Bonjour Mmarvin,
comme vous dites, il ne fallait pas se contenter de l’affect lors de ce référendum, toutefois c’est de toute évidence ce qui a joué.
La campagne du non s’est déroulé en 2 temps. Le 1er a consisté à justement jouer sur les peurs, et disant sans cesse que si divorce il y avait, il ne serait pas à l’amiable. Les menaces n’ont cessé de fuser, dans un remarquable mouvement d’ensemble.
Et le second temps a été celui des cajoleries et des déclarations d’amour, à l’émotion notamment avec le 1er ministre Anglais qui en as presque été aux larmes.
Alors ce non, c’est clairement sur l’affect et les passions qu’il a été obtenu. La sociologie du vote montrant d’ailleurs que c’est les 65 ans et plus qui ont emporté l’affaire, votant à 73% pour le non, alors que toute la tranche de la population dans la vie active a elle majoritairement voté Oui. Les vieux ont été particulièrement sensible au discours comme quoi, si le oui l’emportait, leur pension de retraite risquait de ne pas être versée.
Mais ce référendum a permis une chose qui n’est pas près de disparaître : il s’est transformé en crise de souveraineté et de régime.
Les Anglais ont promis monts et merveilles aux Écossais, avec notamment un statut de quasi indépendance. Ces promesses doivent être discutés dans le parlement Anglais en 2015, et je peux déjà prédire que les Anglais vont mettre toutes ces belles paroles à la poubelle - car ça va trop clairement à l’encontre de leur système, et pourrait donner des idées à d’autres.
Le parti qui a porté l’indépendance en fait plus que jamais son objectif politique, et il a enregistré une énorme progression en terme d’adhésion, qui le place en fait en 3ème position des parti Anglais. Si les Anglais - Quand les Anglais - vont renier leur promesse, le risque existe que ce parti en tire les conséquences et décide purement et simplement une déclaration unilatérale d’indépendance. Le risque d’évolution violente n’est pas à exclure suite à cela, d’autant plus que Londres qui s’était laissé piégé une fois à autoriser ce référendum ne risque pas de l’autoriser à nouveau.
Bref, ce non ne règle absolument aucun des problèmes qui ont amenés à cette volonté d’indépendance, et la mauvaise volonté prévisible du système pour refuser tout modèle qui ne lui convient pas ne contribuera que à envenimer ce qui est maintenant une crise politique.