Bonjour epicure,
je me suis fais les mêmes remarques que toi sur la violence affiché de Robert Bibeau, reste que si je partage ton analyse, je ne suis pas d’accord avec toi sur un point quand tu écris
L’état providence c’est la pratique socialiste dans une société qui est
encore capitaliste, pour favoriser le bien être de tous, se rapprocher
au mieux d’une égalité des conditions, même si les outils de pouvoirs ne
sont pas renversés.
C’est là tout le problème, l’état providence en tant que tel, n’a de sens qu’en opposition au modèle capitaliste, avec pour but de modérer les effets négatifs de ce système et non de le réformer.
De fait, ce n’est pas le modèle de référence, pseudo libéral et capitaliste qui est toujours sur la sellette, mais l’état providence. Ce qui permet de faire croire aux classes prolétariennes que l’état providence conduit à l’assistanat et au parasitisme des « bénéficiaires » de l’état providence.
L’état providence se retourne alors contre les classes prolétarienne et effectivement, tant que le modèle capitaliste est vue comme une fatalité incontournable comme disait Thatcher « there is no alternative », alors c’est systématiquement le principe de l’état providence qui est remis en cause. Qui est la variable d’ajustement conjoncturel et le bouc émissaire de ses propres conséquences négatives et destructrice. Le socialisme ne consiste pas à redistribuer le travail des uns pour nourrir le chômage des autres, ça c’est le capitalisme, mais permettre à tout un chacun, selon ses moyens et ambitions, de participer à la vie sociale en tant qu’adulte, c’est à dire responsable vis à vis d’autrui (capacité de répondre de ses droits et devoirs envers autrui).
Comme c’est ce que tu écris en premier, tu te retrouve en porte à faux avec ton raisonnement. Soit tu considère que le capitalisme est une fatalité et alors, tu justifie l’état providence, soit tu considère le capitalisme comme un système néfaste devant être réformé et tu dois refuser l’état providence.
Donc, pour arriver au socialisme véritable, « there are no alternative » que de renverser le modèle capitaliste et en finir avec l’état providence et commencer l’état social ou la providence est la société elle même, chacun étant la providence de l’autre . Sur ce point, Robert Bibeau a raison, rien à foutre de l’état providence, c’est le renversement du système capitaliste impersonnel qu’il faut opérer (le socialisme n’interdit pas la capitalisation personnelle dès lors qu’elle est attaché au mérite personnel à son apport personnel à la société, mais où il n’est plus possible de capitaliser le travail d’autrui, c’est à dire la capitalisation non personnelle). Nul ne peut exploiter plus que sa propre force de travail, au delà commence l’association donc la socialisation du travail.