« notre système politique corrompu qui se révèle incapable d’engendrer des leaders non pas géniaux, mais intelligents »
Et si c’était notre intelligence particulière, individuelle, de la responsabilité citoyenne qui était corrompue ?
Vouloir des leaders ! - intelligents en plus !
Est-ce cela le pacte social ? Est-ce à cela que doit se borner la volonté générale ?
Pour
pleurer ensuite, depuis des siècles, cette fatale corruption dont on
commence à peine à soupçonner qu’elle soit inhérente au choix de notre
technique de légitimation (voir l’article « La mort par insignifiance » )
Avant même de chercher à se défausser radicalement, individuellement et
une bonne fois pour toutes, de cette cruciale question de légitimation
(par tirages au sort et avènement d’une constitution-sirop-Typhon) ... il serait intéressant de se demander si nous ne nous égarons pas dans une interprétation de la constitution aujourd’hui en vigueur en France :
l’article 5 de cette constitution ne parle pas d’un leader, mais d’un arbitrage !
Le mathématicien Condorcet a démontré un théorème statistique qui conforte l’intuition de l’auteur du contrat social au Livre II, chapitre 2.3 :
"Si, quand le peuple suffisamment informé délibère, les citoyens
n’avaient aucune communication entre eux, du grand nombre de petites
différences résulterait toujours la volonté générale, et la délibération
serait toujours bonne. ... "
Ne
voilà-t-y pas une façon censée de chercher de l’intelligence
(collective !) plutôt que se borner à s’enfermer dans la dictature
éclairée d’un « leader » (« dealer » des ses propres lubies) ?