Bonjour Macaque,
Il est difficile d’être d’accord avec une phrase qui dit une chose et son contraire :
"Ce qui crée de la monnaie c’est que l’argent prêté soit redéposé
immédiatement dans le système bancaire pour être prêter à nouveau.«
L’argent déposé ne peut pas être prêté à nouveau, puisqu’un prêt bancaire est une création totale de nouvelles unités de monnaie.
Dans les explications mises en référence, il faut bien distinguer la phase de création des unités de monnaie € (pour être précis, car en plus les règles peuvent changer selon les systèmes).
Lors de la création monétaire par augmentation du bilan. il y a augmentation d’un compte client au passif, colonne de droite, ajout d’un actif, colonne de gauche. On parle le plus souvent d’un actif de type »engagement de remboursement de crédit, mais ce peut être aussi un montant de devises étrangère, et en général tout achat d’actif à un client possédant un compte courant.
Dans ce cas, l’augmentation du compte courant du client n’est jamais un transfert depuis un autre compte, c’est une augmentation « brutale » de la somme des soldes des comptes courants des clients de ladite banque. Et ce n’est pas du tout un « redépôt », puisque c’est par définition la 1ère présence dans un dépôt quelconque de ces unités monétaires qui viennent d’apparaitre dans cette écriture abstraite.
De manière logiquement indépendante de la phase de création monétaire précédente, il arrive qu’un client paye un de ses fournisseurs qui a un compte dans une autre banque, disons B2. Dans ce cas, la banque B1 diminue le compte courant de son client payeur, ce qui diminue la somme de la colonne « passif » de son propre bilan, et elle transfère au banquier B2 du « payé » une part d’actif du même montant, ce qui maintient l’équilibre de son bilan. C’est tout le travail de compensation entre banques.
Toutefois ces 2 phases sont logiquement indépendantes, et la phase de paiement/compensation ne change pas la nature « créative » de la phase de création monétaire.
Notez que l’initiative de réforme constitutionnelle en Suisse a justement pour objectif d’interdire aux banques la phase de création monétaire, ce qui montre au passage que l’expression « monnaie scripturale » n’a rien à voir avec la logique de fonctionnement du système, et cette imprécision du vocabulaire me déçoit toujours beaucoup 