (ainsi alors qu’ils devraient presque déontologiquement s’en méfier ils ont -internationalement- de plus en plus tendance à prendre pour argent comptant une inforamtion « officielle » ce qui ferait bondir leur prédécesseurs illustres) La question est donc : quel think tank ou quel parti a eu l’opportune idée de transmettre aux rédaction une version mal synthétisée d’un sondage ?

        et l’autre c’est pourquoi les journalistes en questions ne sont pas allé voir plus loin.

        j’ai tendance à penser que c’est comme ça que ça c’est passé parce qu’il y a une sorte de communauté de base avant l’analyse (la synthèse du sondage).

        peut être est ce une dépêche qui est à l’origine de cela si oui d’ou vient elle ? Afp, REUTER ... ?


        • Jojo (---.---.98.66) 5 avril 2006 12:53

          Peu importe. Qu’un sénateur puisse diffuser ce qui ressemble à de la propagande sans vérifier ses sources est plus qu’inquiétant.


        • machinchose (---.---.129.40) 5 avril 2006 17:44

          n’exagérons rien, il citait le figaro (la bible à ses yeux probablement) dont il croit sincèrement que les informations sont fiables. je crois vraiment que la question de la diffusion de cette information est cruciale.


        • Méric de Saint-Cyr Méric de Saint-Cyr 5 avril 2006 13:58

          Il y a beaucoup de questions à se poser, au-delà de cette seule analyse, pertinente et à laquelle j’adhère.

          - A quoi sert un sondage ?
          - A qui profite réellement le sondage ?
          - Un sondage est-il vraiment fiable ?

          Les sondages, c’est comme l’information, trop de sondages tuent le sondage.

          Dans le cas évoqué dans l’article, je me faisais la réflexion suivante : « c’est un sondage inutile ; si l’économie de marché est un bon système, il s’imposera de lui-même naturellement et malgré les réticences ; si c’est un mauvais système il profitera un temps à ceux qui le soutiennent et puis il s’effondrera. Tous les sondages du monde n’y changeront rien. »


          • jeremie (---.---.16.77) 6 avril 2006 11:15

            Penser que si l’économie de marché est un bon système, alors il s’imposera naturellement, présuppose que l’Histoire va toujours dans le bon sens, le sens du progrès. Est-ce si sûr ?? Rien n’est moins sûr !!


          • Paris (---.---.94.25) 5 avril 2006 14:03

            Non les Français ne sont pas refractaire aux changements ni a l’économie de marché... Ouvrez votre fenètre

            LCR, LO, PCF, CNT rajoutez le ps qui adopte une partie des idées et les méthode de l’extreme gauche.... et vous avez une des causses importantes

            Quand un français ne partage les idées gauchisantes des extremes gauche c’est automatiquement un fachiste,

            et quand cette remarque vient de l’etranger c’est forcement d’une force du complot libéral... ; en clair vous rejettez en bloc toutes critiques car elle est suspecte...

            on retrouve les mêmes méthodes de défence que l’extreme droite et que l’extreme gauche le probleme c’est que c’est maniere de penbser a investit la gauche républicaine.... ce qui pose un vrai problème pour les équilibre politiques de notre démocratie.

            Si le ps assuré sa fonction de partie socio démocrate et la droite pleinement ses positions libérales on en serait pas la...

            Aujourd’hui le ps est sur une partie des idées de l’extréme gauche, les centristes inexistant, la droite de la social démocratie sous pression de la rue, la réalité elle est la ... oui la france est en décallage avec le reste du monde et son paysage politique ne fait que illustré sa deconnexion des réalités du monde....

            Cela fait 20 ans que le PS n’ou vent ses contrats precaires TUC, CES, emplois-jeunes, adultes-relais sans la moindre contestation des syndicats....

            Le cpe n’est que l’illustration d’un malaise plus profond de la société française...et que les idées de l’extreme gauche avancent dangeureusement dans notre pays...

            D’alleurs ce sont les bastions ou l’on trouve c’est electorat qui fait massivement grève , éducation nationale, poste, sncf, etc...


            • thierry (---.---.122.242) 5 avril 2006 14:12

              Paris, et si moi je trouve que c’est dangeureux vos idées néo-libérales hein ?

              Facile d’accuser les autres d’etre dans le tort. Mais pourquoi donc est-ce vous qui auriez raison ? Un peu de respect et d’ouverture d’esprit svp


            • Chem ASSAYAG Chem ASSAYAG 5 avril 2006 14:20

              Il ne s’agit pas de savoir si les Français ont tort ou pas d’être « réfractaires à l’économie de marché » mais de montrer comment une information - ou plutôt sa transmission- peut être totalement biaisée contribuant à alimenter des idées fausses. Cdt,


            • parkway (---.---.18.161) 6 avril 2006 09:46

              A PARIS

              C’est marrant, moi je vois plutôt le PS à droite !

              Toi tu le vois extrême gauche ! les tuc, ces, etc sont des prérogatives de l’extême gauche ???

              Soit je ne comprends rien, soit c’est toi !!!


            • jeremie (---.---.16.77) 6 avril 2006 11:21

              Cette réaction manque un peu de finesse et de nuance, me semble-t-il. Il est aussi en décalage total avec un consensus général : les idée du PS glissent, pour certains dangereusement, vers le centre... et non vers l’extrême gauche !


            • shawford (---.---.17.96) 5 avril 2006 14:08

              En apprenti « proNétaire » assidu (pas dans le sens « provoc » du titre choc de joël de Rosnay, mais dans le celui qu’il décrypte au fil de ses écrits), je me demandais depuis quelques semaines comment agoravox pouvait éviter le piège du débat style « brêves de comptoir » ?

              Et bien merci Mr Assayad pour ce remarquable article (lequel recoupe à lui seul une immense majorité de commentaires en vogue sur ce site), vous apportez je crois ici une pierre importante aux fondations de ce média citoyen !!!!

              En souhaitant par là que la majeure partie des articles publiés (« victimes » d’une une inflation galopante depuis une semaine), soient désormais conditionnés par l’apport de sources explicites.

              Quand à l’article parfait (votre fameux post du 31 décembre), je voterais d’emblée pour que ce soit celui ci smiley

              salutations, arnaud


              • Paris (---.---.94.25) 5 avril 2006 14:38

                Vous pouvez etre contre le néo libéralisme. Mais vous proposez quoi a la place.

                Il existe plusieurs forme de libéralisme. Ont peut effectivement revendiquer une forme de libéralisme mais dans ce cas la il ne faut pas dire que l’on est contre le capitalisme...

                Hors je ne vois pas le PS dire qu’il est pour une forme de capitalisme mais qu’il est contre l’ensemble du capitalisme. C’est a dire toute forme de capitalisme... bref il adopte le discours radicale de l’extreme gauche.

                En France le Débatr ne porte pas sur quel forme de capitalisme nous voulons. Mais le ps fait du débat faut il etre pour ou contre le capitalisme.

                Le débat public est loin de porter sur quel forme de capitalisme voulons Nous. Mais le ps adopte peut etre cette position car ce débatr n’est peut etre pas possible avec ses militants... rajoutez les ambitions personnelles des mamouths...


                • Ludovic Charpentier (---.---.68.72) 5 avril 2006 14:58

                  Et vous, cher Paris, croyez-vous qu’un Français soit fondamentalement différents du reste des européens ??? Vous vous plantez magistralement. Le discours du PS (du moins de sa majorité) n’est guère différent de celui des autres comosantes du PSE (cf. le programme des européennes 2004, porté par l’ensemble des composantes du PSE, de Tony Blair à Hollande en passant par Zapatero, Rasmusen, Shröder...). Ras le bol des analyses ’globales’ émanant de personnes qui ne voient pas plus loin que le bout de leur rue. On a souvent traité les Italiens de gauchistes à l’époque des Brigades Rouges, mais on s’aperçoit que les sympathisants de gauche ont choisi un ancien chrétien-démocrate (Prodi) pour les défendre. Encore une fois, il n’y a aucune différence entre un Français et un étranger, si vous sortiez un peu, vous le sauriez.


                • machinchose (---.---.129.40) 5 avril 2006 15:10

                  avec une belle constance vous restez toujours hors sujet.

                  on parle ici d’un problème de source, d’information et vous nous ressortez votre couplet rance sur l’extreme gauche.

                  tachez d’avoir un peu de respect pour les auteurs des articles sous lesquels vous déblaterez en commentant ce dont ils parlent plutôt que ce que vous fantasmez.


                • parkway (---.---.18.161) 6 avril 2006 09:53

                  a paris

                  Tu peux choisir n’importe quelee forme de société, capitaliste ou autres, a condition que le respect du travail soit effectif !!

                  Si c’est pour retourner au 19ème siècle, je dis non !!

                  Le fruit du travail n’est plus respecté. Comment un type qui gagne 50 000€ par mois peut-il encore comparer le fruit de son travail avec celui d’un smicard ??

                  Vas-y, on t’écoute !


                • Loïc (---.---.196.136) 5 avril 2006 15:21

                  Merci Mr Assayad pour cet excellent article. Une fois de plus on voit que les médias n’ont plus qu’une passion : le montage virtualiste, la manipulation de la vérité, la propagande ; et derrière tout cela : le goût du pouvoir. Heureusement, le Web existe. Mille merci, aussi pour les commentaires presque tous interressants.


