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Commentaire de Ronny

sur La santé en bouteille


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Ronny Ronny 2 octobre 2014 18:02

Ha la la...

Avox est devenu depuis plus d’un an le repère des vendeurs de peurs, le sanctuaire de l’irrationalité, c’est catastrophique... Cet article fait partie de ce marché de la peur qui se développe de façon très inquiétante globalement en France. Il est par ailleurs bourré de fautes et de contre sens, je vais en faire une liste non exhaustive...

1. Les nitrates de l’eau ne posent pas de problème de santé majeur, en delà du seuil de 50 mg/L qui est uen recommandation, et non pas un seuil de toxicité. En effet, une fois ingérés, les nitrates sont rapidement absorbés par l’intestin grele et se retrouvent donc dans l’organisme par voie sanguine. Ils sont ensuite excrétés dans la salive, la bile et l’urine pratiquement à hauteur de 100% des niveau ingérés pour la concentration en ion nitrate.

2. La transformation des nitrates en nitrites se fait par voie enzymatique, de par l’activité métabolique des microorganismes (environ 1 à pour un individu de ) que nous hébergeons. Cette transformation ne se fait qu’autour des pH neutres. Chez l’homme adulte, l’acidité stomacale garantit donc la stabilité des nitrates qui seront donc absorbés tels quels par l’intestin grêle.

3. Des expériences d’injection de nitrites (qui eux ont une toxicité non nulle) ont été menées chez la souris de labo. Il se trouve que les 2/3 de ces nitrites se retrouvent dans le sang de la souris sous forme de ..... nitrates, très peu toxiques. La toxicité des nitrites est liée à leur capacité à réagir avec des amines pour former des nitrosamines, composées qui sont eux toxiques puisque considérés pour certains comme cancérigènes, ou à interagir avec l’hémoglobine pour la rendre inefficace en matière de transport d’oxygène.  

4. Si vous voulez arrêter d’avaler du nitrate, alors il faut non seulement passer à l’eau deionisée (avec tous les problèmes de santé qui en découleront) et aussi arrêter de manger des légumes. Ce sont les premières source de nitrate dans l’alimentation. Ainsi de radis c’est 250 mg de nitrate avalé soit l’équivalent de d’eau du robinet ! Même chose pour les betteraves ! Vous flippez tous maintenant, non ?

5. Sur la directive en question : le seul de conformité reste de 0,1 µg/L en atrazine. Ce que dit la directive c’est qu’en cas de dépassement de cette norme, on peut tolérer une distribution d’eau si la concentration ne dépasse pas 2 µg/L. Ceci n’est pas une valeur venue de nulle part, c’est la recommandation OMS la plus récente ! La directive précise qu’il ne peut s’agir de continuer à distribuer de l’eau sur le long terme et que ces demandes distribution d’une eau non conforme, mais toujours potable doivent entre soumise à arrêté préfectoral. De plus je cite "La délivrance de cette dérogation est subordonnée notamment à l’élaboration d’un plan d’actions (R. 1321-30 du CSP). Le distributeur d’eau doit également apporter la preuve qu’elle ne peut, pour maintenir la distribution de l’eau, utiliser dans l’immédiat aucun des autres « moyens raisonnables » existants, tels que le traitement, le changement de

ressource, la mise en œuvre d’interconnexions, l’arrêt d’un pompage, etc. « . Enfin la directive précise que »Ce plan d’actions peut privilégier des solutions préventives, c’est-à-dire des actions de reconquête de la qualité de la ressource en eau pour les situations NC0. En revanche, il doit absolument prévoir des mesures curatives (changement de ressource, interconnexion, mise en place d’un traitement, etc.)". En d’autres termes cette situation en doit pas perdurer même si l’OMS la considère comme acceptable. Les normes française sur ce point sont donc bien plus drastiques !

6. Je vas arrêter là pour être charitable. Je finirais par une dernier pour la route. Les valeurs données pour les consommation d’eau sont pour certaines aberrantes. Un français consomme environ 30M3 d’eau par an par foyer, cela fait donc pour 365 jours, soit environ par jour !

PS : pour savoir d’où je parle, je suis expert auprès du ministère de l’écologie pour ce type de question. J’ai travaillé sur l’agenda 21, sur la question des perturbateurs endocriniens dans l’environnement et sur celles des résidus de pesticides et médicamenteux dans les eaux souterraines et de surface... 


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