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Commentaire de Le Gaïagénaire

sur Anorexie : l'isolement en psychiatrie vu par Sabrina


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Le Gaïagénaire 10 octobre 2014 22:32

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/violence-155233?debut_forums=100#forum4091882


Avant de prendre la mer :

Par Le Gaïagénaire (---.---.---.109) 7 août 22:53

La nature de l’enfant.

 

J’aimerais, en premier lieu, reproduire ici une liste de découvertes faites par Alice Miller, propres à éclairer d’emblée sa vision de la nature de l’enfant [114] :

 

Ce n’est qu’en se libérant des tendances pédagogiques que l’on peut véritablement comprendre la situation effective de l’enfant. On peut résumer ces conclusions dans les points suivants : 

 

1. L’enfant est toujours innocent.

 

2. Tout enfant a des besoins inéluctables, entre autres de sécurité, d’affection, de protection, de contact, de sincérité, de chaleur et de tendresse.

 

3. Ces besoins sont rarement satisfaits, mais ils sont souvent exploités par l’adulte à ses propres fins (traumatisme de l’abus perpétré sur l’enfant).

 

4. L’abus que subit l’enfant a des conséquences pour toute la vie.

 

5. La société est du côté de l’adulte et accuse l’enfant de ce qui lui a été fait.

 

6. La réalité du sacrifice de l’enfant est toujours déniée.

 

7. On continue donc d’ignorer les conséquences de ce sacrifice.

 

8. L’enfant, abandonné à sa solitude par la société, n’a pas d’autre solution que de refouler le traumatisme et d’idéaliser ceux qui le lui ont infligé [il ne peut faire autrement s’il veut survivre puisqu’il dépend entièrement, pour cela, de ses parents].

 

9. Le refoulement engendre des névroses, des psychoses, des troubles psychosomatiques et des crimes.

 

10. Dans la névrose les vrais besoins sont refoulés et déniés et le sujet vit à leur place des sentiments de culpabilité.

 

11. Dans la psychose, l’abus est transformé en représentation délirante.

 

12. Dans le trouble psychosomatique, la douleur du mauvais traitement est vécue, mais les causes véritables de cette souffrance demeurent cachées.

 

 J’aimerais souligner ici qu’Alice Miller défend non seulement l’enfant en tant que tel, mais aussi l’ancien enfant maintenant devenu adulte qui n’aura pas eu la chance d’exprimer ses souffrances et qui en subit les conséquences. Son objectif n’est pas de montrer du doigt et de culpabiliser les parents mais de renseigner à l’intention de tous.

 

 Je souhaiterais maintenant discuter de ce que dit Miller dans Le drame de l’enfant doué, son premier livre traitant de ces questions, du narcissisme et du prétendu égoïsme du jeune enfant. Comme je peux difficilement retraduire en mes propres mots sa science en la matière et que je préfère ne rien perdre de ce qu’elle en dit, je vais à nouveau reproduire intégralement les paragraphes qui me paraissent appropriés [116] :

 

1. L’enfant éprouve le besoin fondamental d’être pris au sérieux et d’être considéré pour ce qu’il est, comme centre de sa propre activité. Ce besoin est tout aussi légitime que le désir pulsionnel, bien qu’il soit de nature narcissique, et sa satisfaction est une condition indispensable à la formation d’un sentiment de soi sain.

 

 2. Même chez le nourrisson. “Les sensations internes (!) du bébé et du tout-petit écrit, [sic] M. Mahler, constituent le noyau du Soi. Elles demeurent, semble-t-il, le point central, cristallisateur du « sentiment de soi » autour duquel s’établit le « sentiment de son identité » ”. 

 

3. Dans une atmosphère de respect et de tolérance pour les sentiments de l’enfant, celui-ci peut, dans la phase de séparation, abandonner la symbiose avec sa mère et faire ses premiers pas vers l’autonomie et l’individuation.

 

 4. Pour que les conditions nécessaires à la formation d’un narcissisme sain puissent être réunies, il faudrait que les parents de ces enfants soient nés eux-mêmes dans un tel climat [ou aient fait, dans le cas contraire, un travail d’analyse RÉVÉLATEURS].

 

5- Des parents qui n’ont pas connu ce climat lorsqu’ils étaient enfants ont des besoins narcissiques insatisfaits, ce qui veut dire qu’ils vont chercher toute leur vie ce que leurs parents n’ont pas pu leur donner au bon moment : un être qui s’adapte totalement à eux, qui les comprenne entièrement et les prenne au sérieux, qui les admire et leur obéisse aveuglément.

 

 6. Ils ne pourront jamais trouver ce qu’ils cherchent, puisque ces besoins insatisfaits datent d’une époque à tout jamais révolue, celle des premiers temps de la formation du Soi.

 

7. Un être qui a un besoin inassouvi et inconscient – parce que refoulé – est soumis à une compulsion de trouver des satisfactions de rechange [compulsion de répétition].

 

8. Leurs propres enfants sont les mieux placés pour fournir cette satisfaction de rechange à ces parents. En effet, un nouveau-né dépend entièrement de ses parents, pour le meilleur et pour le pire. Il a besoin de leur aide pour survivre, et fera donc tout pour ne pas la perdre, comme une petite plante qui se tourne vers le soleil. 

 

 S’appuyant ensuite sur sa propre expérience en tant qu’analyste, Alice Miller pousse encore plus loin la réflexion et constate chez ses candidats que beaucoup ont eus [117] :

 

 1. Une mère peu sure émotionnellement, dont l’équilibre narcissique dépendait d’un certain comportement, ou d’une certaine manière d’être de son enfant. Ni l’enfant, ni l’entourage ne pouvait rien deviner de cette insécurité qui se cachait souvent derrière une façade dure, autoritaire, voire totalitaire.

 

 2. À cela venait s’ajouter une étonnante aptitude de l’enfant à sentir, de manière intuitive, donc inconsciente, ce besoin de la mère (ou des deux parents), et il le satisfaisait, acceptant ainsi la fonction qu’on lui avait attribuée inconsciemment.

 

 3. Le fait de remplir cette fonction lui assurait « l’amour », c’est-à-dire en l’occurrence l’investissement narcissique. Il sentait qu’on avait besoin de lui, et cela lui assurait son existence. 


Affectivement.



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