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Commentaire de Piotrek

sur La structure du renoncement


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Piotrek Piotrek 13 novembre 2014 13:09

Les mecs qui ont construit les pyramides n’ont nulle part parlé de comment ils ont fait, n’empêche... elles sont là.

Ha bin je sais pas si c’était le meilleur exemple à prendre.

On devrait y aller tête baissée quoi qu’il arrive ? L’objectif devrait être quelqu’un qui dit à l’Elysée : Votre hélicoptère est prêt monsieur le Président smiley

Alors je vous arrête tout de suite (haha, blague) car vous allez vous heurter à de très gros problèmes.

Si plus de monde commence à penser dans votre sens aujourd’hui, si on commence à entendre la grogne aujourd’hui, ça ne veut strictement rien dire quant à vos chances de succès.
Faites l’effort de distinguer les différentes tendances de grogne populaire, et vous allez comprendre que votre appel ne va faire que galvaniser des gens qui pensent déjà comme vous, peut-être une poignée de communistes et de libéraux vont souscrire à votre appel. Mais en aucun cas vous n’arriverez à assembler une masse critique. Donc vous êtes très loin de l’objectif que vous ne vous fixez même pas.

Les grognes sont d’origines différentes avec des espérances mécaniquement différentes.
- Les découvreurs de complots. Ceux-là cherchent dans l’histoire et dans les institutions des traîtres à la solde des Etats-Unis, du grand capital... En général il trouvent des trucs vieux de 10, 20 voire 40 ans, qui fonctionnent à plein régime et sans presque se cacher.
- Les retraités, qui s’ennuient qui cherchent une cause pour que leur vie prenne plus de sens, qu’ils sentent qu’ils aient contribué à la terriblement lente amélioration de la condition humaine.
- Les jeunes sans emploi, sans espoir même d’un premier emploi. S’ils ne tombent pas dans la schizophrénie consumériste-connectée de la misère, ils vont être comme vous : impatients, et c’est compréhensible car c’est leur avenir qui se joue, jour après jour.
- Les socialistes auto-proclamés, des gens au coeur d’or mais à la cervelle de plomb. Ceux-là, veulent la révolution uniquement pour augmenter les salaires, donner des emplois... Bref aider ceux qui en ont besoin et surtout ne rien remettre en question.
- Les nouveaux pauvres, ces petites mains qualifiées qui ont étés les rouages du système, avec plus ou moins de zèle, avec plus ou moins d’auto-critique. Et qui se sont fait jeter à la rue par la conjoncture, qui n’ont pas beaucoup d’espoir et qui ont désormais tout leur temps de cerveau disponible à disposition. C’est mon cas.

On peut extrapoler et l’on comprend assez vite que même si tous combattent le même ennemi, ils finiront tous à sortir du rang à cause de leur perspective sur le problème.
Il faut donc trouver un truc qui respecte l’inspiration de base de chacun mais qui concentre les forces.
Je vous comprend et je suis d’accord avec vous sur le fait qu’il est inutile de dessiner le plan parfait. C’est totalement inefficace contre un système dont le point fort est l’opportunisme. Mais il faut un objectif simple et clair autour duquel on va faire naitre et fonctionner notre opportunisme à nous.
Et qu’en est-il de toutes ses personnes qui continuent leur train-train de vie, qui ne s’informent pas, qui se laissent manipuler ? C’est la grande masse silencieuse sans le concours de laquelle vous ne pourrez rien faire. Actuellement, ils se doutent que quelque chose va plus mal que d’habitude, sans plus. Il faudrait une graine, un début de conscience, une charge qui soit prête à péter quand l’état leur demandera le sacrifice de trop. Sinon ils ne bougeront pas, se laisseront tondre comme des moutons car terrifiés de perdre cette peau de chagrin qui leur reste.

Le détonateur auquel je fais allusion, c’est la constituante d’Etienne Chouard. C’est le projet d’un système de pouvoir immunisé à la corruption, au chantage de puissants et à l’abus de pouvoir.
C’est un système qui ne défend pas sa position politique car il n’en n’a pas, non : il défend toutes les idées de chaque citoyen. Donc, redonner le pouvoir aux citoyens c’est une cause défendable par le plus grand nombre. Voila donc la petite chose simple qui peut nous unir (presque) tous et ça peut produire un beau feu d’artifice. Le président n’a-t-il pas fait allusion au tirage au sort lors de sa dernière allocution ?
Actuellement, on ne peut pas faire grand chose d’autre, il y a trop de monde qui profite encore du système, c’est trop dur d’arracher la masse à ses maîtres, elle ne saurait penser, se nourrir, se protégé sans eux. On peut cependant commencer à poser les détonateurs démocratiques et quand sera venu le jour où tout bascule, on forme des rangs bien serrés et compacts. Ne changez pas, je n’essaie pas de vous convaincre de changer, mais posez des charges démocratiques, juste au cas où.

Sinon on aura le même résultat qu’en Grèce, des divisions intestines inutiles, les Galeries Lafayettes grecques en flammes... et puis plus rien, rien qu’une dette étalé sur 60 ans.
Je le sais : croyez-moi j’étais en Grèce pendant 10 ans, j’y étais sur Syntagma.


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