« La célébration de principes universels doit être couplée avec la reconnaissance de la réalité des histoires, des cultures, des visions, et de la sécurité des autres régions. Même si les leçons de décennies difficiles sont observées, l’affirmation de la nature exceptionnelle de l’Amérique doit être soutenue. »
On comprend dans cette articulation en forme d’aveu de Kissinger que les principes prétendumment universels prônés par l’Amérique servent en réalité de légitimation à son « exceptionnalité » et reconnaisance simultanée, imposée à toutes les autres parties.
Nous sommes ici dans une pure stratégie de puissance. La démonstration d’une volonté hégémonique et suprémaciste sur le monde, et la multitude des peuples et diversité des cultures qui le compose.
Rappelons pour faire balancier à cette fantasmagorique le discours en opposition radicale de Poutine, héraux de la grande tradition du réalisme géopolitique contre les sornettes idéalistes et meurtières de nos millénaristes yankees, dont les patronymes masquent mal leur appartenance tribalo-communautaire par ailleurs :
« (...) je serais plutôt en désaccord avec ce qu’il a dit sur l’exceptionnalisme américain, affirmant que la politique des États-Unis est « ce qui rend l’Amérique différente. C’est ce qui nous rend exceptionnels ». Il est extrêmement dangereux d’encourager les gens à se considérer comme exceptionnels, quelle que soit la motivation. Il y a de grands pays et les petits pays, des riches et des pauvres, ceux qui ont de longues traditions démocratiques et ceux cherchent encore leur chemin vers la démocratie. Leurs politiques diffèrent, aussi. Nous sommes tous différents, mais quand nous demandons la bénédiction du Seigneur, nous ne devons pas oublier que Dieu nous a créés égaux. » - Vladimir V. Poutine, président de la Fédération de Russie.