                  • Yakov (---.---.178.16) 5 avril 2006 15:24

                    juste pour attirer l’attention sur les manifestations en ce moment en Indonésie pour protester contre de nouvelles lois visant à flexibiliser l’emploi, comme en France.

                    http://www.abc.net.au/news/newsitems/200604/s1609452.htm

                    Même si les capitalistes peuvent se vanter d’avoir partiellement réussi un lavage de cerveau à pas mal de monde, tout le monde n’est pas dupe. La réalité est tenace !


                    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 5 avril 2006 15:36

                      Les résultats du sondage ne fait que refléter le fait que, pour les français, le « libéralisme », l’économie de marché, le capitalisme dérégulé et le démission des institutions politiques pour faire respecter les droits (donc les libertés de chacun) sont une seule et même chose.

                      Mais ailleurs, aux USA par exemple, les libéraux sont les gens de sensibilité de gauche et en Allemagne, pays que je connais le mieux, le libéralisme n’est pas confondu avec le capitalisme sauvage et despotique : le libéralisme est compris comme progressiste, à savoir comme une économie sociale de marché, qui implique le refus des monopoles par le jeu de la concurrence au service des consommateurs, le soutien du tissus économique local par des banques régionales semi-publiques, les droits sociaux des salariés, voire la cogestion des grandes entreprises, les écoles gratuites, les vacances de 6 semaines par an, les retraites et la sécurité sociale par répartition etc ; bref ce que j’appelle le social-libéralisme qui n’est qu’un autre terme pour désigner la social-démocratie.

                      Cette confusion de vocabulaire est un héritage d’un pseudo marxiste d’état (Marx était radicalement anti-étatiste) et d’une économie non par régulée mais longtemps dominée, voire dirigée par l’état, ce qui n’est plus possible aujourd’hui.

                      Les français sont comme tous les autres dans leurs pratiques de consommation : ils plébiscitent tous les jours la libre concurrence jusqu’à regretter que certains monopoles d’état soient des états dans l’état, à la fois juges et parties de la définition de l’intérêt général. Ils ne sont pas particulièrement protectionnistes lorsqu’ils s’agit de s’équiper en produits textiles, en produits électroniques, blancs ou noirs et autres automobiles qui ne sont pas plus françaises qu’étrangères étant donné que les marques fabriquent et font fabriquer leurs composants partout dans le monde etc..

                      Le discours des français est confus mais les pratiques économiques, sinon politiques, sont clairement libérales. Au bon sens du mot. Il n’y a pas de grandes différences entre les français et les allemands sur ce plan. Mais le confusion des idées a des conséquences politiques qui peuvent être nuissibles : ex : le non au référendum sur le TCE qui était clairement social-démocrate ; refus qui fait le jeu ou le miel des soi-disant ultra-libéraux, socialement irresponsables.

                      Les origines philosophiques de la pensée libérale

                      Le rasoir philosophique


                      • Christophe (---.---.252.125) 6 avril 2006 08:52

                        En accord avec votre propos sur le sujet !

                        Il est évident qu’à la question : La libre-entreprise et l’économie de marché constituent le meilleur système sur lequel baser l’avenir du monde, i eût été souhaitable de connaître la perception des sondés en ce qui concerne les concepts abstraits de libre-entreprise et économie de marché ; ou du moins leur donner un cadre suffisamment formel pour éviter les grands écarts de perception.

                        Pour les intervenants, s’il vous plait, n’ajoutez pas à la confusion en utilisant le terme libéralisme pour parler du libéralisme économique. Le libéralisme est multiple, il englobe tant le libéralisme économique que sociologique. Ce type d’abus de langage même à l’opproximation et aux malentendus !


                      • Yakov (---.---.197.37) 6 avril 2006 15:02

                        La confusion sur les termes libéralisme, économie de marché, libre entreprise n’est pas accidentelle, mais a été cultivée pendant la guerre froide.

                        Pendant cette période le capitalisme (le contrôle privé, non démocratique, des outils de production, inscrit dans les lois et appliqué par les tribunaux) préférait se faire passer pour la « liberté ». Tout le monde est pour la liberté (« free »), sauf qu’en l’occurrence il s’agissait de la liberté du loup dans la bergerie, du propriétaire de licencier ses employés, du patronat d’engranger les profits sans rendre compte.

                        La pirouette était basée sur le fait qu’en Europe de l’Est il y avait un vrai manque de liberté politique. Une caste bureacratique avait dépossédé les travailleurs de leur Etat, mettant fin au contrôle démocratique par et pour les travailleurs, alors que les entreprises étaient propriété collective. Les capitalistes n’ont jamais réclamé que Staline rende la parole au peuple russe pour faire continuer un système offrant des garanties d’emploi et autres acquis. Les seuls dissidents que l’Ouest a soutenu étaient ceux, comme Solidarnosc ou Eltsine, qui voulaient casser le système collectivisé et leur ouvrir les portes de la bergerie. Au contraire, l’Ouest s’est rejoui de voir les trotskistes et les communistes envoyés en camps à partir des années 1930. Pendant ce temps à l’Ouest la bourgeoisie se réservait le droit de corrompre tout l’échiquier politique. Quand certains parlent de liberté, il faut voir ce qu’il y a derrière.

                        Un autre aspect de la pirouette c’est de jouer sur un raccourci : oui bien sûr tout consommateur apprécie de pouvoir acheter ce qu’il veut quand il veut. Qui ne souhaite pas vivre dans un de ces pays où on peut facilement acheter des produits abondants et de qualité ? Il se trouve justement que ces pays sont les pays capitalistes avancés. Conclusion facile. Mais il y a un problème quand même : si ces pays sont plus riches c’est parce qu’ils ont fait leur révolution industrielle les premiers et se sont assurés que les autres pays ne pourraient pas les rattraper, au moyen de la colonisation et de guerres (chaudes ou froide). Malgré ça, la socialisation de l’économie a permis à l’Est de rattraper un retard phénoménal dans beaucoup de domaines, et même parfois de faire mieux que l’Ouest. En fait si les pays à l’industrie avancée établissaient un contrôle démocratique des outils économiques et une planification de l’usage des ressources, leur propsérité serait nettement accrue. La « liberté » de consommer serait automatiquement accrue.

                        Aujourd’hui on voudrait faire croire qu’il y a un bon et un mauvais capitalisme, que l’Etat est au dessu de la mélée. Ce n’est pas vrai. L’Etat n’est pas un acteur indépendant, l’Etat est un outil (tribunaux, police...) qui relaie et stabilise la domination d’une classe. Marx envisageait la disparition des classes après une période socialiste, lorsque les niveaux de vie auraient assez augmenté pour faire disparaître la lutte de classe. Mais pour établir provisoirement un système socialiste il faut un Etat au service des prolétaires, capable entre autres d’empêcher une restauration capitaliste. Tout comme pour que les industriels puissent continuer de fermer une usine quand ça leur plaît il faut des lois et une police pour faire évacuer les grévistes, soit un Etat bourgeois. Lénine a clairement développé la question de l’Etat pour les marxistes dans un livre « L’Etat et la Révolution » (cf URL).

                        En France on voit très bien que cet Etat est toujours au service de la bourgeoisie. Les partis de droite comme de gauche ne cherchent pas à remplacer cet Etat par un autre, ils ne remettent pas en question la domination de la bourgeoisie, au contraire il veulent garder cet Etat bâti par et pour la bourgeoisie, et en être les gérants. Les candidats les plus avantagés sont ceux qui ont des fortunes par leurs accointances à la grande bourgeoisie, les autres jouent sur leur origine populaire comme capital de trahison. Certains promettent une gestion de capitaliste avisé, d’autres promettent une gestion « régulée ». Aucun ne remet en cause le système capitaliste.

                        Dans la mesure où l’Etat bourgeois régule quelquechose c’est toujours à court terme, uniquement afin d’assurer la domination de la bourgoisie et ses profits. Par exemple quand Sylvain Reboul dit que l’Etat ne peut plus diriger aujourd’hui, en fait ça veut dire que ce que la bourgeoisie jugeait nécessaire à sa survie pendant la guerre froide n’est plus d’actualité. L’URSS a disparu, les travailleurs sont désorientés, alors inutile de maintenir une sécu, des droits pour les travailleurs, etc. Les accords européens de la période de guerre froide cherchaient à contrôler la compétition capitaliste en Europe, pour maintenir un appuis social minimum. Depuis la fin de la guerre froide, avec la constitution européenne et les nouvelles lois en France comme partout ailleurs en Europe, les capitalistes cherchent à maintenir leurs profits en serrant la vis aux travailleurs. Sur ce point les travailleurs en France ne font pas tant que ça de confusions.


                      • JP (---.---.225.231) 5 avril 2006 15:53

                        Bravo pour votre article. Très intéressant et démontrant de la manière la plus efficace qui soit que la propagande est toujours bien présente, s’appuyant sur des mensonges délibérés ou mensonges par omission.


