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Commentaire de Christian Labrune

sur France, « Pays de koufr »


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Christian Labrune Christian Labrune 17 octobre 2014 22:24

Hannibal Genséric

Face à l’espèce d’occidentalophobie délirante qui s’observe dans bon nombre d’interventions conspirationnistes sur ce site, et particulièrement les vôtres, il me semble que l’islamophobie, fût-elle primaire, serait bien des plus légitimes.

Je ne sache pas qu’on puisse trouver rien de comparable, dans ce qu’écrit l’auteur du présent article, à ce texte qu’il cite en commençant et qu’il n’a pas inventé :

"La meilleure chose que vous puissiez faire est de vous efforcer de tuer tout infidèle, qu’il soit Français, Américain ou d’un de leurs pays alliés, si vous ne pouvez pas trouver d’engin explosif ou de munition, alors isolez l’Américain infidèle, le Français infidèle, ou n’importe lequel de ses alliés. Ecrasez-lui la tête à coup de pierre... etc. »

Faut-il vous rappeler que l’hostilité de l’islamophobe s’exerce à l’endroit d’une religion, c’est-à-dire d’un ensemble d’idées et de représentations dont chacun est libre de faire ce qu’il veut. On ne fera grief à personne d’exécrer Thomas d’Aquin ou Montaigne, la littérature de Balzac ou la peinture impressionniste. Le même principe doit pouvoir s’appliquer librement à tout objet que le sens critique rencontre sur son chemin. Le Coran est un mauvais livre, point barre. Voilà ce que dit l’islamophobe, et l’idée ne lui viendrait pas qu’il faille pour autant massacrer les musulmans. Et la meilleure preuve que le Coran soit un mauvais livre c’est que, pris au sérieux par des abrutis, il est tout à fait de nature à induire des propositions du genre de celle que je viens de recopier, lesquelles ne sont sont pas de l’ordre de la fantaisie littéraire mais ont déjà produit dans le monde réel bien des horreurs : égorger son semblable, ça n’a pas grand chose à voir avec cet art de la polémique qui fait, depuis les Grecs, le charme et toute la difficulté des systèmes démocratiques.

Vous vous complaisez à rappeler les horreurs de la colonisation. Je doute cependant que parmi ceux qui sont chargés de l’éducation des nouvelles générations (j’ai été professeur) vous puissiez rencontrer beaucoup de thuriféraires du colonialisme. Depuis les années 60, depuis l’époque où Sartre s’était dit prêt à porter les valises du FLN, la France n’a cessé de faire pénitence sur cette question-là ; c’en est au point que dans les querelles opposant les « pédagogues » chargés de détruire une éducation nationale héritée de la troisième république à ceux qui s’en réclamaient encore, les premiers n’ont cessé de démolir Jules Ferry et de cracher sur le système d’instruction quand même très efficace qu’il avait mis au point au prétexte qu’il avait été un fervent partisan du colonialisme.

Je doute qu’il y ait actuellement beaucoup de Français qui soient nostalgiques des méthodes expéditives de l’OAS ou de celles des redoutables tirailleurs sénégalais, lesquelles faisaient si peur aux Allemands pendant la guerre de 14 à cause d’une certaine propension qu’ils avaient eux aussi à couper les oreilles voire les têtes.

Pendant que vous y êtes, vous devriez rappeler les massacres qui ont suivi en France la Saint-Barthélémy de l’an 1572 ou les dragonnades qui ont suivi la révocation de l’édit de Nantes. Ou la terreur de 1793, qui fait horreur désormais à la plupart des historiens qui ont sérieusement étudié la question. Le problème, c’est que deux siècles au moins nous séparent de ces abominations dont les Français actuels ne sont pas responsables. Eux au moins ont su repérer le fanatisme et surtout ses causes, et pris toutes les mesures qui s’imposaient au plan des institutions pour rendre impossible autant que faire se peut leur réapparition.

L’homme civilisé se projette dans l’avenir, il essaie d’imaginer les moyens qui permettront d’éviter la répétition des mêmes erreurs. Il ne va pas chercher dans le passé des excuses aux crimes actuels. Votre propos révèle que vous êtes coincé dans une espèce de paralysie mentale. Vous ne pouvez pas assumer les crimes du « Califat » et vous ne voulez pas non plus les dénoncer parce que ce serait condamner l’islam. Alors vous dites que le monde rêvé par l’islamisme et celui que rêve l’occident, c’est pareil, ce serait la même horreur des deux côtés. Eh bien non, ce n’est pas la même chose : d’un côté on invente tant bien que mal un monde nouveau où la liberté puisse émerger, et de l’autre on veut appliquer un système rigide résumé dans un programme sanguinaire du VIIe siècle. La seule solution, c’est d’en finir avec le Coran comme on en a déjà fini avec les autres religions. Ca se réalisera beaucoup plus vite que vous ne le pensez : l’islam ne survivra pas à un « Califat » qui en aura bien fait voir désormais la criminalité potentielle.


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