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Commentaire de Pierre Régnier

sur Islam ! Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ?


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Pierre Régnier Pierre Régnier 9 octobre 2014 11:41


@ philouie

 

Tout d’abord je veux dire qu’on ne saurait trop lire et répandre les réflexions de franc exposées dans ses commentaires du 8 octobre à 17 h 25 et, surtout, à 22 h 59. Elles sont les meilleures réponses à l’article "Islam ! Et maintenant qu’est-ce qu’on fait ?"

 

Concernant vos deux commentaires auxquels vous me demandez de répondre, je veux bien faire une exception et donner mon point de vue parce qu’ils peuvent entraîner d’autres réflexions importantes. Vous m’avez amené à relire le Livre d’Esther et c’est une bonne chose (mais ne cherchez pas à me faire commenter toute la Bible page par page).

 

Votre premier commentaire rapporte la décision prise par un roi d’exterminer le peuple juif, extermination présentée comme nécessaire parce que ce peuple est "malintentionné, parce qu’il a des lois contraires à celles des autres nations". Votre second commentaire rapporte, après retournement de la situation grâce à l’intervention de la juive Esther, l’ordre du même roi d’exterminer ceux qui s’apprêtaient à exterminer les juifs, ce même roi ayant, entre temps, compris qu’il avait été mal conseillé.

 

Plus encore que dans le Livre de Judith, il y a là une valorisation de la « juste » vengence juive, de ce que vous nommez à juste titre un « grand carnage ». Contrairement à ce que vous semblez vouloir dire il n’y a chez moi aucune réticence à « regarder les sources de la violence » du monothéisme : elles sont bien juives ou, plus exactement, hébraïques.

 

Si c’est le Livre de Josué que je cite toujours en référence plutôt que d’autres passages de l’Ancien Testament dans lesquelles la violence religieuse est attribuée à Dieu (et ils sont nombreux) c’est que dans ce Livre elle lui est attribuée très explicitement et qu’elle va jusqu’à lui faire ordonner un très explicite génocide (dans le Deutéronome la nécessité de préparer ce génocide est tout aussi explicite).

 

Depuis plus de vingt ans je demande qu’on reconnaisse les sources de la violence monothéiste attribuée à Dieu, et qu’on cesse de la diviniser, la sacraliser, la dogmatiser, c’est-à-dire de continuer à la justifier.

 

Je le demande aux croyants juifs - et c’est la raison pour laquelle je suis interdit de commentaires sur les sites Dreuz.info et JSSnews qui se disent amis des juifs - comme à ceux du christianisme, de l’islam et du bahaïsme. Je dis clairement que la sacralisation de la violence est pire dans l’islam parce que son prophète la pérennise, la justifie pour l’avenir, mais aussi parce qu’il vient un millénaire après l’hébraïsme et, surtout, un demi-millénaire après le christianisme, dont le prophète avait entrepris la désacralisation.

 

C’est ce dernier aspect du problème qui m’a amené à publier un article sur le sujet en qualifiant dès le titre le pape Benoît XVI de « premier responsable de la violence religieuse » (1). Ce titre était un peu une provocation pour réveiller les chrétiens mais pas seulement. De toutes façons, jusqu’à présent c’est raté. Les chrétiens ne se sont toujours pas réveillés et le pape François est resté dans les pas de son prédécesseur, refusant la désacralisation et trahissant, sur le point qui nous occupe ici, le Jésus de Nazareth dont ils se prétendent l’un et l’autre les disciples, les continuateurs.

 

Mais il y a eu, ces derniers jours en France, une avancée considérable. Le responsable musulman Ghaleb Bencheikh a écrit ceci tout de suite après l’assassinat d’Hervé Gourdel :

 

"Nous adjurons les hiérarques et les théologiens musulmans de s’atteler à la grande entreprise qui consiste à désacraliser la violence et sortir des idéologies meurtrières drapées dans le discours religieux."

 

Puisque le christianisme et le bahaïsme, qui ont les bases théologiques pour détruire la monstrueuse croyance en la criminalité de Dieu ne veulent pas la détruire, et même si je reste très mobilisé avec ceux qui veulent amener le pays à se protéger de l’islam à l’extérieur - à se désislamiser, appelons les choses par leur nom - je me réjouis de voir un courageux responsable musulman prendre l’initiative d’exiger publiquement - enfin ! - de l’intérieur, l’indispensable désacralisation.

 

Veillons à ce que les autres responsables de l’islam, ceux du judaïsme, du christianisme et du bahaïsme ne sabotent pas cette initiative.

 

(1) http://www.blog.sami-aldeeb.com/2011/09/18/benoit-xvi-premier-responsable-de-la-violence-religieuse/



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