« Quand on lit mon article on voit que je ne me fie à personne dans ce monde... »

Quand on affiche les certitudes qui sont les vôtres, on se fie obligatoirement à quelqu’un, sauf à imaginer que vous preniez systématiquement le contre-pied de ce que vous avez décidé, plus ou moins arbitrairement, de ne pas croire.

« Mais je me méfie comme la peste des personnes qui gobent des mensonges éhontés et des insultes à l’intelligence.  »

Je ne conçois de mensonges éhontés qu’à propos de faits ou de propos dont j’ai été personnellement le témoin. Quant aux insultes à l’intelligence, je ne pense pas être à même d’en juger, parce que je ne suis jamais sûr de disposer de la totalité des éléments qui permettraient d’en juger.

Il y a bien longtemps que j’ai compris que le journaliste – aussi pourri ou aussi honnête soit-il – est un personnage dont ses interlocuteurs se servent, pour faire passer le message qu’ils souhaitent porter à la connaissance du public.

« Donc ce que j’appelle précisément les idiots utiles c’est ceux qui ont gobés rapidement que Ben Laden était derrière cette « attaque » et qui ont réclamé à tort et à travers vengeance. Ces gens qui apprennent une info et la prennent pour argent comptent tout en étant prêts à aller attaquer celui que la classe politico-médiatique jette à la vindicte populaire. »

Personnellement, je n’ai aucune opinion sur les tenants et les aboutissants du 11 septembre. C’est que je n’ai pas cherché à m’en faire une. Pour trois raisons, la première, c’est que la recherche me prendrait beaucoup de temps, la deuxième raison, c’est qu’à la fin de mon enquête, portant sur des éléments invérifiables pour la plupart, je n’aurais pas progressé dans le sens de l’identification des organisateurs de l’attaque et la troisième raison, c’est que, tout compte fait, ça ne m’intéresse pas.

Que les attentats aient été planifiés par Khalid Cheikh Mohammed, organisés par le Mossad, ou orchestrés par des barbouzes américaines ne change rien à ma perception du monde ni aux grands axes de mes convictions politiques et de mes aspirations quant à l’avenir de notre coin de terre.

« Ceux que je respecte ce sont les gens qui prennent du recul, se posent des questions et cherchent à savoir le pourquoi du comment. »

Et bien, moi, je pense que ce sont des gens qui perdent leur temps et, j’imagine, pas mal d’influx nerveux à s’énerver et à s’exciter pour des questions de torsion de poutrelles métalliques et de statique du béton.

« On ne peut sans doute savoir précisément ou complètement le comment du pourquoi, mais il y a assez d’indices pour comprendre que les USA entre autres sont dirigés par des fous !  »

J’ai lu « Notre route commence à Bagdad  » de Kristol et Kaplan, et le dessein lui-même m’a paru d’une grande cohérence, tout en reposant sur des postulats qui, selon moi, sont autant d’inepties.

« Quant au point de vue de mon interlocuteur, il est entré dans une rage folle quand j’ai utilisé le terme étasunien, je ne sais pas pour vous mais pour moi ça en dit long sur la personne.  »

Sans doute, encore qu’étant sensible à la musique des mots, je trouve « étasuniens » très laid, presque insupportable, phonétiquement parlant, raison pour laquelle, je lui préfère encore yankee.

« Je lui ai demandé d’aller vivre en Irak ou en Libye voire en Afghanistan que l’on rigole un peu ! »

Je ne sais pas ce qu’il vous a répondu, mais compte tenu de l’esprit qui l’anime, il aurait dû répliquer qu’en réalité, ce sont les Irakiens, les Libyens et les Afghans qui - à la différence des Allemands et des Japonais de 1945 -, n’ont pas été à la hauteur de la libération que les Américains leur apportaient. C’est ce qui découle logiquement des postulats aberrants dont je parlais plus haut.