La LIHOP theory n’est pas dénuée d’intérêt
Cette thèse va dans le sens d’une connaissance préalable, par le
gouvernement américain, de ces projets d’attentats, et donc de la
possibilité d’une « complicité objective » visant à tirer de leur
survenue des bénéfices politiques ou économiques .
Les partisans de la thèse d’une connaissance préalable du gouvernement s’appuient sur les faits suivants :
De janvier à mai 2000, le chef présumé des terroristes avait été mis sous surveillance lorsqu’il se trouvait en Allemagne22.
En juin 2001, les services de renseignements américains et israéliens reçoivent des signaux d’alarmes selon lesquels « des terroristes du Moyen-Orient ont l’intention d’utiliser des avions commerciaux pour attaquer des bâtiments symbolisant la culture américaine et israélienne23. »
Le 26 juillet 2001, CBS NEWS annonce que le ministre de la Justice, John Ashcroft
a arrêté de voler sur des lignes aériennes commerciales du fait d’une
réévaluation des menaces contre les vols commerciaux. Ashcroft déclare à
la presse qu’il n’a aucune idée de ce qui a causé cette réévaluation24.
Fin juillet 2001, l’Égypte informe la CIA que 20 membres d’al Quaida
sont présents sur le sol américain et que 4 d’entre eux ont reçu une
formation de pilote sur avions Cessna25.
Août 2001 : Hassan Dabou, un informateur marocain, avertit qu’il a
entendu que Ben Laden a planifié « quelque chose de spectaculaire » pour
une « opération de grande envergure à New York » pendant l’été ou la
fin de l’année 200126."
Le 6 août, le président Bush prend connaissance d’une note intitulée « Bin Laden Determined to strike in US »27. De façon plus générale, il reçoit de janvier à septembre 2001 plus de 40 Presidential Daily Briefing concernant Al-Quaïda28.
15 août 2001 : Cofer Black, à la tête du Centre de contre terrorisme
de la CIA, déclare lors d’une conférence : « Nous allons bientôt être
attaqués, beaucoup d’américains vont mourir, et il se peut que ce soit
aux États-Unis même. » Mais il note également qu’il n’avait pas de
renseignement opérationnel (date, lieu) à donner aux politiques afin que
ceux-ci réagissent29.
23 août 2001 : une des agences israéliennes de renseignement, le Mossad,
donne à la CIA une liste de noms de 19 terroristes vivant aux
États-Unis dont Israël pensent qu’ils préparent une attaque ; seuls 4
noms sont publics : Nawaf Alhazmi, Khalid Almihdhar, Marwan Alshehhi, et
Mohammed Atta, tous impliqués dans les attaques du 11 septembre30.
Le 4 septembre, la Maison-Blanche approuve des plans pour frapper al-Quaida en Afghanistan et aider l’Alliance du Nord31.
Selon Le Monde
du 21/09/01, dans un article regroupant les signaux d’alarme parvenus à
Washington (émis y compris par les services français et allemands) :
« Le FBI et la CIA ont négligé le risque terroriste et les informations données sur les kamikazes. »
L’ex agent de liaison de la CIA avec l’Irak, Susan Lindauer
témoigne que la CIA avait une connaissance préalable précise de la
menace d’attentat sur le World Trade Center par des détournement
d’avions32,33.
Coleen Rowley (en), ex-agent du FBI, dénonce les obstructions dont fut victime son bureau tentant d’enquêter en août 2001 sur Zacarias Moussaoui, suspecté de projeter un attentat suicide aux commandes d’un avion de ligne34,35.