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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > Lettre ouverte aux parlementaires socialistes en général et à J-P Mallé en (...)

Lettre ouverte aux parlementaires socialistes en général et à J-P Mallé en particulier

A un de mes amis qui vous avait interpellé sur la question du référendum d’initiative citoyenne, vous avez donné la réponse que voici :

« Une nouvelle fois, je vous prie d'excuser le retard avec lequel je vous réponds au sujet du référendum d'initiative citoyenne.

Au fond, et il me semble que je vous l'avais laissé entendre lors de notre entretien, je suis très sceptique vis-à-vis de la pratique du référendum qu'elle qu'en soit sa modalité.
Je pense qu'il faut y recourir de façon exceptionnelle, dans des cas très limités.
Les régimes les moins recommandables ont souvent utilisé le référendum dans un sens plébiscitaire.
Les populistes et démagogues de tout poil adorent le référendum : question simple, réponse simple. Or, la démocratie doit gérer la complexité, la nuance bref, l'inverse du slogan. J'entends dire que le référendum d'initiative citoyenne sera différent : je suis, pour le moment, sceptique.
N'étant pas de sa famille politique, je vous recommande tout particulièrement de regarder la vidéo du meeting de Nicolas Sarkozy, hier, à Lambersart : il y prône une utilisation tous azimuts du référendum : cela ne m'étonne pas.

Avec mon amicale et respectueuse considération.

Jean-Philippe Mallé. »

Monsieur Mallé,

Ce qui frappe à la lecture de votre courriel, c’est la confusion que vous faites entre démocratie et démagogie, entre référendum d’initiative citoyenne et plébiscite.

Il est vrai que l’on utilise le même mot pour qualifier les deux procédures (« référendum ») mais un élu de la république se doit de porter un jugement nuancé, comme vous le soulignez d’ailleurs, (« la démocratie doit gérer la complexité, la nuance ») mais sans l’appliquer !

« Je suis très sceptique vis-à-vis de la pratique du référendum qu'elle qu'en soit sa modalité (…) J'entends dire que le référendum d'initiative citoyenne sera différent : je suis, pour le moment, sceptique. » dites-vous, mais sans étayer votre « scepticisme » par le moindre argument !

La différence fondamentale entre le référendum d’initiative citoyenne et le référendum à l’initiative du président (ou même du parlement : voir la révision de l’article 11 qui entrera en vigueur au 1er janvier 2015) c’est que dans le premier cas, non seulement les citoyens répondent mais il ont aussi le CHOIX DE LA QUESTION, tandis que dans le deuxième, ils sont simplement sommés de répondre à la question posée par le POUVOIR, non pas dans le but, bien sûr, de connaître la volonté du peuple souverain, mais uniquement d’obtenir un « oui » lui permettant de SE RE-LEGITIMER ! Voilà pourquoi les régimes les « moins recommandables » (tel que… le nôtre !) y ont recours, voilà la différence entre démocratie et démagogie !

Vous accusez Nicolas Sarkozy de populisme car il prône une « utilisation tous azimuts du référendum ». Vous avez bien raison. Vous auriez pu rappeler que pendant son premier quinquennat, il n’en a organisé aucun. L’idée ne lui est venue qu’à la fin de la campagne de 2012 pour s’attirer les voix du FN en mettant l’immigration ou les droits des chômeurs sur le devant de la scène. Vous auriez même pu souligner qu’il s’est assis sur le résultat du référendum de 2005 en faisant voter le Traité de Lisbonne par le Parlement.

Mais s’il suffit de s’inspirer de Nicolas Sarkozy pour être populiste et démagogue, force est de constater qu’il y en a aussi au P.S. : les socialistes ne se sont pas opposés au Traité de Lisbonne en 2008, ils ont voté le TSCG négocié entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel en 2012, ils pratiquent une politique « de l’offre » depuis l’élection de François Hollande et ont encore accentué les « réformes » néolibérales avec le gouvernement Valls, provoquant d’ailleurs des tensions avec des députés « frondeurs » inquiets pour leur réélection, car ils savent que les Français ont bien conscience du caractère mensonger des slogans de campagne tels que « le changement c’est maintenant » ou « mon adversaire, c’est la finance ». (Remarquons au passage l’importance des slogans dans un système fondé uniquement sur l’ELECTION, tandis que vous semblez en faire l’apanage de la seule démocratie référendaire…)

Peut-être vouliez-vous dire qu’une politique de droite telle qu’elle fut menée par l’ancien président et reprise par l’actuel est bonne, et que seule la mise en avant du référendum présente un caractère populiste et démagogue.

