Serge Uleski
Je fais une différence notable entre l’antisémitisme et l’antisionisme. Beaucoup d’antisémites dans les années 30, se complaisaient à dire du mal des Juifs comme des crétins s’amusent à raconter des histoires belges. C’était toutefois un peu plus grave : on n’a jamais persécuté les Belges, ce qui n’était pas le cas des Juifs au temps d’Isabelle la catholique, pour ne citer qu’un seul exemple. Daniel Cordier, qui fut le secrétaire de Jean Moulin et un parfait résistant avoue, non sans honte, qu’au début de la guerre il était encore empêtré dans les préjugés antisémites de son milieu. Ces gens-là, évidemment, ne prévoyaient pas les conséquences de leur connerie et les millions de morts de la shoah. La plupart, comme Cordier, on su faire leur autocritique.
L’antisioniste, qui nie la légitimité de l’état d’Israël, se fait l’allié objectif des organisations qui conspirent à sa destruction, qu’il s’agisse de l’Iran et de son Hezbollah, ou du Hamas du côté des sunnites. Il vient après la shoah, l’antisioniste, et ce qu’il réclame, dans la lignée idéologique de Mohammed Amin al-Husseini, c’est rien moins qu’un achèvement de la solution finale. Parce que si l’islamisme fanatique actuellement en développement tout autour d’Israël parvenait à ses fins, je me demande bien quelle serait l’issue pour les Juifs d’Israël. Une nouvelle diaspora ? Ils iraient s’installer à Sarcelles, peut-être, où les néo-nazis gueulaient « Mort aux Juifs » au début de l’été ?
Ce qui a fait toute l’horreur du nazisme et l’a rendu plus odieux encore qu’un autre totalitarisme à l’est, c’est sa prétention génocidaire. Cette prétention se trouve actuellement réassumée en France par une extrême gauche (NPA en particulier) qui a repris à son compte les vieux thèmes traditionnels de la pire extrême droite. Dans vingt ans, quand les historiens se pencheront sur ce qui est en train de se passer actuellement en Europe, l’antisionisme leur apparaîtra clairement comme le dernier avatar du nazisme. Quand je dis que j’en ai marre de lire sur ce site des articles néo-nazis, ce n’est donc absolument pas une de ces exagérations rhétoriques auxquelles pourrait induire un tropisme polémique, c’est une simple constatation lucide.
Vous ne pouvez pas tout à la fois vous réclamer des idéologies les plus crapuleuses (Soral et son bouffon) et vous plaindre qu’on vous colle une étiquette qui convient si parfaitement au contenu de vos articles.