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Commentaire de lermontov

sur La vérité sur l'élevage industriel : extraits du livre « Eating Animals » de Jonathan Safran Foer


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kalachnikov lermontov 12 septembre 2014 22:39

Foufouille, tu déconnes.

J’avais envie de retrouver le lait de mon enfance ; enfant, j’allais le soir chercher du lait, avec la timbale, c’était un bon moment, toujours après l’école. C’est pour cela que je suis allé dans une ferme. De fil en aiguille, je me suis lié avec le fermier et ai demandé à faire à l’occasion la traite avec lui. Au bout de quelques semaines, un soir, de but en blanc, il me sort que si je n’étais pas venu, il se serait peut-être ...suicidé. Je suis désarçonné évidement et à partir de là, il se met à me raconter sa condition de petit paysan. Dignement, avec des larmes dans les yeux.Tout y passe, le problème avec l’endettement, le salaire de misère pour la surcharge de travail, la condition animale. Ce dernier point le démolit particulièrement et je pense qu’il a honte de ce qu’il est amené à son corps défendant de faire. Les vaches sont effectivement sélectionnées pour leur rendement ; mais par exemple, elles ne se reposent pas entre chaque grossesse. Elles sont mignonnes les vaches, elles ont toutes un petit nom et chacune leur caractère. Tout est tracé et suivi, on ne leur donne pas n’importe quoi à bouffer (pour le goût du lait). Ce qui chapeaute tout ça, c’est celui qui achète le lait (sans doute des sociétés type candia ou autres qui appartiennent en fait à des multinationales type Danone) et ces sociétés ont un pouvoir exorbitant car la production de ce fermier excède largement la consommation du ...canton (il n’y a pas que lui, de plus) ; et donc, si la société ne lui prend pas son lait, comment pourrait-il l’écouler, sachant que c’est un produit hautement périssable. Donc, très simplement, le paysan est soumis ou il est mort. Lui est paysan de père en fils, près de la retraite ; il a vu l’évolution et me l’a dit clairement, les vaches donnent de plus en plus et durent de moins en moins longtemps. Bien sûr, il pourrait acheter d’autres vaches et laisser reposer les autres ; mais le système est bien fait, il travaille dur pour des clopinettes et ne peut le faire, il ne pourra jamais le faire et est donc réduit à cette extrêmité : le bien être des vaches ou lui. C’est du fait que ce choix, et la nécessité de le départager, repose sur le paysan qui le démolit ; il devient la main qui fait le mal et ce type qui a été élevé dans le respect de l’animal, qui est chrétien est conduit à cette extrêmité. Et ce n’est pas tout car tout ceci est inutile et absurde du fait des quotas laitiers. Car il se trouve que si vous excédez votre production (le marché du lait est artificiellement cadré), vous la jetez tout simplement à l’égoût. Concrètement, cela se passe ainsi : vous avez atteint votre quota ; donc à un moment de l’année vous allez traire pour jeter à l’égoût. Ceci aussi humainement est difficile car vous avez le sentiment d’absurdité et d’inutilité ; vous vous levez pour la première traite de bon matin pour tout mettre à l’égoût, etc ; pendant des jours et des jours ; vous regardez la tv et vous voyez des gens qui crèvent de faim dans votre pays et ailleurs et vous jetez des milliers de litre de lait ; vous voyez vos animaux souffrir et pour rien, pour que le système continue selon les règles qu’il impose.

Pour les mammites, voici ce que c’est :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mammite_%28animaux_domestiques%29

Ce n’est qu’en cas de mammite chronique que la vache devient de réforme*. Sinon, elle est traite à part et mise sous antibio ; le lait jeté.. Cela aussi est vicieux : un camion passe tous les 2/3 jours collecter le lait des différentes exploitations ; le lait est donc mélangé. Le paysan est obligé de cotiser à un syndicat afin que ce syndicat effectue des contrôles car si son lait contamine un camion, c’est le paysan qui doit payer tout le lait perdu. Et à l’autre bout de l’année il jettera à l’égoût. La grosse société agroalimentaire n’assume aucun risque, aucune perte.
Tu crois qu’une mammite devient chronique par quel mystère, foufouille ?

(’vache de réforme’ : vous trouverez cette dénomination sur la viande vendue en supermarché. Il s’agit donc chaque fois de vache laitière arrivée en bout de vie, fatiguée, malade. Ce sont évidemment ces vaches qui passent aussi dans tous les plats préparés type lasagnes et autres. Entre poney, chien et bien d’autres choses. Les bas morceaux, le gras, etc ; tout ce qui ne peut être vendu au détail. Pour faire le minerai, 40 % de gras minimum, non digestible, courant tout de suite boucher les artères dès ingestion. Un carnivore ne devrait manger que de la race bouchère ; animaux qui voient le pré, etc. Il faut bien comprendre que pas cher = merde et déchets.)


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