Mais là encore, votre famille politique n’est pas épargnée : votre collègue Pouria Amirshahi a récemment déclaré :

"Je crois que le juge de paix, ce sont les gens, tout simplement. C'est pourquoi je défends les référendums locaux. Le référendum décisionnel local est d'ailleurs prévu par la Constitution depuis la réforme du 28 mars 2003." "À l'échelle locale, le recours à la démocratie directe pour de nombreux projets se pose avec force : à Sivens comme ailleurs, il faut un référendum. Demandons aux citoyens de ce bassin de vie s'ils veulent ou non du barrage. Avec un débat éclairé, il n'y a aucune raison que la démocratie (...) n'en sorte pas renforcée". (http://www.lepoint.fr/politique/barrage-de-sivens-bientot-un-referendum-local-02-11-2014-1878064_20.php)

Jacques Valax, un des rares députés PS qui ait répondu au courriel que j’avais envoyé à tous les élus socialistes en 2012, a écrit :

« Je partage tout à fait l’analyse qui est la vôtre concernant le Référendum d’Initiative Populaire. Je me permets de vous rappeler que lors des différentes mandatures, j’ai été associé à toutes les initiatives prises en la matière sur ce sujet et je suis intervenu à différentes reprises. Je suis tout à fait prêt à m’impliquer dans une proposition de loi visant à instaurer un véritable droit de Référendum d’Initiative véritablement Populaire dans notre pays. »

Votre autre collègue, Barbara Romagnan, que j’ai rencontrée fin avril de cette année, s’est dite prête à cosigner la proposition de loi de l’association Article 3. (www.article3.fr)

Le président Hollande lui-même a suggéré que la question du barrage de Sivens pourrait être tranchée par référendum lors de son dernier passage sur TF1. Il est allé plus loin en évoquant l’instauration d’un « service civique universel », non rémunéré, d’abord sur la base du volontariat mais qui pourrait être imposé ensuite par un référendum national.

(http://www.humanite.fr/face-une-chomeuse-hollande-fait-naufrage-557002)

La preuve est ainsi faite que des crypto-sarko-lepénistes, d’affreux démago-populistes ont infiltré votre parti, l’un d’eux occupe même le sommet de l’Etat… En effet, le président ne propose pas que le référendum soit d’initiative citoyenne et qu’il concerne des questions portées par les citoyens en fonctions de LEURS préoccupations ; il veut se réserver le droit de choisir les questions, conformément à vos souhaits semble-t-il, puisque vous écrivez : « Je pense qu'il faut recourir [au référendum] de façon exceptionnelle, dans des cas très limités ».

A moins de considérer, comme M. Amirshahi, que du fait des "débats éclairés" qu'elle induit, « la démocratie sortirait renforcée » de la pratique du référendum. A condition toutefois qu’il soit d’initiative citoyenne, comme je l’ai déjà souligné, ce qui garantirait aussi le respect de son résultat, contrairement au référendum de 2005 ou de celui – limité à l’Alsace – d’avril 2013 (les électeurs du Haut-Rhin ayant rejeté à plus de 55 % des suffrages exprimés la fusion des deux départements, les élus locaux – UMP – tentent de profiter des projets de réforme territoriale pour faire revenir par la fenêtre la collectivité territoriale d’Alsace que les électeurs ont sortie par la porte ! Voir : http://referendum.alsace.over-blog.com/)

En définitive il n’y a dans ce pays qu’un seul clivage politique majeur, et il transcende les partis, c’est celui qui sépare les démocrates, tenants de la souveraineté du peuple affirmée dans l’article 3 de notre Constitution, de cette classe politique qui estime savoir mieux que le peuple ce qui est bon pour le peuple, et qui est en réalité au service de cette oligarchie des « 1 % » qui suscite l’indignation partout dans le monde.

