Votre article reflète l’état d’esprit d’un nombre croissant de citoyens désabusés, ne sachant plus à « quel Saint se vouer », déboussolés par les volte-faces et les logorrhées des partis politiques et par les flots d’informations contradictoires déversés par les médias, sur le net etc ...
Plusieurs ouvrages d’Alain Badiou soulignent le peu de foi qu’il convient d’accorder au vote, cette « procédure irrationnelle relevant d’un fétichisme parlementaire nous tenant lieu de démocratie ». Je vous conseille en particulier la lecture de 2 petits ouvrages parus respectivement quelques mois avant les élections présidentielles française de 2007 et 2012 : « De quoi Sarkozy est-il le nom » et « Sarkozy, pire que prévu, les autres, prévoir le pire ». Le prologue du second résume à lui seul le grand cri soixante-huit-ard rappelé dans les commentaires de Sirocco (« élections, piège à c... »).
S’il ne fallait citer qu’un seul exemple démontrant l’illusion de notre démocratie, alors rappelons le coup d’Etat parlementaire de février 2008, quand les députés et sénateurs de notre beau pays (« liberté, égalité, fraternité »), réunis en congrès, ont imposé ce que le peuple avait largement refusé (54.67%) lors du référendum du 29 mai 2005 (participation 69.37%) : c’est à dire la ratification du Traité établissant une Constitution pour l’Europe (le TCE, aussi appelé Traité de Rome II), dont le texte, diffusé pour l’occasion, avait pourtant fait l’objet de débats passionnés dans la société civile, donnant au moins durant quelques semaines l’illusion d’une considération politique des citoyens.