Je suis parent et suis en totale opposition avec vous sur de nombreux points :
Les élèves ont besoin de souffler. Il faut être bien intégré pour pouvoir progresser. Les sorties scolaire, même si elles n’ont aucun but pédagogique, permettent de renforcer la cohésion de la classe, donc d’améliorer les conditions d’apprentissage. On apprend mieux en étant défoulé et détendu, avec des amis, que tous seul devant son pupitre.
La morale, c’est aux parents de la faire. Pas aux enseignants.
Les grands textes littéraires, sont complètement inintéressants pour des enfants. Si vous voulez augmenter l’absentéisme et diminuer les performances d’une classe, il n’y a pas mieux. C’est ennuyeux à souhait pour des gosses qui n’en voient pas l’intérêt. Que ce soit pour l’intégration sociale, pour trouver un emploi, ou pour le développement personnel, expliquez moi à quoi ça sert d’avoir lu des bouquins que personne d’autres n’a lu ? Non parce qu’aujourd’hui, vous vous faites traiter d’associable si vous avez lu Balsac ou Voltaire. C’est très mal vu d’avoir cette culture qui sent la poussière, et qui n’est plus dans les mœurs de personne, si ce n’est des papis et mamies.
Grec et latin ? Et pourquoi pas leur apprendre à déchiffrer les hiéroglyphes pendant que vous y êtes ? L’art d’apprendre quelque chose qui ne leur servira jamais à rien. Vous trouvez ça marrant vous d’apprendre des déclinaisons ? Et l’utilité, c’est ... ?
Vous faites un discours politique, qui n’est pas du tout la volonté des parents, encore moins celle des enfants, et vous voudriez que la ministre vous écoute ? Vous êtes qui au fait ?
Vous êtes un professeur de lettre, vous devriez savoir que les études littéraires, à part faire professeur, ça ne sert pas à grand chose aujourd’hui. Les débouchés, il y en a, dans les filiales scientifiques ou professionnalisantes. Savoir écrire français, à l’heure de la correction orthographique, et surtout à l’heure où les RH sont aussi doués en français qu’un gosse de 8 ans, ce n’est plus utile aujourd’hui. Je comprend que vous ressassiez la bonne vieille époque, mais il faut arrêter de vivre dans le passé. Aujourd’hui, il est nécessaire d’arriver à se faire comprendre. Les fautes de grammaires ou de conjugaison n’étant pas un frein au dialogue, elles sont tout à fait tolérées (tant qu’elles ne sont pas trop nombreuses).
Alors trois solutions :
- Soit on écoute les élèves, et on vire le max de littérature du programme, on fait plein de sorties et on s’éclate. Épanouissement maximal.
- Soit on écoute le marché du travail : on vire la littérature, inutile, on fait un max de sciences et on se professionnalise le plus tôt possible. Efficacité maximale.
- Soit on écoute les parents. Les parents, dans leur grande majorité, ils veulent que leur rejeton réussisse. Personnellement et professionnellement. Clairement, en virant la littérature du programme et en la remplaçant par de la science (utile pour leur avenir) ou par de la détente (un gosse est moins pénible le soir après 8h de sport).Alors pour faire plaisir aux vieux grincheux, on garde un peu de littérature.
Mais bon les vieux grincheux qui aiment la littérature, c’est une espèce en voie de disparition. Et finalement tant mieux.
Il y a 500 ans, la culture G c’était savoir l’époque des semences ;
Il y a 300 ans, la culture G c’était l’histoire des rois de France ;
Il y a 200 ans, la culture G c’était de savoir manier un fusil ;
Il y a 100 ans, la culture G c’était les œuvres littéraires du moment ;
Aujourd’hui la culture générale c’est ciné et informatique ;Ce n’est ni mieux, ni pire, les temps changent, voilà tout.
O tempora, o mores.