Votre courriel donne nettement l’impression que vous avez choisi la mauvaise place, mais je me trompe peut-être. Détrompez-moi en déposant la proposition de loi qui donnera au peuple souverain l’outil indispensable pour exercer sa souveraineté, en complétant en ces termes l’article constitutionnel correspondant (modifications en majuscules) :

« La souveraineté nationale appartient au peuple, qui l’exerce à travers ses représentants et par la voie du référendum D’INITIATIVE CITOYENNE, EN TOUTES MATIERES Y COMPRIS CONSTITUTIONNELLE ET DE RATIFICATION DES TRAITES ; CET ARTICLE NE PEUT ÊTRE MODIFIE QUE PAR LA VOIE REFERENDAIRE. »

Cordialement,

C.D.


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20 réactions à cet article    


  • Golgotha barbeuk Golgotha barbeuk 10 novembre 2014 15:35

    Le référendum c’est la bête noire du politique. Ils veulent conserver leurs privilèges de caste et toute initiative populaire qui les contournerait est vu comme populiste, démagogique voire nationaliste (si on devait faire un référendum sur la nationalisation des autoroutes par exemple, ça passerait à coup sur). 


    Ils seraient peut être temps d’inverser le rapport de force, ce sont EUX qui ont besoin de nous pas l’inverse. Ils ont largement fait la preuve de leur imcompétence et de leur inutilité, ils sont cernés par les lobbies. A travers les élections, on maintient cette caste de parasites improductifs dans une sorte d’illusion du pouvoir, et cela nous empêche de voir les vrais décideurs.

    • lsga lsga 10 novembre 2014 15:44

      strict inverse. 

       
      Le Référendum, utilisé par tous les populistes, est ce qui permet à la bureaucratie de faire croire à la population que c’est elle qui décide.
       
      Par exemple, la Vème République est totalement fascitoïde, et le référendum y tient une place de choix.
       
      La vraie démocratie, c’est celle où l’ensemble de la population peut débattre des questions matérielles :

      - Que doit-on produire ?
      - Comment doit-on le produire et le distribuer ?
       
      Aucun référendum ne permet un tel débat.

    • Camille DESMOULINS Camille DESMOULINS 11 novembre 2014 11:49

      En effet, aucun référendum ne permet cela. Par contre, un référendum pourrait permettre par exemple d’imposer le tirage au sort parmi l’ensemble de la population d’une assemblée chargée de traiter ce genre de questions...


    • Camille DESMOULINS Camille DESMOULINS 11 novembre 2014 12:26

      Quant au référendum sous la Vème République, premièrement il n’est pas d’initiative citoyenne, et deuxièmement il n’a tenu une « place de choix » qu’à ses débuts, quand De Gaulle en avait besoin pour passer outre l’opposition du parlement (« système des partis ») en faisant appel directement au peuple. C’est une pratique plébiscitaire, inaugurée au XIXème siècle par la famille Bonaparte...
      Aujourd’hui, le référendum-plébiscite est totalement obsolète puisque le Président obtient quasi automatiquement une majorité au Parlement qui lui permet de mettre en œuvre sa politique. (Plus de cohabitation depuis l’instauration du quinquennat, et inversion du calendrier électoral qui place l’élection présidentielle avant celle des députés). Il faudrait donc supprimer purement et simplement l’article 11 de la Constitution !


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 10 novembre 2014 16:49

      L’auteur pose une vraie question, mais dans un faux débat, hélas !
      Quels que soient les expressions de la démocratie, encore faut-il que les lieux de décisions soient en France ? Où sont les vrais lieux de décisions pour un pays de l’ UE ?


      ** A la BCE, qui gère la monnaie. La BCE est totalement indépendante... de l’avis des citoyens, c’est dans ses statuts.

      ** A la Commission européenne, peuplée de gens cooptés entre eux, et non élus.
      L’article 121 lui permet de dicter la politique économique aux Etats européens.
      Elle a publié en Juin, la Feuille de route de Matignon, pour 2014/2015.
      Vous pouvez vérifier, c’est exactement le plan des réformes suivi par Hollande/ Valls / Macron.

      ** au FMI, à Washington. Quand on est endetté, c’est le FMI qui dit ce qu’il faut faire :
      Feuille de route du FMI pour la France octobre 2012.

