Ce qui est certain c’est que le Président de
la République a constitutionnellement le droit de s’opposer à une sortie de la France
de l’euro si un gouvernement qui arriverait au pouvoir par des élections
législatives le souhaite. Rappelons que l’article 52 de la Constitution de la
Cinquième République française précise : « Le Président de la
République négocie et ratifie les traités. Il est informé de toute négociation
tendant à la conclusion d’un accord international non soumis à ratification. ».
C’est pour cela qu’avant de cohabiter avec M. Hollande, Mme Lepen devrait s’assurer
que M. Hollande ne va pas bloquer cette proposition de sortie de l’euro par
exemple », ce qui logiquement devrait être le cas.
Par ailleurs s’il arrive au pouvoir le front
national a l’idée d’entamer des négociations pour remplacer l’euro par un
système de monnaie commune et de monnaies nationales. Voir ce lien wikipedia
qui précise de quoi il s’agit :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Monnaie_commune
Il est évident que Mme Lepen essuierait un
non catégorique de la part des partenaires européens de la France car les
marchés financiers, le système financier européen, ont besoin de savoir que l’euro
est irréversible, autrement c’est la panique incontrôlable qui ne laisserait
pas le temps de discuter du sujet pendant un an comme le prévoit le FN ! La
panique viendrait du fait qu’en retrouvant une monnaie nationale plusieurs pays
de la zone euro aurait cette monnaie dévaluée par rapport à l’euro entrainant
des pertes financières énormes sur des obligations d’Etats ou d’entreprises. Les
Etats dont la monnaie serait dévaluée par rapport à l’euro, dans une
perspective de retour à la monnaie nationale, ne pourrait plus emprunter sauf à
des taux exorbitants sur les marchés financiers tant que l’euro serait en
vigueur (et dans le cadre institutionnel de l’euro les Etats doivent emprunter
aux banques, etc. mais pas à la banque centrale qui n’a pas le droit de les
financer).
Quant au système bancaire il ne devrait pas
pouvoir résister longtemps à cette perspective de fin de l’euro (fuite des capitaux,
grippage du mécanisme des prêts interbancaire et s’il n’y a qu’un seul pays, supposons qu’il s’agit de la
France qui affermirais son intention de sortir de l’euro, il y aurait un blocus
monétaire de ce pays organisé par la BCE comme celle-ci l’avais fait pour
Chypre, afin de forcer le gouvernement de ce pays à accepter le plan de
sauvetage de l’UE. Voir pour
rappel :
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/03/20/20002-20130320ARTFIG00468-l-europe-organise-le-blocus-monetaire-de-chypre.php
Si un nouveau gouvernement qui arrive au
pouvoir en France veut sortir de l’euro, il lui faudra agir très vite pour le
faire où y renoncer officiellement. Il n’aura pas le choix.