@ Philouïe,
Revenons donc sur mes deux erreurs supposées.
Pour la première, vous dites : « or en réalité l’absence de castration ça n’existe pas (et pour cause, l’existence c’est la différenciation). » (Entre parenthèse : d’où je comprends maintenant votre incapacité à voir la solution là où je vous dis que vous êtes assis dessus. Rien que pour cela : MERCI ! Car cela explique l’impossibilité qu’ont des milliers de psys à ne pas voir la problématique que j’expose ou du moins à être incapable de prendre la mesure du problème pervers).
Ha... cette négation de l’existant que l’on ne voit pas !
OK, mais qu’adviendrait-il à Assuérus s’il se refusait à céder une partie de son royaume ?
Première possibilité, si comme vous le dites l’absence de castration n’existe pas, alors le fait qu’Assuérus refuse de céder une partie de son royaume correspond à une configuration d’organisation psychique impossible... qui n’existe pas. Est-ce ce que vous voulez dire ?
Deuxièmement, il serait également impossible de connaître des situations de régression où Assuérus, après avoir donné une partie de son royaume, décide de la reprendre.
Comme ma lecture du sens à donner à « vous ne m’êtes rien » est directement la conséquence de ma supposée première erreur (ou, autre possibilité, de votre négation de l’absence de castration), je poursuis sur ce que vous désignez par le concept de dissociation pour lequel je me suis déjà longuement exprimé dans deux articles précédents.
Vous dites : « Il y a alors un gain et une perte. Une perte intérieure, donc perçue en premier, qui est celle de la toute puissance. Et un gain, celui de l’apparition de l’autre, mais dans un premier temps remis à plus tard (l’autre est absent). La perte est la cause de la souffrance dont l’expression est la colère. Donc, il y a toujours castration , c’est à dire dissociation du soi en moi et toi. »
Vous semblez situer cette perte comme seule cause de l’expression de la colère dans ce cas de figure. Cependant, ne vous est-il jamais venu à l’idée qu’une autre souffrance bien plus grande pouvait provoquer une haine et un désir de vengeance bien plus important ?
Ce que démontrent vos interprétations et votre conclusion semblent aller dans le sens d’une seule condition possible à la souffrance qui est celle de la castration, c’est-à-dire d’une dissociation du soi en moi et toi.
Et ben, j’ai le désagréable regret de vous dire que le principe de dissociation n’est pas exclusif à FREUD et que d’autres que lui ont mis en évidence d’autres types de dissociations, cause de souffrance bien plus grande encore que celle que vous évoquez. On parle désormais de dissociation primaire, secondaire et tertiaire, toutes antérieures à votre dissociation du soi en moi et toi.
Maintenant, et je me répète, libre à vous de rester dans le confort douillet de vos propres certitudes et représentations (c’est ce que je répète depuis deux ans à JL), mais dès lors, il est inutile de vouloir débattre avec ceux qui, comme je le disais tantôt à un autre intervenant, basent leurs conceptions sur des théories qui ont cinquante ans d’avance sur celles (toujours en vigueur) que vous défendez (pour le savoir, il fallait lire mon article sous lequel vous débattez, mais si vous faites comme JL à commenter des articles que vous ne lisez pas, c’est probablement que vos motivations sont autres que celles d’un partage). Ce qui n’est nullement un reproche, juste un simple constat.
Et je me répète également, si votre désir est réellement une quête de vérité, cela ne me pose aucun problème pour en discuter avec vous, mais si comme le font certains réfractaires à tout progrès dans la connaissance de l’humain, vous ne désirez qu’imposer votre vue à autrui, alors mieux vaut passer votre chemin, car alors vous joueriez le jeux de ce que vous prétendez dénoncer et cela est la base même de la perversion morale (qui n’est pas le seul apanage des pervers narcissiques même si la perversion narcissique est bel et bien une perversion morale).
P.S. :
Le fond, je ne l’ai jamais quitté et je n’ai nul besoin que vous me le rappeliez, car le sujet de fond de cet l’article, et de tous nos échanges jusqu’alors, y compris de ceux que vous appelez « non-débat », est bel et bien celui de la perversion morale : « Faites ce que je dis et pas ce que je fais, et surtout puissiez-vous ne rien comprendre à ce que je vous raconte pour que quoique vous pensiez, quoique vous disiez ou quoique que vous fassiez, je puisse toujours avoir raison ».
L’indice majeur et rédhibitoire d’une telle perversion morale est la dissociation entre d’une part le paraître (ce que je dis que je suis aux autres) et l’être (ce que je leur montre ce que je suis au travers de ce que je fais) ou si vous préférez, cela peut également se traduire par « chercher la paille dans l’œil du voisin et ignorer la poutre que l’on a dans le sien », etc., etc., etc. (il y a plein de citations pour cela).