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Commentaire de BA

sur Lettre ouverte aux parlementaires socialistes en général et à J-P Mallé en particulier


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BA 11 novembre 2014 09:11

La France n’est plus une république.

La France n’est plus une démocratie.

En réalité, ce sont 2000 familles qui ont tous les pouvoirs.

En réalité, ces 2000 familles forment la nouvelle aristocratie.

La nouvelle aristocratie subira le sort de l’ancienne aristocratie.

Ils finiront la tête au bout d’une pique.

Lisez cet article :

Bienvenue dans la bulle. L’un est secrétaire général de la présidence de la République, et l’autre, l’un des principaux leaders de l’opposition. Pourtant, quand Jean-Pierre Jouyet et François Fillon déjeunent, ce sont deux amis – deux anciens collaborateurs, même – qui se retrouvent dans un restaurant proche de l’Elysée… Retour sur cet entre-soi auquel « Marianne » consacre un dossier dans son numéro actuellement en kiosques.

Le 20 octobre au matin, les Français ont appris le décès accidentel du PDG de Total, Christophe de Margerie, et ceux qui regardaient France 2 ont aussi appris que le grand patron était un proche du ministre de l’Economie, Emmanuel Macron. «  C’est un ami que je perds », a expliqué le jeune hôte de Bercy, visiblement ému.

En entendant cela, l’un de ses collègues du gouvernement a failli s’étouffer avec son café du matin... «  Il pouvait saluer le capitaine d’industrie, l’homme jovial, mais expliquer aux Français qu’il pleurait son-ami-le-symbole-du-CAC, où avait-il la tête ?... Il est ministre de gauche - ministre de gauche, ça veut dire quelque chose quand même, non ? »
 

Au moins Emmanuel Macron a-t-il le mérite de la sincérité... Rejeton revendiqué à la fois par Jean-Pierre Jouyet et par Jacques Attali, le jeune inspecteur des finances a été biberonné au lait du Tout-Paris et aux douceurs de l’entre-soi. Un bébé « bulle », comme le monde clos et déconnecté dans lequel il évolue et où l’ont propulsé ses deux Pygmalion...

«  Tout change. Rien ne change. Les crises et les présidents se succèdent, mais il fait toujours bon dans le petit jardin de Jacques Attali », ciselaient récemment nos confrères du Point dans un article décrivant les dîners «  sans tralala » organisés par l’ancien sherpa de Mitterrand, dans lesquels grenouillent - avec élégance et simplicité - politiques de droite, de gauche, grands patrons, éditorialistes chic et chocs, mais où chacun est prié de laisser ses opinions et ses dissensions à la porte. « Dans cette maison, on est en terrain neutre », surenchérit Attali.
 

Comme chez les Jouyet, Jean-Pierre - secrétaire général de l’Elysée - et son épouse Brigitte, auxquels le Monde, cette fois, a récemment consacré un portrait éloquent. Chez eux, « les soirs d’élections, que la gauche ou la droite l’emporte, on trouve toujours une moitié de convives pour fêter la victoire au champagne rosé... Taittinger ».
 

Car Madame Jouyet, née Brigitte Taittinger, est de la famille de la célèbre maison des champagne Taittinger. Tout comme l’était Christophe de Margerie, son cousin, l’ami d’Emmanuel Macron, disciple de Jean-Pierre Jouyet. Vous suivez ?

Dans son article sur les obsèques du patron de Total, justement, Paris Match dresse un portrait chirurgical de cette « caste au pouvoir », ces «  brahmanes républicains, discrets et courtois, qui tiennent la France. [...] 2 000 familles bon chic bon genre, qui n’ont même pas besoin de se connaître pour se reconnaître ».
 

C’est ainsi. Le collègue outré d’Emmanuel Macron a beau en recracher son café, « ministre de gauche », ça ne veut plus vraiment dire grand-chose.

«  Du fait de l’épuisement des grandes divisions horizontales nées de la Révolution française (droite et gauche), nous revenons aux divisions verticales (haut et bas) définies au XVIe siècle par Guichardin qui opposait le palazzo à la piazza [le palais à la place]  », analyse l’essayiste Jacques de Saint Victor, dans la Revue des deux mondes.
 

Guichardin
- Guicciardini pour les italophones -, contemporain méconnu de Machiavel, écrivait : «  Il existe souvent entre le palais et la place un brouillard si épais ou un mur si massif que, le regard des hommes n’y pénétrant pas, le peuple en sait tout aussi long sur ce que fait celui qui gouverne ou sur les raisons pour lesquelles il le fait que sur les affaires des Indes. »
 

C’était il y a cinq siècles.

http://www.marianne.net/Bienvenue-dans-la-bulle_a242750.html


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