Même si je rejoins votre point de vue concernant la perception française de l’économie de marché, il faut admettre que la question La libre-entreprise et l’économie de marché constituent le meilleur système sur lequel baser l’avenir du monde laisse, dans le fond, planer un déterminisme fort sur l’évolution potentielle vers un système différent.
Dès lors que vous répondez oui, à une telle question, vous laissez supposer qu’aucun système autre ne pourra remplacer l’actuel. Certes, libre-entreprise et économie de marché sont des concepts abstraits auxquels viennet s’associer certains concepts concrets. Actuellement, le concret est tel qu’il est mais peut évoluer. Ces évolutions peuvent avoir une forte influence sur les concepts abstraits ; même s’ils gardent le même intitulé, ils peuvent changer, comme ils peuvent, dans l’avenir changer d’intitulé.
Lorsque l’on aborde ce type de question, orientée vers l’avenir ; laissant planer un doute quant à l’évolution dans le domaine cité, il faut s’attendre à des distorsions dans les réponses. Qui peut prévoir l’avenir ? N’est-ce pas une question prônant l’autosatisfaction ? Il y a bien des niveaux d’interprétations différents à une telle question ; car si certains y voient les concepts dominant (dans la phrase) de libre-entreprise et économie de marché, nous pouvons distinguer deux autres concepts dominants que sont meilleur système et avenir du monde.
Vous auriez, à mon sens, posé la question pensez vous qu’il existe un système actuellement appliqué qui constitue le meilleur système sur lequel baser l’avenir du monde, donc sans référence à un quelconque système, nous aurions eu, sans doute, autant de réponses négatives, peut-être plus.
Nous sommes donc sur une base de réflexion profonde, et si la démocratie est le moins pire des systèmes politiques connus, le capitalisme est aussi le moins pire des systèmes économiques connus. Donc, laissons toujours une porte ouverte vers l’évolution, au risque d’être taxé d’immobilisme.
Ce qui reste important, dans tout discours, dans tout message, dans tout sondage, c’est l’intention de l’auteur. En linguistique, et plus précisément en psycholinguisitique, il est prouvé que ce qui motive un auteur est son intention, le message qu’il veut faire passer en fonction de sa connaissance, perception de son monde de référence qui pour lui ne peut représenter que la réalité, la vérité. Mais peut-il exister plusieurs vérités ?