Certes marauder, mais pas plus qu’il n’y a de frontière fondamentale entre l’humain et l’animal (en terme de généralités biologiques, pas au niveau intellectuel ou spéciste bien sûr), et que l’humain est lié socio-historiquement à l’usage de l’outil, on tend de plus en plus à faire disparaître la barrière entre homme et « machine ». Nous développons aujourd’hui nos capacités intellectuelles et sociales plutôt que nos seules aptitudes physiques parce que nos sociétés se sont développées ainsi, notre dentition est différente de celle que nous possédions il y a 20.000 ans en raison des changements dans notre alimentation, notre consommation, etc etc. Tout ça c’est de l’évolution aussi.
Le transhumanisme découle de la logique même des changements évolutifs opérés dans nos civilisations au cours des millénaires écoulés. Par ailleurs vous avez lu
mon article d’il y a quelques jours, vous savez donc pertinemment que justement le transhumanisme rejette « l’évolution naturelle » comme vous dites, car nos sociétés ce sont tant et tant sclérosées dans l’humain normatif que l’on connaît aujourd’hui, par peur et en raison du contrôle dont ont besoin les oligarques de tous bords, que l’évolution darwinienne n’en est plus partie intégrante. D’où stagnation.
Le transhumanisme pose de nombreuses questions éthiques, et se les pose d’ailleurs, c’est un mouvement en perpétuelle mutation (haha). Ce qu’il faut craindre plutôt, c’est l’instrumentalisation qu’en font certains ultra-libéraux made in Kurzweil, qui sont plus des gourous dogmatiques que des penseurs de l’éthique trans-humaniste.