                        • Marc P (---.---.224.225) 5 avril 2006 15:59

                          Bonjour,

                          « La première chose qui m’a étonné dans l’ensemble de ces commentaires c’est que personne ne s’interrogeait sur les différences d’appréciation culturelles d’une notion aussi complexe et floue que « l’économie de marché » » :

                          Concretement lorsque la question posée est :

                          The free enterprise system and free market economy is the best system on which to base the future of the world ».

                          l’américain moyen et bien d’autres ressortissants d’autres pays répondent à cette question avec en tête le repoussoir d’une entreprise de la Russie Soviétique par rapport à quoi, exclusivement, ils définissent tout ce qui est « free ».

                          En France nous avons à l’esprit des fleurons comme la régie Renault, le CNES ou AIRBUS et d’autres entreprises viables et même plus, d’Etat , publiques ou encore semi publiques...

                          Chaque mot est connoté en fonction de la culture d’origine du questionné au point qu’en utilisant exactement les mêmes mots, plus ou moins traduits.... on ne pose pas du tout la même question à un Chinois, qu’à un Brésilien ou qu’à un Kényan, sans oublier un Français...

                          Bravo pour l’article...

                          Cordialement

                          Marc P

                          Cordialement

                          Marc P


                          • Thucydide (---.---.101.8) 5 avril 2006 16:13

                            Bravo pour cette analyse, elle rejoint l’opinion que j’avais donnée en commentaire à la suite de l’article d’Alain Lambert.

                            Je voudrais en particulier retenir la remarque suivante :

                            « On pourrait d’ailleurs renverser le jugement initial et les décrire comme étant à la pointe d’une prise de conscience globale des problèmes soulevés par une économie mondialisée. »

                            Je pense qu’il y a beaucoup de ça dans une bonne part réaliste de nos concitoyens. Il y en a aussi beaucoup, malheureusement, qui continuent à foncer tête baissée à la suite du premier agitateur syndical (qui, lui, a les yeux rivés sur ses intérêts catégoriels) ou du premier tartuffe du politiquement correct venu. Additionnés à ceux qui souhaitent qu’on s’écarte au plus vite de certaines dérégulations qu’a tendance, malgré tout, à entraîner la mondialisation, nous arrivons à une majorité, qui nous met dans cette situation d’exposition par rapport au reste du monde.

                            Le problème est qu’à vouloir trop être en avance sur cette remise en cause des valeurs de « progrès économique » héritées du XXème siècle et de ses croissances débridées, nous risquons d’en faire les frais. Donc, un peu de modération et un peu plus de souplesse nous ferait moins de mal que de faire imploser l’état, comme c’est le cas actuellement. C’est bien de partir en éclaireur, mais assurons-nous qu’au moins une partie de l’avant-garde est prête à nous prêter main forte en cas de problème.


                            • Lornet (---.---.143.32) 5 avril 2006 16:40

                              Mille fois bravo pour votre analyse ! J’avais eu connaissance de l’article du Figaro et me doutais bien qu’il y avait anguille sous roche, ce journal étant bien connu pour ne pas être un modèle d’impartialité... J’avais un moment pensé mener ma propre « enquête » par rapport à ce sondage et à l’exposé douteux qui ressort dans l’article en question. Merci de l’avoir fait et de rétablir ainsi l’équilibre. Merci d’avoir terminé le travail du « journaliste » du Figaro, qui a scandaleusement utilisé ce sondage à des fins de propagande pro-Medef...


                              • eb (---.---.197.251) 5 avril 2006 16:52

                                Et c’est encore meilleur quand l’on clique sur les liens. Peut-on avoir confiance dans une information flash comme pratiquée dans la plupart des médias ? Information brève est visiblement synonyme d’information « raccourcie ». Qui a eu connaissance ailleurs que par cet article d’un traitement aussi douteux de l’information ? Le problème est donc d’être à l’affût de dix sources pour espèrer en trouver une qui ait fait son boulot ?

                                D’un point de vue culturel, la question posée contient « libre entreprise » et « marché économique libre » accentuant l’impression de régérulation par le double emploi de « libre », et aussi par l’utilisation du mot « économique ».

                                Pour un français le marché libre existe depuis l’avènement de la communauté européenne, c’est fort de café de taxer les français « d’antilibéral »(aux) alors que les règles du jeu sont acceptées depuis des décennies.

                                Il me semble que la réponse française témoigne bien plus d’une méfiance face au pouvoir des multinationales que d’une opposition à une économie où les individus agissent librement au travers des PME.

                                Encore merci pour votre article journalistique et pédagogique, par opposition à de nombreux autres actuellement publiés, fortement connotés et donc plus sujet à interprétation (diverses et variées !!!).


                                • lepante 1571 (---.---.29.165) 5 avril 2006 17:27

                                  J’ai 60 ans mais pense être plus jeune que les préretraités qui défilent. L’esprit d’entreprise connaissez vous ?


                                  • machinchose (---.---.129.40) 5 avril 2006 17:42

                                    excusez moi de me méler de ce qui ne me regarde pas mais ce n’est pas le sujet ici. Le problème soulevé par cet article est que l’on a manipulé une information pour lui faire dire ce qu’elle ne disait pas. ou pas comme ça.


                                  • blaireau (---.---.29.165) 5 avril 2006 17:42

                                    POur plus d’objectivité lisez l’Humanité plutôt que le Figaro

                                    Et les water mon cher manson


                                    • lepante 1571 (---.---.29.165) 5 avril 2006 17:46

                                      excusez moi cher machinchose mais comme tout le mond eraconte n’importe quoi je me croy&aais autorisé à apportert mon hulmble contribution


                                    • machinchose (---.---.129.40) 5 avril 2006 18:28

                                      je ne suis pas un modérateur ou un arbitre, je disais simplement que cette remarque que vous faisiez aurait, à mon avis, un impact plus interessant à la suites des articles qui traitent directement de ce sujet.

                                      mais vous avez raison, souvent nous racontons ici ou là n’importe quoi, n’importe comment et n’importe où. et (pirouette pour retomber sur le sujet) je voulais aussi souligner incidemment qu’en disant cela vous ne faisiez finalement que rprendre pour acquises (dans une certaine mesure) les conclusions plutôt érronées qu’on a trop vite donné à ce sondage en déduisant que les jeunes ne veulent au fond qu’une chose ; une vie pépère à l’ombre d’un état tutelaire.

                                      je ne crois pas que ce soit le cas. (en tout cas ce n’est pas ce que le sondage disait contrairement à ce que voulaient nous faire croire certains)

                                      ce n’est pas ce que je vois dans les manifestations non plus. C’est trop facile comme lecture.


                                    • PARIZ (---.---.94.25) 5 avril 2006 19:19

                                      Vous parlez de l’europe mais les positions de la France sont marginale et la France est isolé...

                                      Je rappelle que les adeptes du plan B qu’il n’y as pas de plan B...

                                      Et vu la situation de la France et son potentiel qu’elle a il faut sérieusement se remettre en question..

                                      VOus parlez du droit du travail certe mais en france nous avons une peur totalement irrationnelle de la flexibilité qui n’es perçu comme invivable.

                                      Je ne vois pas ses memes syndicats qui dénoncent (soit disant la précarité) avoir massivement manifester pour les emplois-jeunes qui eté
                                      - des cdd de 5 ans,
                                      - sans droit a la formation,
                                      - sans prime de fin de contrat
                                      - et bien souvent avec le salaire le smic forfaitaire, ou le demi smic forfaitaire (CES). Aprés la mémoire sélective je constate qu’il y a une précarité sélective de la part des syndicats....

                                      Idem pour les salariés CES (en contrat emplois solidarité) des cdd de 1 an voir 2 ans a mi temps au demi smic forfaitaire ou au non du respect du statut des fonctionnaire le prinicipe du a emploi égal salaire égal n’etait pas respecter....

                                      Comment ses mêmes syndicats ont le culot de dénoncer les cdd alors que la fonction publique exploitent ces précaires sous contrat c.e.s. ou sous contat emplois-jeunes...

                                      Difficile a avaler car protéger le statut de gens qui ne risque rien (les fontionnaires) et ne rien dire sur la précarité des salariés de la fonction publique sous contrat précaire (c.e.s., emplois-jeunes, adulte relais) c’est difficilement crédible...

                                      Mais compréhensible au non du corporatisme puisque ces salariés de la focnction publique sous contrat précaire - ne votent pas pour les élections professionnelles -...

                                      Ils sont exploités et corvéables a merci avec l’aval des syndicats.... corporatisme oblige...

                                      Justifier de la situation de ces précaires en étant silencieux pour pProtégés des gens qui ne risque rien (les fonctionnaires)cela illustre bien la paranoia des syndicats et l’attitude des syndicats face personnel de la fonction publique sous contrat C.E.S. ET emplois-jeunes en est l’illustration parfaite...

                                      Et cela fait plus de 20 ans que la gauche a mis en place ces contrats précaire et si les syndicats ont pas bronchés la dessus c’est que ces memes salariés sous contrat précaires ont été exclus des élections professionnelles et donc des organes de représentation de ces salariés...

                                      D’ailleurs il n’y a qu’avoir l’edhésion des syndicats aux dispositions du concours de 3em voie qu’ils sont plus que insuffisante pour les fins de contrats sous contrat emplois-jeunes....