      Ils sont hors de France, hors de portée de l’avis et du contrôle des citoyens.
      Les Etats n’ont plus le droit de faire des politiques intérieures nationales.
      « Il faut lentement mais sûrement comprendre qu’il n’y a plus de politiques intérieures nationales », dit Viviane Reding.

      Alors, sur quels sujets voulez vous consulter des Français quen vous ne disposez plus des leviers de commande ? Les seuls domaines dans lesquels Hollande pourrait demander l’avis des Français, ce sont les questions sociétales.

      • lsga lsga 10 novembre 2014 17:51

        Fifi pose de vraies questions, mais hélas, dans un faux débat !

         
        Quel que soit le lieu de la démocratie, ou son échelle, la question est qui prend les décisions concernant la production et la distribution ?

        ** Dans le Capitalisme, ce sont les chefs d’entreprises et les fonctionnaires qui décident.

        Alors, au lieu de réclamer le retour à la France de la Vème République, quand les Français n’avaient pas plus le pouvoir sur les décisions économiques qu’aujourd’hui, réclamez le renversement du Capitalisme.

      • Camille DESMOULINS Camille DESMOULINS 11 novembre 2014 11:57

        La souveraineté nationale n’est aliénée à l’Europe que dans la mesure où les dirigeants nationaux ont accepté de signer les Traités qui nous aliènent. Mais ce sont des « menottes en plastique » comme dirait Jacques Généreux. On les brise quand on veut. Il suffit de changer de dirigeants, de remplacer les politicards qui nous trahissent par la souveraineté populaire exprimée à travers l’outil du référendum. Nous pouvons défaire tout ce que le Parlement a fait et dénoncer le Traité de Lisbonne, le TSCG, etc. L’obstacle qui nous sépare du référendum d’initiative citoyenne, ce n’est pas l’Europe, c’est notre manque de mobilisation pour l’arracher à nos élus ! Mais ça viendra : un jour les temps seront mûrs, les Français comprendront quelle est la cause première de notre impuissance politique...


      • Captain Marlo Fifi Brind_acier 10 novembre 2014 17:07

        Le barrage de Sivens, il s’agit d’un projet EUROPEEN, financé à 80% par les fonds EUROPEENs

        Dans le cadre de la Politique Agricole Commune, article 39 du TFUE, qui impose à toute l’ UE une agriculture intensive, industrielle, qui nécessite beaucoup d’eau, d’intrants, de matériels, de surfaces, d’investissements et impose ses règlements qui ruinent les agriculteurs, fabriquent de la malbouffe, pollue les rivièrres et ruine les sols.


        La PAC a été ratifiée par le gouvernement de Guy Mollet et appliquée à partir de 1962, mais les dégâts ont commencé à véritablement devenir insoutenables après Maastritch : 
        « L’euro est dans le pré »

        Les grands projets des Transports sont aussi EUROPÉENS !
        NDDL : il faut relier la France aux USA pour TAFTA, et les TGV entre les grandes métropoles européennes. Exemple : la LGV Est européenne.

        L’UE de Monsanto montre son vrai visage avec les mesures qui sont prises :

         * Les farine animales nourrissent désormais les poissons d’élevage
        * le gaz de schiste est à l’agenda européen
        * les huiles alimentaires peuvent contenir jusqu’à 10% d’huile de vidange
        * les normes de pesticides ont été élevées de °+ 10% à + 40%
        etc etc


        Il faut en faire le deuil, l’ UE de Monsanto et Goldman Sachs n’est ni écologique, ni démocratique.
        Pour faire de l’écologie, et rendre la parole aux Français, il faut en sortir !

        • lsga lsga 10 novembre 2014 17:48

          et les décisions ont TOUTES été prises au niveau local, par des politiciens locaux, avec des entreprises locales, pour s’en mettre plein les poches locales....


        • Captain Marlo Fifi Brind_acier 11 novembre 2014 07:54

          Isga
          Vous confondez volontairement la politique générale de l’ UE dans les domaines agricoles et des transports, avec ceux qui localement les mettent en oeuvre...


          L’UE ne contrôle rien du tout financièrement, elle vient de reconnaître qu’elle a dépensé près de 7 milliards... par erreur.

