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Commentaire de machiavel1983

sur Comprendre Nicolas Machiavel (2/2)


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maQiavel machiavel1983 30 septembre 2014 17:53

@herve

-dans ce processus temporel par nature, je place la structure étatique comme la conséquence de la sédentarisation de l’homme et non l’inverse. La structure étatique naît et se développe suite à cette sédentarisation, elle ne la précède pas.

------> Je suis tout à fait d’ accord avec cela.

-Avant cette sédentarisation de l’homme, la structure étatique est ce qu’on appelle « la loi de la jungle », l’équilibre naturel où les animaux ne capitalisent ni ne sécularise l’espace de manière absolu mais seulement relative selon leur propre existence. La structure étatique humaine vise précisément à rompre cet équilibre naturel pour imposer le sien propre, mais suite à sa sédentarisation.

 

------> Je vais vous répondre mot pour mot ce que j’avais dit à Gueguen dans un autre fil : c’est l’Etat qui instaure la loi de la jungle, il n’est pas apparu comme le prétendent les libéraux pour y mettre fin.

Pour Clastre , il existe d’ un coté sociétés à Etat, fondées sur les relations de commandement-obéissance, propices donc au pouvoir comme coercition et potentiel d’exploitation, d’une part et d’autre part les sociétés sans Etat, où le pouvoir n’est pas coercitif, essentiellement les sociétés archaïques.

Pour, lui le pouvoir politique est universel, immanent ou social, et on distingue donc : pouvoir coercitif et pouvoir non coercitif.

Il énonce que dans la nature, la loi du plus fort, la relation de domination est permanente, et la logique de commandement-obéissance est omniprésente dans le règne animal. Or donc, qui, dans ces conditions, est un peuple de nature ? Le peuple « à Etat », ou le peuple « sans Etat » ?

Il affirme que les grands despotismes et systèmes sociaux contemporains sont donc toutes des sociétés « à Etat », par opposition par exemple aux chefferies amérindiennes.

Dans ces communautés archaïques le maintien du statut de dépendance du chef à l’égard du groupe est un point essentiel. Le contraire entraînerait une fin de la réciprocité et laisserait le pouvoir à l’extérieur de la communauté, un pouvoir extérieur et créateur de sa propre légalité qui représenterait un risque mortel pour le groupe car il pourrait alors s’exercer contre lui. C’est précisément pour parer à ce risque de dérives que ces communautés s’ingénient à dresser des obstacles devant la réalisation pratique de l’autorité politique (comme par exemple coder le flux de leur démographie).

Pour Clastres, la culture des peuples « sans Etat » est donc celle qui, en refusant le pouvoir coercitif, refuse la loi naturelle, fondée sur la domination du plus fort. Donc, sous cet angle, les peuples « sans Etat », souvent jugés « peuples de nature », sont en réalité plus éloignés de la loi naturelle que les peuples à Etat.


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