                                      La totalité des syndicats ont signés c’est accord c’est illustration parfaite que les syndicats en on rien a foutre des précaires dans la fonction publique puisqu’ils ne votent pas aux élections pro...

                                      Moi j’ai travaillé 5 ans sous contrat emplois-jeunes... et je ne suis pas dupe du double discours des syndicats de la fonction publique et des discours faucul du partie socialiste...

                                      L’ump a eu au moins le merite de dire qu’ils etaient contre et n’a pas eu l’attitude plus que ambigu du partie socialiste

                                      Mais a ce que je sache mon dernier employeur été Mr Delanoe élu socialiste de paris.... que la partie socialiste et les syndicats balayent devant leur porte car ils ont un double discours sur la précarité....

                                      Alors que le PS arrete de nous endormir La précarité il l’a instauré y’a 20ans dans la fonction publique avec l’aval des syndicats je m’excuse mais y’a pas de quoi faire un foin sur le CPE..


                                      • kleops (---.---.127.138) 5 avril 2006 19:54

                                        Pariz a dit "Vous parlez de l’europe mais les positions de la France sont marginale et la France est isolé... Je rappelle que les adeptes du plan B qu’il n’y as pas de plan B..."

                                        1 ) La France est isolée car pionnière ou dernière ?

                                        2) Le plan B existe et en plus il est en rapport avec le sujet (lui) http://www.homme-moderne.org/plpl/l0601/index.html

                                        Cordialement


                                      • liberté chérie (---.---.252.50) 5 avril 2006 19:59

                                        On pouvait s’en douter ! Ce gouvernement ne cesse de vouloir nous manipuler. On veut nous stigmatiser comme mauvais coucheurs de l’Europe, de la planète exclusivement économique.

                                        En réalité, les mouvements sociaux actuels foutent la trouille à tous ceux qui engrangent sur le dos des - de plus en plus rares - travailleurs.

                                        Merci pour cet éclairage honnête, merci à AgoraVox de le permettre !!

                                        Si, Si !! Il faut faire du foin : parce que le CPE inscrit la précarité dans le marbre...pour les jeunes aujourd’hui, et tous les autres demain...

                                        C’est le début de la dérégulation généralisée !

                                        Oui, à la libre entreprise, oui à la diversité des moyens, mais dans un « cadre » légal et protecteur qui ne perd pas de vue l’intérêt du travailleur.

                                        Et puis toucher à ces questions cruciales du droit du travail sans AUCUNE concertation avec les partenaires sociaux : chapeau bas !! Fallait oser !!

                                        Villepin a vu, est en train de vivre, à nous de vaincre !!


                                      • Ludovic Charpentier (---.---.68.72) 6 avril 2006 11:44

                                        Une différence fondamentale est que les emplois-jeunes étaient ouverts aux jeunes sans qualification, pour donner une première expérience professionnelle. Je ne vois pas en quoi le principe est néfaste. Le CPE, c’est pour tout le monde, malgré ce que De Robien et Chirac cherche à masquer... (La preuve, cet aveu de De Robien qui suggère de ne proposer le CPE que pour les emplois non qualifiés...).


                                      • danielli (---.---.212.176) 5 avril 2006 20:32

                                        Bravo pour l’article.

                                        Mon commentaire est de regretter tous azimuts l’absence de VRAIS responsables aux commandes politiques.

                                        Dans la plupart de nos pays dits civilisés, il y a de plus en plus de personnes instruites et cultivées qui comprennent les enjeux de tous ordres.

                                        Cela amène nos dirigeants politiques à biaiser en toutes circonstances et/ou à tricher, mentir, violer l’information et les informations dans un but purement mercantile et électoraliste.

                                        Quand on sait les sommes faramineuses déjà misent en jeu lors d’élections municipales on comprend, sans les approuver, toutes ces malversations.

                                        Ceci explique aussi les « mélanges » au sein des partis, il faut ratisser large et tant mieux si Sarkosy fait sa petite extrème droite ou si Hollande sourit aux pme et indépendants, s’ils font des voix tant mieux !

                                        Le reste, les vraies valeurs, qu’importe ! Pour avoir appartenu à un parti politique pendant plus de 20 ans je crois avoir compris.

                                        Quand à la presse, submergée d’informations, elle se contente de faire le tri. Qu’importe la qualité, si l’audimat explose. Il y a dans ce monde pas mal de gens qui vivent de la désinformation, il est important de le savoir, mais comment ne pas se tromper ?. A nous de construire notre opinion...


                                        • le-lointain (---.---.220.126) 5 avril 2006 21:38

                                          Je n’interprète pas ce sondage, a priori, comme vous : les français sont à 50% contre la libre-entreprise et le marché ET favorable au maximum de régulation ... à défaut de pouvoir mettre fin au système. Les autres dans le monde sont majoritairement favorables au système ET ... le préfère avec le plus de régulations possibles. Tout çà pour vous dire que votre façon de vouloir voir les choses laisse peut-être à ... désirer !


                                          • Chem ASSAYAG Chem ASSAYAG 5 avril 2006 21:43

                                            C’est vous qui intérprètez me semble-t-il : la question posée n’est pas « êtes vous pour ou contre la libre entreprise » mais est-ce le meilleur système. C’est assez différent.


                                          • le-lointain (---.---.220.126) 5 avril 2006 21:43

                                            Voilà sans doute pourquoi en France, les compromis sont difficiles, les régulations revendiquées visant toujours, au fond, à brider le système (jugé comme le mal absolu) et non à le rendre meilleur (considéré comme le moins mauvais possible).


                                          • le-lointain (---.---.220.126) 5 avril 2006 21:55

                                            Je fais le pari qu’il y a, pour tout sondé, un sous-entendu de bon-sens dans la question posée : l’économie de marché, est-ce le meilleur système ... POSSIBLE. Faites-vous comme Voltaire qui, voulant se moquer de Leibnitz, tronquait sa pensée : nous sommes dans le meilleur des mondes, prétend Leibnitz ! ... POSSIBLES ajoutait le grand philosophe (pas Voltaire mais l’autre) ! Mais il faudrait sonder le sondé pour savoir si, quand il répond oui, il pense que ce système est idéal ou le seul possible aujourd’hui ...


                                          • (---.---.162.15) 5 avril 2006 22:01

                                            Je suis très surpris qu’Agoravox ait publié un tel article. Comment peut-on aujourd’hui parler des 118 en ne citant que ceux qui nous assomment de publicitès et en omettant le 118 818 qui n’utilise pas la pub et est largement le moins cher ? C’est carrément de la désinformation. Heureusement, les lecteurs ont corrigé...

                                            Am.


                                            • decurion (---.---.166.44) 5 avril 2006 22:10

                                              Voilà un « bel » article dont l’argumentation repose sur des faits vérifiables.Il va à contre courant de la déferlante, et c’est sommes toutes assez courageux. Mais... Est ce que cela va me convaincre plus que je ne le suis déjà ? Est ce que celà va convaincre un < libéral > ? Argumenter, vouloir convaincre, démontrer le bien fondé de son opinion, celà est trés bien. Est-ce bien nécessaire ? Nous sommes les acteurs involontaires d’une guerre ! Nous sommes entrainés dans une marche forcée vers la mondialisations, et à coups de loi on nous coupe toute issue de retraite. Nous sommes dans la position des soldats de Valmy, qui avait enterré leurs havresacs avant la bataille.Il s’agit bien de stratégie militaire transféré sur le champs de l’économie.La situation serait plus simple si nous avions affaire à 10 % d’alien aidé par 45 % de traitres à l’humanité.Mais ce n’est pas le cas, et nous nous affrontons entre minuscules, alors que les Majuscules prennent soin d’éviter le devant de la scène.Ce dont je suis sur, c’est que la solution ne viendra pas de la magie du verbe,et qu’il faudra bien , un jour ou l’autre, remplacer l’argument par autre chose de plus percutant.

                                              Peut etre un référendum à l’initiative des populations ?


                                              • Rage Rage 5 avril 2006 22:12

                                                Bonsoir Chem Assayag,

                                                Encore un excellent article ! Vous allez devenir mon « must » sur ce site.

                                                Plus sérieusement, je trouve que ta/votre recherche poussée a le mérite de sortir du flou la manipulation partisanne et évidente des sondages. En l’occurence, plus le sondage est lointain, plus il est facile de le dispenser largement à la population comme parole d’évangile vu que personne n’ira chercher plus loin... sauf vous !

                                                Et bien, pas de chance, une fois encore la réalité est bien différente de ce que l’on veut bien nous narrer.

                                                J’attends vivement le commentaire de M.Lamber, ô combien pourfendeur de cette France qui rejette tout mais dont il omet de préciser qu’il est l’un des premier bénéficiaires.

                                                Son silence étrange me prette à sourire tellement cette personne cristallise la suffisance, et j’ai envie de dire, la facilité de prendre les gens de haut : j’imagine que son commentaire pour la « plèbe agoravox » est issue d’une discussion entre 2 portes au sujet de ce fameux sondage.

                                                Je tiens également à souligner qu’un sondage n’est qu’un « test à un temps donné » et qu’il ne reflète pas forcément toutes les réalités : rappelez vous des sondages sur le FN au 1er tour de 2002... Mais qui irait dire au grand jour qu’il votera FN ?