          C’est un tel foutoir que la Cour des Comptes européenne refuse de valider le budget de l’ UE depuis 20 ans !

        • lsga lsga 11 novembre 2014 14:19

          Oui, c’est la bureaucratie. C’est pareil à l’échelle nationale.


        • Fergus Fergus 10 novembre 2014 17:34

          Bonjour à tous.

          Dans un récent article (Sarkozy : vers une nouvelle escroquerie politique), je rappelais que l’ex-président a roulé les Français dans la farine – on peut même dire qu’il les a pris collectivement pour des abrutis ! - en leur faisant croire qu’il mettrait en place un Référendum d’Initiative Citoyenne. Or, le Référendum d’Initiative Partagée qu’il a fait voter en Congrès n’est qu’une pitoyable mascarade, un piège à cons dans la mesure où non seulement son champ est des plus réduits, mais surtout que les conditions de sa mise en œuvre le rendent totalement impraticable.

          Dans l’état de désamour où il se trouve, sans espoir de remonter la pente, Hollande se grandirait en proposant justement un référendum portant sur plusieurs points : 1) la création d’un véritable Référendum d’Initiative Citoyenne ; 2) l’introduction d’une dose significative de proportionnelle (et pas seulement les 10 ou 15 qu’il aurait dans ses cartons ; 3) la réduction drastique du nombre des députés et des sénateurs, nombre qui pourrait être réduit de moitié sans préjudice pour le fonctionnement des institutions.


          • Captain Marlo Fifi Brind_acier 11 novembre 2014 08:00

            Fergus,
            Il n’y a plus que les européiste pour croire que nous sommes en démocratie... !!


            Les citoyens ont compris depuis la forfaiture de la classe politique sur le referendum de 2005, qu’il n’en n’était pas ainsi ! Depuis, ils s’abstiennent massivement aux élections.

          • Fergus Fergus 11 novembre 2014 09:12

            Bonjour, Fifi

            Certes, je suis « européen », et non « européiste » ce mot étant, sous la plume des militants de l’UPR une forme d’anathème envers ceux qui n’adhèrent pas aux délires d’Asselineau

            Nous sommes bel et bien en démocratie. Mais dans une démocratie dévoyée par les gouvernants avec la complicité de ceux qui élisent régulièrement les mêmes malgré les dénis du fonctionnement démocratique dont ils se rendent coupables (le référendum de est à cet égard un bon exemple).

            Même s il a besoin d’être amélioré par une mise sous surveillance permanente des élus, notre système démocratique reste une nécessité à laquelle il n’existe pas d’alternative sérieuse. A nous d’élire ceux qui seront les maîtres d’œuvre de la mise en place, dans une VIe République de cette démocratie adulte et respectueuse du vote des peuples. Cela fonctionne plutôt bien dans les pays scandinaves, à nous de nous en inspirer.

            Quant à l’Europe, et bien que cela me fatigue de répéter toujours les mêmes choses pour contrer votre propagande, vous savez très bien qu’il est possible de la changer, malgré la clause d’unanimité des Traités, ce genre de texte n’ayant plus la moindre légitimité dès lors qu’il entre de manière trop flagrante en conflit avec les intérêts des peuples. A nous d’élire dans les pays de l’Union des personnalités désireuses d’imposer une renégociation des Traités.


          • Camille DESMOULINS Camille DESMOULINS 11 novembre 2014 12:07

            C’est même pire que cela : la pitoyable mascarade de la révision de l’article 11 n’est même pas un référendum d’initiative partagée, parce-que l’initiative appartient exclusivement au parlement, et parce-que la procédure ne débouchera jamais sur un référendum ! Je propose de l’appeler plutôt « machin d’initiative parlementaire ».
            Il est vrai que l’initiative parlementaire doit être soutenue par 10 % des électeurs inscrits (ce qui donne l’impression qu’elle est « populaire ») mais cela représente 4,6 millions de signatures qui doivent être collectées dans un délai de 9 mois, donc au rythme de 16 000 par jour !
            A supposer que ce miracle se produise, le texte n’est soumis à référendum QUE si le Parlement refuse de l’EXAMINER ! (même sans le voter...)
            A supposer que ce double miracle se produise, le Président doit le soumettre à référendum, mais la loi ne lui impose AUCUN DELAI ! Donc il peut le remettre aux calendes grecques.
            Il s’agit donc d’un magistral foutage de gueule ! Et le pire, c’est que la loi organique qui rend cette révision constitutionnelle « applicable » a été votée en 2013 par la majorité socialiste...


