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Commentaire de

sur Le sondage, les commentateurs et la mauvaise foi


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(---.---.98.174) 9 avril 2006 14:35

Les nuances d’appréciation de cette enquête apportées par M. Assayag dans cet article, brillamment argumenté, me laissent cependant perplexe. Si, en effet, il convient de pondérer les réponses des « sondés » en fonction de la connotation culturelle de l’économie de marché dans les différents pays consultés, il est quand même édifiant de constater que les Français, à l’inverse de TOUS les autres pays interrogés, en ont donc une très mauvaise perception. Ce, alors qu’ils n’en ont aucune expérience car on ne peut parler d’économie libérale lorsque près de la 50% de la richesse produite (le fameux PIB) est prélévée par l’Etat sous diverses formes, et visiblement mal redistribuée puisque, malgré ce taux parmi les plus élévés des pays développés, la pauvreté et le chômage ne faiblissent pas. Un autre aspect du poids pregnant de l’Etat dans notre économie, une singularité franco-française, est qu’un travailleur sur 4 (sans compter les entreprises publics type SNCF, RATP..) est fonctionnaire. La vraie question revient alors à se demander pourquoi cette perception est si mauvaise ? Pourquoi, alors que tout le monde sait que les équilibres démographiques, la mondialisation sont des états de fait, qui appellent à réformer notre système social bâti au lendemain de la guerre sur des fondations très différentes, agite-t’on le chiffon rouge du libéralisme (que l’on appelle chez nous « ultra » par surenchère verbale pour mieux affoler) comme un épouvantail alors que, depuis la chute du mur de Berlin et son cortège de désillusions, tous les pays s’y sont ralliés ? Nous vivons à crédit en poussant sur les épaules de nos enfants une dette pharaonique et qui s’amplifient chaque jour un peu plus faute de décisions courageuses et lucides pour nos déficits publiques. Pas étonnant qu’ils soient inquiets de l’avenir matériel que nous leur dessinons. Est-ce l’héritage que nous voulons leur laisser ? La vraie question serait sans doute : à qui profite l’immobilisme et le statu quo, si ce n’est aux partisans de la contre-réforme qui ne veulent surtout pas abandonner une parcelle de leur confort d’aujourd’hui pour le bien-être collectif ? Pourquoi a-t’on diabolisé l’entreprise en réduisant sa vision à un improbable manichèisme : des patrons voyous et sans scrupules exploitant des travailleurs sans défense ? Je crains que cette lecture « lutte des classes » de la société qui date du XIXe siecle, ne soit malgré tout le message principal de cette enquête. N’est-il pas tant d’en finir avec elle ? Considérer que le monde s’est figé depuis lors et que le modèle français est le seul qui vaille, ne serait-ce pas de l’arrogance ou tout simplement de l’obscurantisme au service d’intérêts corporatistes ?


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