                                                On peut donc se poser la question sur le degré de pertinence mais aussi la portée d’interprétation des données issues des sondages : Les chiffres sont là pour donner une tendance, il serait erronné de soumettre l’homme aux chiffres et non l’inverse.

                                                A bientôt !


                                                • HDF (---.---.128.164) 5 avril 2006 22:36

                                                  Ce qui m’etonne dans les reactions a cet article remarquable, car a l’evidence rigoureux dans son approche, c’est le manque de curiosite quand a la tendance qui se dessine dans les reponses du sondage. On peut pinailler longtemps sur les differences referentielles, les subtilites linguistiques, il demeure que que l’economie de marche est percue de maniere beaucoup plus negative en France.

                                                  Les etudes internationales (OCDE ...) par definition sont plus susceptibles que les autres d’inclure des erreurs. L’indicateur de croissance economique, le PIB, est loin d’etre le meilleur. Les valeurs monetaires deforment les revenus produient par les statistiques nationales. Certains vont corriger ces chiffres en utilisant le PPP (Purchasing power parity). Mais la encore la methode est discutable. Des lors, il est dangereux de tirer des conclusions si les resultats sont proches car les marges d’erreur peuvent etre importantes.

                                                  Demeurant au Canada je peux vous assurer qu’une des premieres choses qui frappe ici c’est qu’il n’y pas de debat sur le systeme (je suis sur que certains vont me contredire en pointant tel ou tel groupe de constestation, la n’est pas mon point, la constestation existe, mais dans une proportion telle qu’elle n’a pas d’influence reelle). Cela ne veut pas pour autant dire que les gens ne sont pas critiques. Bien au contraire. Mais a la difference de la France, les discussions tournent autour de l’amelioration du systeme, et non pas sur sa remise en question.

                                                  Qu’on se le dise, la France a un probleme avec les principes de l’economie de marche. Ce n’est pas un jugement de valeur, mais l’observation qualitative d’un observateur externe. Ce sondage, malgre ses inperfections, ne fait que confirmer ce sentiment.


                                                  • Jojo (---.---.201.136) 5 avril 2006 23:29

                                                    L’économie de marché s’est imposée, on ne peut y échapper. La question est : est-ce le MEILLEUR système ? La réponse est NON, en l’absence d’un contrôle institutionel strict.

                                                    Je pense qu’il y a unanimité.


                                                  • Christophe (---.---.252.125) 6 avril 2006 16:39

                                                    Même si je rejoins votre point de vue concernant la perception française de l’économie de marché, il faut admettre que la question La libre-entreprise et l’économie de marché constituent le meilleur système sur lequel baser l’avenir du monde laisse, dans le fond, planer un déterminisme fort sur l’évolution potentielle vers un système différent.

                                                    Dès lors que vous répondez oui, à une telle question, vous laissez supposer qu’aucun système autre ne pourra remplacer l’actuel. Certes, libre-entreprise et économie de marché sont des concepts abstraits auxquels viennet s’associer certains concepts concrets. Actuellement, le concret est tel qu’il est mais peut évoluer. Ces évolutions peuvent avoir une forte influence sur les concepts abstraits ; même s’ils gardent le même intitulé, ils peuvent changer, comme ils peuvent, dans l’avenir changer d’intitulé.

                                                    Lorsque l’on aborde ce type de question, orientée vers l’avenir ; laissant planer un doute quant à l’évolution dans le domaine cité, il faut s’attendre à des distorsions dans les réponses. Qui peut prévoir l’avenir ? N’est-ce pas une question prônant l’autosatisfaction ? Il y a bien des niveaux d’interprétations différents à une telle question ; car si certains y voient les concepts dominant (dans la phrase) de libre-entreprise et économie de marché, nous pouvons distinguer deux autres concepts dominants que sont meilleur système et avenir du monde.

                                                    Vous auriez, à mon sens, posé la question pensez vous qu’il existe un système actuellement appliqué qui constitue le meilleur système sur lequel baser l’avenir du monde, donc sans référence à un quelconque système, nous aurions eu, sans doute, autant de réponses négatives, peut-être plus.

                                                    Nous sommes donc sur une base de réflexion profonde, et si la démocratie est le moins pire des systèmes politiques connus, le capitalisme est aussi le moins pire des systèmes économiques connus. Donc, laissons toujours une porte ouverte vers l’évolution, au risque d’être taxé d’immobilisme.

                                                    Ce qui reste important, dans tout discours, dans tout message, dans tout sondage, c’est l’intention de l’auteur. En linguistique, et plus précisément en psycholinguisitique, il est prouvé que ce qui motive un auteur est son intention, le message qu’il veut faire passer en fonction de sa connaissance, perception de son monde de référence qui pour lui ne peut représenter que la réalité, la vérité. Mais peut-il exister plusieurs vérités ?


                                                  • (---.---.194.246) 5 avril 2006 23:05

                                                    Merci M. Assayag pour cet excellent article.

                                                    Eclairer et poser les faits est indispensable à toute bonne analyse... qui est indispensable à toute prise de bonne décision.

                                                    Trop de gens aujourd’hui partent de leurs partis pris ou de leurs réactions épidermiques pour développer des argumentations biaisées, partisanes et stériles.

                                                    C’est de là que vient l’impasse décriée par les gens de tout bord. Merci de nous fournir l’exemple à suivre pour espérer en sortir.


                                                    • cotcodec (---.---.194.246) 5 avril 2006 23:05

                                                      Merci M. Assayag pour cet excellent article.

                                                      Eclairer et poser les faits est indispensable à toute bonne analyse... qui est indispensable à toute prise de bonne décision.

                                                      Trop de gens aujourd’hui partent de leurs partis pris ou de leurs réactions épidermiques pour développer des argumentations biaisées, partisanes et stériles.

                                                      C’est de là que vient l’impasse décriée par les gens de tout bord. Merci de nous fournir l’exemple à suivre pour espérer en sortir.


                                                      • Gige (---.---.170.216) 6 avril 2006 06:55

                                                        Ce commentaire est intéressant car il souligne les limites des questionnaires conduits dans plusieurs pays et relativise à juste titre la portée des résultats de certains sondages. En revanche, ce n’est pas parce que le sondage montre certaines limites que l’on peut conclure que les français ne sont PAS contre l’économie de marché. Ce raisonnement est tout aussi erroné.

                                                        Les gens qui font de la recherche connaissent bien les difficultés à traduire les questionnaires en plusieurs langues, donc rien de nouveau là-dedans. D’autant que la traduction dans ce cas précis me parait très raisonnable.

                                                        Maintenant admettons que la traduction soit en cause dans les résultats : ne trouvez vous pas étonnant que la France ait les résultats les plus bas de tout le classement ? Cela sous-entendrait-il que la France soit le seul pays à souffrir du problème de traduction ? Il y aurait-il un complot contre la France pour que ce soit le seul pays dont la traduction fut si pauvre que les gens aient répondus à une large majorité leur désamour pour l’économie de marché ? C’est une accusation un peu ridicule et il faut donc rester sérieux.

                                                        Ceux qui voyagent un peu ou qui ont vécu à l’étranger savent bien que les français sont en effet ont une conception différente de l’économie de marché, pas besoin de sondages pour le savoir. Peut-être que la vraie question n’est pas tant de connaître l’attachement ou non à l’économie de marché, mais plutôt de savoir à quel type d’économie de marché ces pays aspirent. Il est vrai de ce point de vue que les Français préfèrent un système ou l’état conserve un pouvoir fort, contrairement aux américains qui considèrent l’état fédéral comme un mal nécessaire. En general, on ne peut pas dire que la vision française de l’économie de marché soit très libérale (c’est une euphémisme).

                                                        Il y aussi intéressant de noter que les français qui se croient toujours aussi révolutionnaires ne se révoltent plus pour le changement, mais plutôt contre le changement ces derniers temps. Et oui, toutes les plus grosses manifestations de ces dernières années ont pour point commun de vouloir éviter le changement. Peut-être y aurait il matière a sondage : les Français sont ils contre les changements ? l’innovation ? le progrès ?


                                                        • Simplet (---.---.149.69) 6 avril 2006 08:29

                                                          Il y a un certain nombre de mots et expressions dont je ne comprend pas le sens :

                                                          ECONOMIE DE MARCHE : Les civilisations babyloniennes (lire dans le code d’hamurrabi les passages relatifs au commerce), l’empire romain, la Chine des Mings, l’empire de Gengis Khan (qui est probablement le principal déclencheur de la mondialisation du commerce à la renaissance, voire Marco Polo) etc... n’étaient elles pas des économies de marché ? Si non, pourquoi ?

                                                          CHANGEMENT : Pour moi, c’est la modification d’une variable dans un sens OU DANS UN AUTRE si le système est monodimensionnel ou par addition vectorielle si le système est pluridimensionnel et linéaire, sinon par combinaison tensorielle...

                                                          LE : Vous dites que les français sont contre LE changement. J’adore le LE car il n’offre pas de choix... Etes vous pour ou contre L’europe, pour ou contre LES réformes, pour ou contre LE changement, ...etc comme si on n’avait déja pas eu L’europe de l’empire romain, L’europe de Charlemagne, L’europe de Charles Quint, de Napoléon, d’Hitler... toujours avec LE qui est un article DeFINI, donc qui n’offre pas de CHOIX quand au contenu du concept très vague qu’il renferme.

