Premières lignes du texte dont
j’ai donné l’adresse dans mon précédent commentaire
La
religion du XXIe siècle sera violente ou ne sera pas. Tel est le choix des
institutions qui dirigent les monothéismes.
Violente ou pas n’est pas le
problème. Telle est la position du reste de la société.
Dans le dialogue avec son père Jean-François Revel, le
moine Matthieu Ricard écrit ceci : « Le Dalaï-lama ne cesse de souligner
que toute religion pratiquée selon son esprit a pour objectif le bonheur des
êtres et se doit d’être un facteur de paix. Le message de Jésus-Christ est un
message d’amour et l’un des sens du mot « islam » est
« paix ». Les violences et les exactions commises au nom de la
religion, et l’utilisation des religions pour accentuer les divisions entre les
peuples ne peuvent donc être que des déviations » (Le moine et le
philosophe, Nil éditions, Pocket 1999).
Bien entendu, en disant cela le Dalaï-lama est
parfaitement sincère, comme la plupart de ceux qui disent habituellement la
même chose. Mais la « pratique selon son esprit » n’est qu’un vœux
pieux et la conclusion qu’il en tire une contre-vérité. Tous les monothéismes
continuent d’affirmer que Dieu a bien, en plus de ses appels à la paix,
commandé des « exactions », des maltraitances, des violences, des
guerres, des massacres de peuples entiers, ou de catégories entières de la
population de la planète.
Le judaïsme, le christianisme et l’islam, dans toutes
leurs composantes, l’affirment explicitement. Le quatrième monothéisme, le
bahaïsme – ou, comme préfèrent le nommer ses adeptes, la « Foi
bahaïe » – adhère à la même conception duale que ses prédécesseurs mais,
en quelque sorte, « par défaut ». Il ne rejette pas explicitement son
volet criminogène, il se contente de ne pas l’enseigner comme une vérité
définitivement acquise ayant, dans les faits, la valeur d’un vrai dogme.
Les autres religions du Livre le font et, donc, les
« exactions », les violences et « les divisions entre les
peuples » pratiquées au nom de la religion ne sont pas du tout des
« déviations ». Il faut dire ici bien fort que les croyants fanatiques
passant à l’acte criminel effectif « ont bon dos », et que les
institutions de leurs religions respectives devraient, dans une société où la
Justice profane serait réellement indépendante et objective, assumer au moins
partiellement la responsabilité de leur crime.
Car ce sont bien ces institutions qui ont
indirectement préparé le criminel à son crime en lui enseignant la prétendue
double et incohérente volonté du Dieu de la Bible et du Coran .../..."