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Commentaire de Sylvain Reboul

sur Le capitalisme, Thomas Piketty et ses errements


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 23 août 2014 10:19

La thèse centrale de Piketty est

1) que c’est l’héritage cumulatif qui est la source principale des inégalités quant aux revenus du capital, sauf dans les périodes de destructions massive de ce capital hérité(ex : guerre) ou dans les pays neufs à forte immigration comme les USA au début de XIXème siècle
2) que cet avantage hérité des héritiers du centile supérieur ne traduit aucun mérite et donc n’est pas socialement justifié,dans un cadre démocratique égalitaire en droit.
3) que cette inégalité en capital ne recoupe pas obligatoirement celle des revenus du travail
4) que le capital accumulé sur fond d’épargne sur la vie active et donc des salaires perçus, ne sont pour l’essentiel que du salaire différé et ne sont pas des revenus du capital hérité
4) que cette inégalité primaire (avant impôt) peut être plus ou moins compensée par un politique de redistribution par l’impôt, selon les pays et les époques (voir la quatrième partie de l’ouvrage)
5) que, sur le plan mondial, dans le cadre de la mondialisation financière et économique, seul un impôt mondial permettrait de corriger plus ou moins ces inégalités quant au revenu du capital hérité et acquis sur la base du premier.

Je ne vois pas en quoi il y aurait là de la part de l’auteur de l’ouvrage de référence un vice logique qui invaliderait les études statistiques officielles (dès lors qu’il n’y en a pas d’autres) qu’il utilise pour ses conclusions quant à l’évolution comparée des inégalités des revenus du capital et ceux des revenus du travail dans les différents pays développés.

Que l’auteur de l’article ne parle pas, ne serait-ce que pour la critiquer, de l’héritage, est en soi une falsification rédhibitoire de la thèse de Piketty qui du reste admet que tous ces outils statistiques officiels qu’il utilise mériteraient d’être affinés . On peut donc se demander si l’auteur de l’article a lu l’ouvrage en question, au mieux, jusqu’au bout...Ou s’il ne s’est pas contenté de ressortir des pseudo- critiques journalistiques américaines qu’aucun économiste sérieux ayant lu l’ouvrage dans son intégralité ne critique quant à sa thèse centrale, sinon à la marge, mais sans pouvoir en contester les conclusions essentielles.


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