                                                          Par exemple vous dites" LES français sont contre LES réformes : si au lieu de proposer le cpe, Villepin avait promulgué UNE (article indéfini donc pouvant conduire à des options différentes) réforme visant apr exemple à supprimer les cdd et à les remplacer par des cdi, pensez vous que ceux qui sont en se moment dans la rue y seraient ?

                                                          Je ne le pense pas, mais je suppose que vous seriez dans la rue pour vous opposer à UNE réforme orientée contre VOS intérrêts (ou à ce que vous pensez qu’ils sont)...


                                                        • Chem ASSAYAG Chem ASSAYAG 6 avril 2006 08:56

                                                          « Dans quelle mesure un Kenyan, un Chinois ou un Français parlent-ils de la même chose lorsqu’ils évoquent un concept de ce type ? A l’évidence, ils ne doivent pas tout à fait penser à la même chose, ne serait-ce qu’en raison de contextes historiques récents très différents ». Avez-vous trouvé le mot traduction dans mon article ? je ne suis pas naïf au point de croire que la traduction française était « mauvaise ». En revanche le même concept (libre-entreprise, économie de marché, libéralisme) n’a pas du tout le même sens selon les pays. Un français pensera sans doute « capitalisme mondialisé », « globalisation »... en réfèrence à ces mots et non pas simplement méthode d’opitmisation des échanges ou système optimum de régulation de l’économie. Pour un chinois cela signifiera (voire l’histoire récente) plutôt fin de l’économie planifiée, possibilité de s’enrichir..Mêmes mots, réalités très différentes.


                                                        • Gige (---.---.170.216) 6 avril 2006 16:32

                                                          Oui, vous avez raison, traduction n’est peut-être pas le mot. Votre propos se rapporte plutôt a la notion de connotation d’un certain mot mais la connotation que prend un certain mot est bien due a la perception que ce mot a pris au cours du temps. Donc, si les français ont une image aussi négative de la notion d’économie de marché il y a bien une raison. Les français apparaissent donc plutôt opposé à l’économie de marché, en tout cas plus que les 19 autres pays, et cela se reflecte dans la connotation de l’expression « économie de marché ». Autrement comment expliquer la différence ? Même les pays proches de la France culturellement ont des résultats complètement différents, comment expliquer ça ? La critique que vous faites de ce sondage pourrait se faire à propos de tout sondage international. Que doit-on faire dans ce cas là : en déduire que tout sondage international est erroné et ne nous apprends rien ?


                                                        • Gige (---.---.170.216) 6 avril 2006 16:38

                                                          Vous chipotez sur les mots, mon dernier paragraphe soulignait seulement que les gens descendent dans la rue surtout pour s’opposer aux reformes, et rarement pour demander des reformes. Cela prouve peut-être que le pays ne doit pas aller si mal...


                                                        • Gige (---.---.170.216) 6 avril 2006 16:41

                                                          Pardon, mon commentaire precedent était destiné à Simplet.


                                                        • Christophe (---.---.252.125) 6 avril 2006 19:44

                                                          Notre auteur, à mon sens, est proche de la réalité ; l’universalisme cognitif est une utopie.

                                                          Cependant, si les concepts abstraits libre entreprise et economie de marché ne sont pas perçus de la même façon par les membres de différents pays, qu’en est-il des deux autres concepts abstraits de la même question meilleur système et avenir du monde ?

                                                          Il est nécessaire de relever les ambiguités terminologiques que nous vivons en France et qui sont entretenues par tous les bords. Rien que le terme libéralisme est totalement fourvoyé ; d’aucun y comprend liberalisme économique (voire débridé) alors que ce terme englobe tout autant le libéralisme sociologique. La charge sémantique n’est plus dans le terme mais dans ses implicites.

                                                          A force de détourner le sens des mots, nous avons des problèmes de communication par carence d’entendement !


                                                        • Simplet (---.---.11.154) 6 avril 2006 20:24

                                                          je me permet de préciser : ... pour réagir à DES réformes visant à augmenter la précarité des personnes concernées... au nom d’une théorie économique qui considère le travail (donc les individus) comme une marchandise comme une autre et qui propose de laisser baisser le niveau des salaires jusqu’à ce que le plein emploi soit satisfait :

                                                          Personnellement, quand on trouvera de la viande humaine à 300€ par mois, je m’achèterais un jardinier et une bonne (jolie de préférence) .

                                                          En son temps, Ricardo (un des pères de l’économie « libérale ») avait déja démontré que quand les avantages concurentiels d’un système économique ne reposent que sur le coût du travail, alors les salaires tendent petit à petit vers le niveau de subsistance minimum.

                                                          Sur la voie du retour à un système esclavagiste, la Chine est en avance sur nous, mais je ne désèspèrons pas de la ratraper !


                                                        • Gige (---.---.170.216) 6 avril 2006 21:44

                                                          Vous dites : « DES réformes visant à augmenter la précarité des personnes »

                                                          Raisonnement très simpliste et caricatural. Vous êtes sûrement de ceux qui croient que la précarité se supprime par décrets ? Vous croyez sérieusement que le CPE a été proposé dans le but de créer de la précarité ? Qu’y a-t-il de plus précaire que d’être au chômage ? Apparemment vous pensez que le CPE c’est pire que le chômage ?

                                                          Notez que je ne sois pas un grand fan du CPE mais malheureusement, beaucoup d’arguments que l’on entend contre le CPE sont caricaturaux. Il y a des arguments très valides, comme le fait que le CPE créé un dispositif à part ou discriminatoire contre les jeunes, un effet de seuil etc. En revanche, quand on entends que le CPE ça va créer de la précarité parce que les entreprises vont virer à tour de bras, ça fait rigoler. Nous sommes déjà derniers de la classe en termes d’emploi des jeunes, comment pourrait-on imaginer que le CPE va empirer les choses ? Ne vaut-il pas mieux avoir un CPE que d’être au chômage ?

                                                          Oui, vous avez raison, pour un économiste ou pour un chef d’entreprise, un employé est vu comme une marchandise, de même que pour un chirurgien, un homme est vu comme un morceau de viande, rien de plus normal. Cela permet au chirurgien de se concentrer sur l’aspect technique et de prendre les bonnes décisions pendant l’intervention chirurgicale, en laissant de coté émotionnel (ne pas penser « mon dieu, je suis en train de couper un humain en deux »). Cela n’empêche pas le chirurgien de considérer ses patients humainement en dehors de l’aspect technique. Même raisonnement pour les économistes.

                                                          Qui a parlé de baisser les salaires ? Votre exemple de la Chine est caricatural.


                                                        • Simplet (---.---.76.112) 6 avril 2006 23:14

                                                          OK, ma dernière phrase sur la Chine est un peu caricaturale mais reste tendenciellement vraie : dans un marché ouvert sans régulation sociale où les avantages comparatifs reposent principalement sur les coûts salariaux, le moins disant social est gagnant. Après les emplois ouvriers en Chine, se sont des emplois beaucoup plus qualifiés (informaticiens, ingénieurs, chercheurs...) qui s’aprètent à partir en Inde. Le CPE ne porte que sur la précarisation du travail (car il sera logique de l’étendre à toutes les catégories de salariés au nom de l’égalité de traitement des jeunes et des vieux dans quelques temps) et les salaires suivront logiquement au nom de la compétitivité.

                                                          Votre comparaison entre le chirurgien et l’économiste friedmanien montre simplement que pour le chirurgien le patient est un sujet à sauver, alors que pour l’économiste friedmanien le salarié est un objet que l’on jette quand on n’en a plus besoin, même si c’est avec la même compassion que portait l’inquisition à l’hérétique qu’elle envoyait au bûcher pour sauver son âme.

                                                          Cependant je réitère encore ma remarque de fond : Vous dites LES économistes, comme si tous LES économistes étaient converti à une organisation économique ou tout relève du marché en considérant que l’économie relève des lois de la nature comme une continuation sociale du darwinisme et comme si cette vision économique était de nature scientifique alors qu’elle n’est qu’idéologique. Il existe DES économistes qui rejettent cette vision et qui considèrent que l’homme doit être le sujet de l’économie (l’humanisme ça s’appelle) . Le propre de l’homme est qu’il est libre de construire sa vie en société comme il le veut, aucune loi de la nature n’implique qu’il soit réduit à l’état de marchandise ou que seule la fuite en avant dans une compétition effreinée entre les individus soit un objectif de vie.

                                                          Encore une fois, pour en revenir aux sondages et à leur interprétation, quand on fait la moyenne d’une catégorie dont les composantes sont multivariables, on obtient l’age du capitaine. Il y a DES français qui pensent d’une certaine façon, et D’AUTRES qui pensent de beaucoup d’autres façons : idem pour les américains, les anglais... Et la notion de moyenne de pensée des français (et des autres) n’a pas de sens. Un arc en ciel cela fait 7 jolies couleurs ; en moyenne ça fait du caca d’oie.