          • lsga lsga 11 novembre 2014 14:18

            Mais nous n’avons jamais vécu en Démocratie.

             
            La Vème République de De Gaulle était fascistoïde, et la population française n’avait pas plus son mot à dire que dans le cadre européen. La Bureaucratie et l’Oligarchie décidait, et les gens devaient accepter. 
             
            La démocratie est devant nous, pas derrière nous.

          • c’est pas grave 11 novembre 2014 15:21

            " Certes, je suis « européen », et non « européiste » ce mot étant, sous la plume des militants de l’UPR une forme d’anathème envers ceux qui n’adhèrent pas aux délires d’Asselineau « FERGUS

            votre propos est tellement subtil , vous avez raison de parler d’anathème , Fergus ...

            blague à part, plutôt que de traiter régulièrement et sans autre forme d’explication les sympathisants de ce mouvement de -je vous cite -   » manipulateurs «  et  »propagandistes "  , auriez-vous , pour une fois , quelque argument à opposer aux analyses d’Asselineau ?

            par avance , merci


          • Fergus Fergus 11 novembre 2014 18:58

            Bonsoir, C’est pas grave.

            Le problème, c’est de toujours tout ramener, et cela sur tous les sujets à la responsabilité de l’UE et à la nécessité de sortir de l’Union. Il est à cet égard symptomatique de constater que Fifi ne répond jamais à la mise en cause du Conseil européen (réunion des 28 chefs d’état, y compris le nôtre !) pour cibler une prétendue totale responsabilité de la Commission alors celle-ci ne fait que mettre en œuvre les décisions prise par ce Conseil européen, ou le Conseil des ministres (par exemples des Finances) lorsque la question débattue est de ce niveau.


          • BA 11 novembre 2014 08:50

            A propos de Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire général de la présidence de la République :

            Le député socialiste Emmanuel Maurel dit de Jean-Pierre Jouyet : «  Ce qu’il incarne avec Emmanuel Macron, je ne suis pas certain que cela rassure. Au moment des coupes budgétaires, lors du projet de loi de finances de l’automne, nous serons nombreux à nous y opposer.  »

            Effectivement, le nouveau secrétaire général est un symbole. Symbole de la technocratie europhile si souvent brocardée par les extrêmes et les démagogues. Il a tous les insignes du politiquement correct. Bercy, le Trésor, l’inspection des Finances, la banque… Il connaît tous les patrons. Préside l’institut Aspen France qui sélectionne les Young Leaders. Est membre du conseil d’administration du Siècle… En revanche, un tel profil, à ce poste central, est rassurant pour les milieux d’affaires, pour Bruxelles, Berlin, Rome. Si François Hollande réussit, Jean-Pierre Jouyet pourra s’enorgueillir d’avoir contribué à faire évoluer la vieille gauche. S’il échoue, ce sera le goudron et les plumes.

            http://www.challenges.fr/economie/20141110.CHA0038/jouyet-l-homme-qui-rassurait-le-president.html

            Jean-Pierre Jouyet :

            1- Symbole de la technocratie europhile.

            2- Carrière dans la banque : président de Barclays France en 2005.

            3- Préside l’institut Aspen France qui sélectionne les Young Leaders. 

            4- Membre du conseil d’administration du Siècle.

            En clair :

            Jean-Pierre Jouyet est l’incarnation de la nouvelle aristocratie.

            Cette nouvelle aristocratie subira le sort de l’ancienne aristocratie.

            Ils finiront la tête au bout d’une pique.


            • BA 11 novembre 2014 09:11

              La France n’est plus une république.

              La France n’est plus une démocratie.

              En réalité, ce sont 2000 familles qui ont tous les pouvoirs.

              En réalité, ces 2000 familles forment la nouvelle aristocratie.

              La nouvelle aristocratie subira le sort de l’ancienne aristocratie.

              Ils finiront la tête au bout d’une pique.

