Dans le monde réel qu’on oublie en général, la seule contrainte absolue à l’activité économique ce sont les ressources naturelles consommées pour assurer cette activité. C’est l’histoire classique du patron pêcheur : il lui faut certes du capital pour un bâteau et du travail sous la forme d’employés (matelots disons), mais sans carburant (il n’y en a plus) son activité va se ralentir (le recours à la voile et aux rames diminue la productivité. S’il n’y a pas de poisson dans la mer, il a capital et travail, il ne produira rien du tout.
On pouvait donc effectivement donner l’argent aux gens plutôt qu’aux banques, ce qui résolvait à court terme une bonne part des soucis de trésorerie des banques et le problème additionnel de la contraction économique qui diminue les revenus et in fine la capacité de remboursement des emprunts.
Sauf qu’on laissait essentiellement intact un système aberrant condamné à terme (ce qu’on a fait sous une autre forme) en emballant la consommation (on a choisis la décroissance aux USA comme en Europe, deux modalités différentes) alors même que le caractère finis des stocks est de plus en plus visible et donc la contrainte absolue se rapproche qui signe la fin du jeu. Le déficit commercial US et européen avec la Chine aurait fortement augmenté, la consommation de ressources naturelles aussi, là non ou de façon bien moindre.
Dit autrement : on devines un meilleur système que celui en cours. L’Etat emprunte auprès de sa banque centrale à taux zéro (il ne se fait plus « noter » par une bande de mafieux avant de se faire rançonner par les détenteurs d’un privilège concédé auquel on se refuse) et la banque centrale prête aux banques moyennant un taux d’intérêt qui abonde les caisses de l’Etat. Techniquement c’est nettement plus complexe bien sûr mais le cadre fondamental du jeu c’est la gestion des ressources naturelles disponibles (en particulier les non-renouvelables) et la réduction de l’intervalle des revenus et patrimoines (sachant à la louche que 1000€/mois de revenus/personne sont intégralement retournés dans l’économie et au-delà commencent à être thésauriser jusqu’à alimenter les bulles financières qui finalement vont inflater le prix des objets/services réels (immobilier par ex) pillant donc une deuxième fois l’économie au bénéfice de la minorité la plus riche.
Cessons de nous raconter de jolies histoires : on ne produirait par ex au mieux q’une fraction du pétrole pour permettre à 7 milliards de personne le standard de vie d’un smicard donc c’est la décroissance (y compris des inégalités de revenus) ou le chaos. L’arrosage pour tous est un rêve.