                                                        • Gige (---.---.170.216) 6 avril 2006 23:31

                                                          Votre propos sur les avantages comparatifs ne sont pas complètement exacts puisque les avantages comparatifs reposent sur les différences de productivités, et non sur les seules différences de salaires. Il y a donc des moyen s’en sortir pour nos pays riches en développant des méthodes pour booster la productivité (machines, méthodes de travail, recherche etc). Malheureusement en France, la recherche et l’innovation c’est le parent pauvre de notre université et de nos entreprises.

                                                          En ce qui concernent les économistes, une grande majorité d’entres eux soutiennent une approche plus libérale que celle que vous décrivez (politique dite de l’offre, et non de la demande), même si, vous avez raison, il y a des nuances.

                                                          Un entrepreneur n’a aucune raison de supporter tout le risque sur ses épaules et devrais avoir plus de flexibilité pour se débarrasser d’un employé. Après tout, l’employé ne risque que son salaire, alors que l’entrepreneur risque son salaire et sa ferme....


                                                        • Simplet (---.---.76.144) 7 avril 2006 07:56

                                                          Mon propos ne s’adresse pas AUX entrepreneurs en général : je comprend et j’estime beaucoup les artisans et certaines PME dont l’activité apporte beaucoup à la collectivité. Je pense à la plupart des Sociétés cotées qui sont en situation d’oligopole et qui sont devenues des machines à faire fructifier de l’argent le plus vite possible sans tenir compte du coût humain que sela peut avoir. Les actionnaires dirigeants de ces sociétés sont principalement des OPCVM et des fonds de pension dont le temps moyen de détension des actions est de l’ordre de quelques mois : donc le long terme, ils n’en ont rien à f... D’autre part, il ne s’agit pas d’un problème de morale, mais de structure : la compétition sportive fait que celui qui est ric- rac au niveau des performances cherchera à se droguer et donc celui qui risque de perdre sa place du fait ce dernier se droguera aussi pour la conserver. Dans le système économique dérégulé qui se met en place sous nos yeux, les cyniques sont « gagnants », donc il faut être cynique pour « gagner ».

                                                          Bon, ceci dit je suis optimiste : une loi exponentielle étant ce qu’elle est et ce système ne pouvant fonctionner que dans une optique de croissance exponentielle, si on extrapole les croissances des endettements des ménages et des sociétés, des capitalisations boursières ,etc... ont arrive rapidement à des absurdités flagrantes d’ici queques années : Par exemple faites le calcul avec une capitalisation boursière de 2 fois le PIB qui croit de 15% net par an et regardez sa valeur dans 20 ans (32 fois le PIB) supposons que cette capitalisation boursière rapporte des dividendes de 3% de sa valeur : c’est 100% du PIB qu’il va faloir consacrer aux actionnaires (donc 0% aux salariés). Quand je vous disais que le retour à l’esclavage était une logique tendencielle de ce système... On peu aussi s’amuser aussi avec la croissance du crédit aux USA : il y a eu plus de monnaie crée sous Greenspan que dans toute l’histoire des Etats Unis avant lui. Il est vrai que les dettes américaines sont libellées en dollars et que la valeur du dollar s’ajustera pour rendre cette dette remboursable, chance que n’ont pas les pays du Sud..

                                                          Tout ça pour dire qu’il faudra nécessairement qu quelque chose se passe dans les années à venir.


                                                        • www.jean-brice.fr (---.---.133.200) 6 avril 2006 09:03

                                                          Votre article est interessant : les sondages ne sont souvent que le reflet d’une information qui est déjà biaisée ! Dans le cas de l’économie de marché actuelle, ce système a été dévoyé de deux manières par les anglo-saxons, d’abord sur le plan intellectuel en créant un vrai/faux prix Nobel d’économie en 1969 pour contrer la fameuse conférence de presse du Général DE GAULLE et des articles cocomitants de Jacques RUEFF dans « Le Monde », ensuite en détruisant le 15 Aout 1971 le restant de REGULATION, déja mis à mal en 1922 par les Anglais à la conférence de Genes. Comment voulez vous que ce système complètement DEREGLE, puisse marcher...Je conseille à tous les décideurs français de lire ou de relire l’ORDRE SOCIAL de RUEFF : peut-être, cela leur donnera des idées pour sortir de la chienlit dans laquelle nous sommes...


                                                          • Paris (---.---.94.25) 6 avril 2006 09:41

                                                            « 1 ) La France est isolée car pionnière ou dernière ? »

                                                            Elle pourrait etre dans les premieres car elle en les ressources... Quand au fantasme de la pionniere de la révolution européene que vous nourrissez ... Il faut arreter vos délires car c’est pas 2 millions de français qui manifestent qui vont représenter 300 millions de citoyens europpéens..... Quand au soutient des autres syndicats européens je vois zéro manifestant contre la précarité dans les autres pays de l’union.... il faut revenir a la réalité... que les syndicalistes français prennent un peu plus des positions des syndicats danois... et ils constateont leurs vision du licenciement diamétralement opposé.

                                                            2) Le plan B existe et en plus il est en rapport avec le sujet (lui) http://www.homme-moderne.org/plpl/l0601/index.html

                                                            Pourquoi l’extreme gauche n’avance pas ses idées sous sa réel identité ??? Le plan B de l’extreme gauche la majorité des Français n’est pas pret de suivre l’extreme gauche et les anarchistes dans un projet de société... Quand a utiliser l’homme moderne pour les idées de l’extreme gauche c’est plutot l’homme du passé pour le militant d’extreme gauche que vous etes... ; le communisme et le socialisme ont 200 millions de mort sur les bras et la grande urss que vous avez pris comme modél est aujourd’hui un pays libéral.... quand on manque autant de sens critique et que l’on est dans l’idéologie a la limite du comportement sectaire....oh secours...


                                                            • Ludovic Charpentier (---.---.68.72) 6 avril 2006 11:48

                                                              Tuiens, un sondage : 100% des forumers d’agoravox en ont marre des interventions HS de Paris...


                                                            • Gil (---.---.93.79) 6 avril 2006 10:35

                                                              Pour ma part, et je suis loin d’être le seul, je réponds aux sondeurs tout et n’importe quoi, ce qui me passe par la tête... pour la bonne et simple raison que je déteste que l’on cherche à savoir ce que je pense, j’achète, je vis, je vote, etc...

                                                              Le résultat de ces sondages, on le voit finalement aux élections. Pour souvenir, c’est Jospin qui devrait être président aujourd’hui, non ?

                                                              La sottise (pour pas dire autre chose) des sondages est donc immense. Quant à l’interprètation de la sottise...

                                                              Vive la pensée libre et à bas les sondages. Le mieux étant encore de définir ses choix par rapport à ce que l’on pense et tenter d’y réflechir un peu, que de se déterminer bêtement au travers de soi-disant tendances de l’opinion qui de surcroit peut être très versatile.

                                                              Au fait, pour les prochaines élections :

                                                              a- vous votez Jospin.

                                                              b- vous envisagez d’acheter un micro-ondes.

                                                              c- vous préfèrez la purée en flocons au moteur diesel.

                                                              d- ne se prononce pas, c’est trop débile !


                                                              • jeremie (---.---.16.77) 6 avril 2006 11:24

                                                                Voici un article EXTREMEMENT intéressant, comme il est rare d’en lire dans la presse classique, et qui contribue au sérieux et à la crédibilité du site d’Agoravox. Merci.


                                                                • wiper (---.---.40.89) 9 avril 2006 11:40

                                                                  Ce que l’on doit en penser c’est que toute interprétation massive d’un sondage par les médias à des fins directives réduit la démocratie.

                                                                  quand dans des débats télévisé on assiste a des questions directives de la part du pseudo journaliste nous ne sommes plus en démocratie.

                                                                  Est il encore possible de reformer la france ? les francais sont ils d’incorigibles ******* ?

                                                                  Vous aurez sans doute reconnus le style de C dans L’air mais c Dans l’air n’a apparement rien d’autre a faire que d’essayer de nous enfumer


