Mardi 9 septembre 2014 :
« Le
réchauffement climatique pourrait atteindre 4 degrés à la fin du
siècle »
Le taux d’accroissement du CO2 atmosphérique entre 2012 et 2013
représente même la plus forte augmentation annuelle de la période
1984-2013.
Serge Planton, responsable du groupe de recherche climatique de
Météo France, analyse les conséquences de cette augmentation.
« Le niveau de concentration de CO2 dans l’atmosphère
continue de croître. Cette augmentation, qui est continue depuis le
milieu du XVIIIe siècle, est liée aux émissions de carbone
issues de la combustion des énergies fossiles que sont le charbon,
le pétrole et le gaz naturel.
« Le CO2 émis a une très longue durée de vie »
La moitié environ du CO2 émis est absorbée par les écosystèmes,
via la photosynthèse, ou se dissout dans l’océan. Cette
dissolution est à l’origine d’un phénomène d’acidification
des océans, qui peut avoir un impact en chaîne sur la biodiversité
marine. Certains organismes marins sont en effet menacés par ce
phénomène.
L’autre conséquence directe de ces émissions concerne
évidemment le climat. Une partie du CO2 émis – dont une des
particularités est d’avoir une très longue durée de vie – va
rester dans l’atmosphère. Or le CO2 est le principal gaz à effet
de serre. De ce fait, le climat se réchauffe et va donc continuer à
se réchauffer. Pour limiter la hausse de la température moyenne à
2 degrés d’ici à la fin du siècle – l’objectif que s’est
fixé la communauté internationale – il faut obtenir une
décroissance des émissions de gaz à effet de serre autour de 2020.
Le scénario du « laisser faire »
La tendance actuelle, confirmée par les chiffres publiés mardi 9
septembre 2014, correspond au contraire au scénario « haut »
présenté dans le dernier rapport du Giec (Groupe d’experts
intergouvernemental sur l’évolution du climat). Ce scénario est
celui du « laisser faire », dans lequel les émissions de
gaz à effet de serre se situent au plus haut niveau. Il aboutit à
un réchauffement moyen potentiel de 4 degrés à l’échelle
planétaire à la fin du siècle.
Pour donner un équivalent, ces 4 degrés à l’échelle
planétaire en moyenne, correspondent à l’écart de température
entre la période glaciaire d’il y a 21 000 ans – quand
la calotte glaciaire s’étendait sur l’Écosse et que la France
connaissait un temps sibérien – et la période actuelle.
Les facteurs naturels de variabilité du climat ont toujours
existé et existeront toujours. Mais l’homme vient ajouter un
facteur supplémentaire d’évolution du climat, qui a la
particularité d’entraîner des modifications importantes du
climat, à un rythme très rapide. Aucun facteur naturel de
variabilité ne présente de telles caractéristiques. »
http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Le-rechauffement-climatique-pourrait-atteindre-4-degres-a-la-fin-du-siecle-2014-09-09-1203512