              Lisez cet article :

              Bienvenue dans la bulle. L’un est secrétaire général de la présidence de la République, et l’autre, l’un des principaux leaders de l’opposition. Pourtant, quand Jean-Pierre Jouyet et François Fillon déjeunent, ce sont deux amis – deux anciens collaborateurs, même – qui se retrouvent dans un restaurant proche de l’Elysée… Retour sur cet entre-soi auquel « Marianne » consacre un dossier dans son numéro actuellement en kiosques.

              Le 20 octobre au matin, les Français ont appris le décès accidentel du PDG de Total, Christophe de Margerie, et ceux qui regardaient France 2 ont aussi appris que le grand patron était un proche du ministre de l’Economie, Emmanuel Macron. «  C’est un ami que je perds », a expliqué le jeune hôte de Bercy, visiblement ému.

              En entendant cela, l’un de ses collègues du gouvernement a failli s’étouffer avec son café du matin... «  Il pouvait saluer le capitaine d’industrie, l’homme jovial, mais expliquer aux Français qu’il pleurait son-ami-le-symbole-du-CAC, où avait-il la tête ?... Il est ministre de gauche - ministre de gauche, ça veut dire quelque chose quand même, non ? »
               

              Au moins Emmanuel Macron a-t-il le mérite de la sincérité... Rejeton revendiqué à la fois par Jean-Pierre Jouyet et par Jacques Attali, le jeune inspecteur des finances a été biberonné au lait du Tout-Paris et aux douceurs de l’entre-soi. Un bébé « bulle », comme le monde clos et déconnecté dans lequel il évolue et où l’ont propulsé ses deux Pygmalion...

              «  Tout change. Rien ne change. Les crises et les présidents se succèdent, mais il fait toujours bon dans le petit jardin de Jacques Attali », ciselaient récemment nos confrères du Point dans un article décrivant les dîners «  sans tralala » organisés par l’ancien sherpa de Mitterrand, dans lesquels grenouillent - avec élégance et simplicité - politiques de droite, de gauche, grands patrons, éditorialistes chic et chocs, mais où chacun est prié de laisser ses opinions et ses dissensions à la porte. « Dans cette maison, on est en terrain neutre », surenchérit Attali.
               

              Comme chez les Jouyet, Jean-Pierre - secrétaire général de l’Elysée - et son épouse Brigitte, auxquels le Monde, cette fois, a récemment consacré un portrait éloquent. Chez eux, « les soirs d’élections, que la gauche ou la droite l’emporte, on trouve toujours une moitié de convives pour fêter la victoire au champagne rosé... Taittinger ».
               

              Car Madame Jouyet, née Brigitte Taittinger, est de la famille de la célèbre maison des champagne Taittinger. Tout comme l’était Christophe de Margerie, son cousin, l’ami d’Emmanuel Macron, disciple de Jean-Pierre Jouyet. Vous suivez ?

              Dans son article sur les obsèques du patron de Total, justement, Paris Match dresse un portrait chirurgical de cette « caste au pouvoir », ces «  brahmanes républicains, discrets et courtois, qui tiennent la France. [...] 2 000 familles bon chic bon genre, qui n’ont même pas besoin de se connaître pour se reconnaître ».
               

              C’est ainsi. Le collègue outré d’Emmanuel Macron a beau en recracher son café, « ministre de gauche », ça ne veut plus vraiment dire grand-chose.

              «  Du fait de l’épuisement des grandes divisions horizontales nées de la Révolution française (droite et gauche), nous revenons aux divisions verticales (haut et bas) définies au XVIe siècle par Guichardin qui opposait le palazzo à la piazza [le palais à la place]  », analyse l’essayiste Jacques de Saint Victor, dans la Revue des deux mondes.
               

              Guichardin
              - Guicciardini pour les italophones -, contemporain méconnu de Machiavel, écrivait : «  Il existe souvent entre le palais et la place un brouillard si épais ou un mur si massif que, le regard des hommes n’y pénétrant pas, le peuple en sait tout aussi long sur ce que fait celui qui gouverne ou sur les raisons pour lesquelles il le fait que sur les affaires des Indes. »
               

              C’était il y a cinq siècles.

              http://www.marianne.net/Bienvenue-dans-la-bulle_a242750.html

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