                                                                  • (---.---.98.174) 9 avril 2006 14:35

                                                                    Les nuances d’appréciation de cette enquête apportées par M. Assayag dans cet article, brillamment argumenté, me laissent cependant perplexe. Si, en effet, il convient de pondérer les réponses des « sondés » en fonction de la connotation culturelle de l’économie de marché dans les différents pays consultés, il est quand même édifiant de constater que les Français, à l’inverse de TOUS les autres pays interrogés, en ont donc une très mauvaise perception. Ce, alors qu’ils n’en ont aucune expérience car on ne peut parler d’économie libérale lorsque près de la 50% de la richesse produite (le fameux PIB) est prélévée par l’Etat sous diverses formes, et visiblement mal redistribuée puisque, malgré ce taux parmi les plus élévés des pays développés, la pauvreté et le chômage ne faiblissent pas. Un autre aspect du poids pregnant de l’Etat dans notre économie, une singularité franco-française, est qu’un travailleur sur 4 (sans compter les entreprises publics type SNCF, RATP..) est fonctionnaire. La vraie question revient alors à se demander pourquoi cette perception est si mauvaise ? Pourquoi, alors que tout le monde sait que les équilibres démographiques, la mondialisation sont des états de fait, qui appellent à réformer notre système social bâti au lendemain de la guerre sur des fondations très différentes, agite-t’on le chiffon rouge du libéralisme (que l’on appelle chez nous « ultra » par surenchère verbale pour mieux affoler) comme un épouvantail alors que, depuis la chute du mur de Berlin et son cortège de désillusions, tous les pays s’y sont ralliés ? Nous vivons à crédit en poussant sur les épaules de nos enfants une dette pharaonique et qui s’amplifient chaque jour un peu plus faute de décisions courageuses et lucides pour nos déficits publiques. Pas étonnant qu’ils soient inquiets de l’avenir matériel que nous leur dessinons. Est-ce l’héritage que nous voulons leur laisser ? La vraie question serait sans doute : à qui profite l’immobilisme et le statu quo, si ce n’est aux partisans de la contre-réforme qui ne veulent surtout pas abandonner une parcelle de leur confort d’aujourd’hui pour le bien-être collectif ? Pourquoi a-t’on diabolisé l’entreprise en réduisant sa vision à un improbable manichèisme : des patrons voyous et sans scrupules exploitant des travailleurs sans défense ? Je crains que cette lecture « lutte des classes » de la société qui date du XIXe siecle, ne soit malgré tout le message principal de cette enquête. N’est-il pas tant d’en finir avec elle ? Considérer que le monde s’est figé depuis lors et que le modèle français est le seul qui vaille, ne serait-ce pas de l’arrogance ou tout simplement de l’obscurantisme au service d’intérêts corporatistes ?


                                                                    • Chem ASSAYAG Chem ASSAYAG 9 avril 2006 14:48

                                                                      De nombreuses réactions à mon article ont déplacé le débat sur le terrain « politico-économique » comme en témoigne le post de X le 9 avril à 14h35. Je tiens à préciser qu’il s’agit d’un sujet lié mais qui n’est pas le centre de mon propos (il ne s’agit pas ici de savoir si les Français ont raison ou tort de « rejeter l’économie de marché » - et je mets de nombreux guillemets). A contrario je pense que les interprétations partielles et partiales de ce sondage (M. Lambert n’a jamais réagi smiley, qui tendent à rejeter les Français dans une singularité inconsciente, participent au contraire d’une caricature du débat qui rend tout échange constructif et argumenté impossible. Cdt,


                                                                      • chadef (---.---.242.4) 10 avril 2006 01:27

                                                                        Article intéressant. Il faudrait faire la même chose pour tous les sondages, très souvent à la fois mal interprétés et mal construits.

                                                                        Cependant, comme l’indique un commentateur, la France est donc bien le seul pays où libéralisme et économie de marché sont confondus avec ses abus. Tout le monde est au fond d’accord pour condamner les pratiques d’Enron ou les parachutes dorés scandaleux. Mais les Français, eux, éduqués à la rhétorique de la lutte des classe, soupçonnent l’économie de marché d’être l’origine normale de tous ces maux.

                                                                        Dès lors, le résultat de ce sondage EST SIGNIFICATIF. D’ailleurs, de manière très symptômatique, l’auteur de cet article finalement pas si remarquable, est profondément anti-libéral. Les commentateurs qui trouvent cet article tellement bien sont pas franchement libéraux non plus... Au fond, si j’ai bien compris, le message est le suivant : les Français ne sont pas vraiment favorables à l’économie de marché, mais au fond, ils sont à la pointe d’un combat où d’autres pays vont bientôt les rejoindre « pour un autre monde » ! COCORICO ! Nous sommes ENCORE LES MEILLEURS !

                                                                        Et bien, non, désolé de vous décevoir. Voyagez un peu, intéressez vous à la vie politique de nos voisins européens, et vous verrez : le centre de gravité de la politique française (débat autour de la flexibilité, de la défense des services publics, « patriotisme économique ») se situe clairement à gauche de Blair, Schröder, Zapatero...

                                                                        On a le droit de penser que c’est bien.

                                                                        Mais on ne peut pas dire que ce sondage ne révèle rien. Au fond, cette analyse est aussi idéologique que d’autres.

                                                                        Dommage, ça commençait bien.


                                                                        • Alain Lambert (---.---.24.90) 2 mai 2006 20:10

                                                                          Voilà un excellent exemple d’article partisan. Même s’il s’en défend. Et qu’il est sincère. Je ne crois pas qu’il soit utile de multiplier à l’infini les professeurs de morale, surtout dans un domaine aussi aléatoire que l’économie. Pour ma part, j’avais commis l’erreur de signaler (pas écrire) l’article d’un journaliste du Figaro en poste aux USA. Cela m’a valu un déluge de commentaires accusateurs ou accusatoires sur le contenu même de l’article. Comme si je devais en donner moi-même toutes les sources. Bref, je prends le risque de me retrouver dans la même situation, mais je ne crois pas à la bonne ou mauvaise foi des auteurs d’articles. Je suppose qu’ils sont tous de bonne foi. Simplement, ils analysent les situations selon leurs critères. En résumé, je vous crois de bonne foi, mais je ne vois pas au nom de quoi vous pouvez douter de celle des autres. A moins que vous ne regrettiez le temps de la Pravda. Pas moi.


                                                                          • Chem ASSAYAG Chem ASSAYAG 2 mai 2006 21:08

                                                                            Monsieur Lambert,

                                                                            Vous n’étiez peut être pas de mauvaise foi mais vous avez sauté sur une information qui abondait dans votre sens (« ah ces Français ! ») sans vous interroger sur sa pertinence (sans parler du biais évoqué sur les questions de sondage de ce type avec les décalages culturels). On peut attendre plus de précaution de la part de quelqu’un qui a exercé et exerce des responsabilités importantes - surtout que l’information était disponible facilement, les joies d’Internet. D’ailleurs vous ne contestez pas votre erreur. Croyez-moi c’est le type même d’utilisation de l’information, même anodine, qui décrédibilise la classe politique, de même que votre référence à la Pravda est typique de la petite allusion politicienne (oui oui bien sûr je suis un fervent admirateur du régime brejnévien). Quant aux autres commentateurs - notamment les journalistes ayant repris l’information au départ - soit ils ont biaisé l’utilisation du sondage original, soit ils n’ont simplement pas fait leur travail. Dans les deux cas cela n’a rien de positif. Cordialement,

                                                                            Chem Assayag

                                                                            PS on peut avoir raison (ce que vous appelez être partisan, alors que je restitue simplement l’information originale et en donne la source) et ne pas être de votre avis.


                                                                          • éric (---.---.36.99) 2 mai 2006 20:34

                                                                            Les médias sont les acteurs volontaires ou involontaires d’un pseudo jeu démocratique pour que les citoyens acquiescent à ce qui arrivent


                                                                            • G C (---.---.19.17) 6 mai 2006 13:49

                                                                              Ce commentaire sur l’utilisation abusive ou erronée des sondages ne vaut pas que pour la France. En dehors des manipulations à base idéologique et du manque de temps pour faire du travail sérieux, je pense qu’il y a un autre problème : il y a de plus en plus de gens qui écrivent, mais qui ne savent pas lire. L’analyse de texte était un exercice dont nous avions horreur, mais son absence concrète (quoique l’on puisse trouver dans les programmes officiels) au quotidien scolaire depuis des décennies en Suède m’a très souvent ammené à constater que mon interlocuteur ne savait pas lire. En transformant le système scolaire et les universités en gigantesques parking pour le surplus de main-d’oeuvre induit par la modernisation de la production, on distribue des diplômes à des gens sans charpente intellectuelle. Ces gens là tiennent souvent le haut du pavé, car ils sont d’autant plus productifs qu’ils se posent le moins de ces questions épineuses qui découlent d’une lecture analytique, et qui vous bouffent un temps fou en recherche et en réflexion.


                                                                              • Patrick Fauconnier (---.---.98.162) 30 mars 2007 19:36

                                                                                Bonjour ! J’ai beaucoup apprécié vos interrogations sur ce sondage. Vous avez été un peu plus loin que 98% de ceux qui le colportent. mais je regrette que dans un site dédié à la rigueur vous n’ayez pas fait plus ! En effet, vous colportez une erreur importante, commise en France par Le Figaro, qui l’a peut etre lui même reprise d’une erreur de David Rennie dans le Daily Telegraph du 7 fevrier, et qui fut enseuite reprise telle quelle par tout le monde en France sans la moindre vérification : l’institut ne s’appelle pas GlobalScan ( qui est une marque de logiciel de la société Ricoh) mais Globescan.

                                                                                D’autre part, il n’est sans doute pas indifférent également de souligner que ce sondage a été administré en France en juin 2005, un mois apres le rejet de la constitution Européenne et du débat « sanglant » autour de la « circulaire Bolkenstein ». Proposer à ce moment précis au Français, comme idéal, un système de « libre entreprise dans un libre marché » traduction incorrecte comme vous le soulignez, a sans doute précipité des réponses qui ont peu à voir avec un « rejet de l’économie de marché » comme cela a été colporté partout. D(ailleurs Clay Ramsay, avec qui j’en ai parlé, en convient et envisage de formuler autrement sa question en cas de réédition

                                                                                Cordialement

                                                                                Patrick Fauconnier Journaliste Nouvel Observateur

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