trevize,
absolument pas d’accord avec vous, je ne rajoute pas une étape à la chaine, c’est vous qui niez le fait que l’état est une totale création de l’esprit humain et de lui seul. Il est de fait un outil de celui ci et en aucun cas un sujet. c’est vous qui rajouté une étape à la chaine en en faisant un sujet, de telle sorte que l’état peut servir de bouc émissaire, de fusible entre ceux qui en ont le contrôle et ceux qui subissent ses mécanismes. Toujours le même principe, faire accuser le marteau plutôt que la main qui le tient.
Ce que vous soulignez à juste titre, c’est qu’effectivement il y a une discussion, un débat qui tourne le plus souvent à la lutte autour de l’état, mais c’est toujours entre les sujets pour savoir qui doit contrôler l’outil et comment cet outil doit être utilisé. L’outil reste un objet inerte, sans décision propre à lui même, la preuve, vous êtes de ceux qui désirent sa suppression ! C’est donc bien en tant que sujet que vous pouvez disserter sur l’outil pour dire que ce dernier n’a plus sa place, ne doit plus être utilisé.
Ce que vous dites sur le fait que la plupart des lois sont hérités ne changent rien au fait qu’elles sont l’oeuvre de la conscience humaine et non de l’état. Autrement dit, ce sont les humains qui se transmettent ces lois par le biais de l’état, dont c’est un des objets principaux. Mais ce n’est pas l’état qui décide d’abroger les lois et d’en créer de nouvelles, c’est toujours l’humain et lui seul !
L’état est donc un système d’organisation à grande échelle et rien d’autre. Et là, on reviens à la case départ !!!
Pour la distinction sujet/objet, vous avez en partie raison, ce que je voulais signifier, c’est que dès l’instant où vous chosifiez un sujet, vous lui faites perdre sa nature sacrée, sa liberté propre et vous pouvez dès lors en prendre possession. Chosifier un être humain, un animal, toute forme de vie, permet donc de ne plus avoir de limite vis à vis de lui et donc, vous vous donnez le droit de le détruire, donc de tuer et même de supprimer tout ses semblables. De ce point de vue, il n’y a rien de dégradant ou d’inhumain à utiliser un objet selon sa propre volonté, mais encore faut il réduire le sujet à la nature d’objet !
C’est entre autre ce que je montre avec l’article « la fourmi dans la fourmilière » où en déplaçant le sujet au niveau ds la fourmilière, je peux tuer les fourmis sans attenter à ma conscience morale, car je n’ai pas tué un sujet, mais seulement quelques cellules de ce sujet. Cela fonctionne de la même manière entre sujet et objet, en chosifiant un sujet, je lui fait perdre sa valeur propre.
Je vous invite à lire les articles de Philippe Vergnes qui traite avec profondeur de ce problème en parlant des pervers narcissiques ou psychopathes dont le sport favori consiste à chosifier les autres et à leur dénier leur nature d’être en tant que sujet, en tant qu’être.