Vous écrivez très bien, dans le style faussement populaire des faubourgs, un peu à la Louis Ferdinand Céline, pimenté de quelques insultes et noms d’oiseaux (ça plaît). Votre style ne s’adresse pas aux gens humbles, ceux qui travaillent, et qui s’obstinent à aimer le vrai français.
Mais vous avez un talent indéniable. Je note toutefois quelques soupçons de démagogie.
Par exemple, sur votre ridicule calcul du coût de l’eau, erreur relevée par un lecteur, comme si on ne remplissait un barrage qu’une fois ! C’est vraiment du mépris pour les lecteurs : « ces abrutis vont gober çà ». D’autre part, vos grandes déclarations sur « l’état de droit », sachant très bien que, pour notre dame des Landes, tous les recours juridiques et toutes les consultations ont abouti à la confirmation du projet, qui est pourtant bloqué depuis des années par les professionnels de la casse que vous soutenez. Enfin, vous mettez en avant comme jurisprudence incontournable le rapport des « experts » de Ségolène Royal, que vous avez pourtant vilipendée comme quasi-folle dans un article récent sur la privatisation des barrages hydroélectriques. Est-ce que vous faites feu de tout bois ?
Je suis tout de même étonné par votre soudaine passion pour la défense du monde agricole. Les abeilles sont en train de disparaître inexorablement, c’est une catastrophe majeure, aux conséquences incalculables, un drame pour l’agriculture, et tout le monde s’en fout. Est-ce que les casseurs de Nantes et de Gaillac , ceux qui sont réellement responsables de la mort de ce pauvre Rémi Fraisse, vont se mobiliser pour la défense de ce merveilleux petit insecte ? Certes non. Votre ami, le sémillant José Bové (agriculteur d’opérette) est occupé à se battre en faveur de l’abattage du loup, pour de sombres raisons.
N’avez vous pas, tout de même, la nausée, devant l’exploitation que font de ce tragique décès, la bande d’ escrologistes habituels Bové, Mamère, Duflot, Batho et compagnie ?