@ Nicole C.
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On peut peut-être la comparer avec l’ingénierie sociale, et ses ravages notamment en milieu hospitalier, préfectoral, enfin... administratif ETAT/Collectivites territoriales, puisque ces domaines sont désormais investis par ces méthodes avec le contrôle d’efficacité de leurs promoteurs.
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Il me semble que l’idée que vous avez du corpus de techniques qu’on appelle « ingénierie sociale » ne correspond pas exactement à la réalité. Ce n’est pas une méthode de gestion, c’est bien pire que ça. Laissez-moi citer quelques phrases tirées d’un court mais très édifiant essai qu’on trouve sur le Net sous le titre « Ingénierie sociale et mondialisation », rédigé par un collectif se faisant appeler « Le Comité invisible ». Ça devrait vous mettre sur la voie :
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« Ce constructivisme radical, issu de l’école de Palo Alto et très en vogue dans le milieu des consultants, n’hésite pas à considérer que la perception peut être détachée de tout référent objectif, réel. L’ingénierie des perceptions devient alors une activité quasi démiurgique de construction d’hallucinations collectives, partagées, normalisées et définissant la réalité commune, autrement dit un ensemble stabilisé de relations causales falsifiées. [...] Illusionnisme et prestidigitation appliqués à tout le champ social, de sorte à construire un espace de vie en trompe-l’œil, une réalité truquée dont les règles véritables ont été intentionnellement camouflées.
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Ces techniques de manipulation s’appuient sur ce que l’on appelle les »sciences de la gestion« , nébuleuse de disciplines qui ont commencé à constituer un corpus cohérent à partir des années 1920 et dont la théorie de l’information et la cybernétique résument les grandes lignes idéologiques : à savoir, les êtres vivants et les sujets conscients sont des systèmes d’information susceptibles d’être modélisés, contrôlés, voire piratés au même titre que les systèmes d’information non-vivants et composés d’objets non conscients. Pour les plus connues, ces disciplines gestionnaires sont le marketing, le management, la robotique, le cognitivisme, la psychologie sociale et behaviouriste (comportementale), la programmation neurolinguistique (PNL), le storytelling, le social learning, le reality-building. Le point commun de ces disciplines réside dans leur rapport à l’incertitude, qu’elles tentent toujours de réduire à zéro. Le monde est ainsi perçu uniquement sous l’angle de systèmes d’échange et de traitement de l’information qu’il faut réussir à gérer du mieux possible, c’est-à-dire en réduisant l’incertitude de leur fonctionnement, en les contrôlant le plus précisément possible. En outre, contrairement aux sciences humaines et sociales, ces sciences gestionnaires ne se contentent pas d’observer et de décrire leur objet d’étude, elles interviennent aussi dessus dans le sens d’une ingénierie, dont d’un travail de reconfiguration d’un donné. »
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Je vous recommande vivement de trouver ce texte et de le lire et relire. Ça vaut le coup. Cette technologie particulière dont parle Zuhel dans l’article dont j’ai fait la traduction n’est qu’une méthode parmi une légion d’autres. Il ne s’agit pas de les connaître toutes, mais de piger d’où elles viennent et à quoi elles servent.
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Par contre, ce que je trouve un peu dommage sur ce fil, c’est que nous nous égarions à blablater sur des définitions scolastiques de « définitions de catégories » politiques. On s’en fout !
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C’est ce que je me suis dit quand j’ai vu Isga commencer à substituer « son sujet » au thème en question, mais que voulez-vous y faire ? Il aurait fallu que quelqu’un embrayât sur, par exemple, les guerres dites de « 4ème génération », ou en dise plus sur l’ingénierie sociale. Mais bon, je suppose qu’il ne faut pas trop en demander à la « communauté AV », qui en est à peine à commencer à réaliser que peut-être, ce serait pas si mal d’arrêter de regarder la TV...