Bonjour,
Merci pour votre commentaire.
Je suis tout à fait d’accord avec vous sur la désespérance, certainement un des ressorts mentaux les plus puissants pour fabriquer le consentement. Je pense que quand plus rien n’est immédiat dans le monde, quand la médiation remplace systématiquement l’expérience directe, on va vers la désespérance, vers la frustration sans cesse renouvelée qui mène à une société plus dure et à la coercition généralisée. Le politique entérine cette posture d’éloignement de la réalité, c’est ce que je veux montrer dans ce texte. Cependant, le passé nous montre des exemples où l’approche du réel était totalement différente et nous donne l’espoir que cela n’a pas toujours été comme ce que nous connaissons aujourd’hui.
Sur la démographie, vous avez certainement raison sur les chiffres mais là encore, ne sommes-nous pas prisonniers de catégories telles que la richesse, la pauvreté ? Notre destiné n’est-elle pas de vivre pauvre ? Il nous faut certes éviter la misère mais une vie relativement dénudée matériellement ne nous préserve-t-elle pas de l’aliénation du confort ? Par conséquent, où se situe le progrès ? Si nous le représentons, ce progrès, alors le fait est qu’il est un échec.
Le problème tient à la généralisation de la misère par le progrès, pas à la pauvreté. Mais nous nous éloignons du thème de l’article (quoique, pas tout à fait puisque nous sommes bien là à discuter de la validité des catégories dominantes). Mais le fait est que vous avez bien raison, cette misère qui se répand dans le monde mène au désespoir et donc au durcissement de l’ensemble humain. Cette misère est culturelle avant tout, ce me semble. Quand le modèle de l’individu occidental devient valide dans la tête de peuples qui étaient ruraux jusqu’à il y a encore peu, alors la misère, l’exploitation, l’urbanisation, la fin de l’autonomie deviennent le quotidien.
La situation n’est pas encore perdue mais l’embrigadement est tellement installé qu’il y a de quoi avoir peur. Peur qui me fait subodorer que cet article est en réalité déjà totalement incompréhensible à notre époque.