Copier collé, extrait du blog écologie politique, Par Aude le mardi 12 août 2014
’’Dominique Méda, dans un remarquable entretien
publié le 1er mai dernier, fait le point sur les dangers que présente le revenu
garanti :
« Je n’arrive pas à être convaincue que c’est LA solution. D’abord je
pense que notre société n’est pas prête à délier à ce point travail et revenu,
et surtout à abandonner à ce point le mythe de l’incitation individuelle au
travail. Je crains aussi que cette solution ne soit l’occasion de se donner
bonne conscience : on donnerait un tout petit revenu à un ensemble de
personnes exclues du système productif, devenu de plus en plus
sélectif, et tout serait réglé. »
(C’est moi qui souligne.) Elle rappelle que les outils pour sortir du chômage
de masse et améliorer la qualité de vie colonisées par le travail sont à
articuler les uns aux autres :
« Je préfère de loin une solution qui me paraît plus exigeante et qui
conjuguerait le partage du travail, un revenu maximum empêchant un petit groupe
d’accaparer et de privatiser des ressources collectives, et une protection
sociale généreuse, qui serait largement déconnectée du travail et détachée du
mythe de la productivité individuelle du travail. »
Dans
« Habere otium faciendi », l’écosocialiste Corinne Morel-Darleux
livre de jolies considérations sur le temps libre et le « repos
fertile », qui font selon elle écho aux « débats sur l’allocation
citoyenne ou revenu universel ». Impensé du texte : cet
otium bénéfique, temps pour se reposer, se ressourcer, penser et
imaginer, a du sens en tension avec le temps de la mise en œuvre, celui de
l’activité. De quoi se reposer quand on n’a pas de raison d’être
fatigué-e ? Comment jouir de vacances quand on n’a que du temps
libre ? A quoi bon imaginer faire quand on n’a pas les ressources de
l’homo faber ? C’est évidemment la réduction drastique du temps
de travail, hebdomadaire et lors de congés sabbatiques, qui permet le mieux le
balancement qu’elle décrit, le passage d’un état à l’autre. Mais il n’y sera
pas fait allusion.’’