En creux, une vision très inquiétante de la démocratie. Très technocratique et censitaire. Très professorale.
Le premier tirage initial du dernier Modiano, c’était 60 000 exemplaires avant le Nobel…
L’idée générale défendue ici, c’est qu’un Ministre de la culture ne saurait être choisit que parmi les 60 000 élus d’une rare élite, « parce qu’elle le vaut bien » ?
Ce n’est pas tout : au fond, on est pas vraiment obligé d’avoir lu un auteur, pour par exemple, prendre une décision politique d’aide à la lecture, décider d’aides à la numérisation, etc…Le métier d’un Ministre, c’est quand même plus cela que de faire de la critique littéraire. Il s’agit en principe de mettre en oeuvre des politiques voulues par les électeurs, pas de leur imposer une opinion sur ce qu’ils doivent lire, ni même d’avoir forcément lu la même chose qu’eux.
Le plus grave est ailleurs : ici, on est dans le bénin. Ce soir elle lira un volume, demain elle le citera de mémoire. Dans ces écoles, on apprend à lire vite et à retenir.
Mais la logique profonde de votre démarche, c’est qu’il faudra des banquier pour être Ministre des banques, des industriels pour s’occuper des questions de pollution. Il ne saurait être question d’associer des syndicalistes aux choix dans d’une entreprise. SI ils avaient lu Kotler-Duboi, ils seraient patrons et pas ouvrier…. Ou des parents aux choix concernant leur école…
Je suppose que vu même faites des choix dans ce qui, à vous suivre, constituerait différentes impossibilités théoriques de participer à la vie politique du pays….
Vous êtes d’une certaine façon en train de nous dire : pour être ministre, il faut s’intéresser à ce qui m’intéresse, lire ce que je lis, savoir ce que je sais. Et vous donnez des notes en fonction de ces critères…
Je ne sais pas si vous êtes prof, mais je suis sur que vous avez une idée curieuse de la Démocratie.