Les nouvelles normes antipollution ont pour conséquence de réduire la fiabilité des moteurs Diesel pour les véhicules qui ne sont pas destinés à faire de la route. Il est abbérant que les constructeurs puissent continuer à proposer des véhicules de type C3, 207, clio, Fiat 500 en version Diesel destiné à des parcours de faible distance et de type urbain, malgré ces nouvelles normes.
"Répondant à des normes environnementales de plus en plus sévères,
les véhicules diesels ont été affublés de systèmes techniques
complexes. Associés à une utilisation pas toujours adaptée, ces
dispositifs antipollution sont souvent sujets à des pannes à
répétition. Le remède serait-il donc pire que le mal ?
Perte de puissance, à-coups de fonctionnement, surconsommation,
colmatage du filtre à particules, panne de turbo, encrassement de la
vanne EGR, claquements importants, moteur émettant un bruit de
« tracteur »… la liste, déjà longue, est loin d’être exhaustive. Ces
pannes à répétition sont autant de soucis que rencontrent
aujourd’hui bon nombre d’automobilistes roulant au diesel. Et personne
n’échappe à l’hécatombe. Venant de toutes les marques, les moteurs
dCi, TDi, TDCi, HDi ou encore les JTD, CDTi ou les CDi sont tous
concernés.
Filtre à particules
S’il ne brûle pas, il meurt
Le filtre à particules (FAP), composé d’une structure poreuse, est
placé sur le tuyau d’échappement. Il retient les particules
indésirables formées lors de la combustion. Au fil des kilomètres,
leur accumulation dans l’élément filtrant réduit progressivement le
passage des gaz d’échappement. Dès lors, comme pour une cheminée qui
manque de tirage, la combustion se dégrade car le moteur « respire »
mal. Et ça va de mal en pis puisque si le moteur manque d’air, il
fume et génère des suies. C’est le début d’un cercle vicieux. La
solution pour qu’une cheminée retrouve une efficacité optimale,
c’est le ramonage ; pour le FAP, c’est la régénération. Une phase de
plusieurs minutes qui consiste à brûler les particules en augmentant
fortement la température des gaz d’échappement à plus de 550 °C,
seuil d’élimination des particules. Problème, cette valeur n’est pas
atteinte naturellement par les gaz d’échappement : leur température
monte difficilement à 200 °C lors des trajets urbains et avoisine
les 400 °C sur autoroute. Pour trouver les degrés manquants, tous
les moyens sont bons et les constructeurs utilisent différentes
solutions plus ou moins orthodoxes. À commencer par la
post-injection : l’injection d’une quantité de gazole
supplémentaire qui se déroule après la combustion principale et qui
brûlera dans l’échappement. Puis, par une plus grande sollicitation
du moteur afin de le faire chauffer davantage avec la mise en
service du dégivrage arrière par exemple. Enfin, ils vont même
jusqu’à dégrader la qualité de l’injection pour que le moteur
chauffe encore plus. Et cela afin de réussir à brûler les particules
accumulées dans le FAP. Ainsi, un moteur qui ne marche qu’en ville
ne produira pas assez de chaleur pour réussir à éliminer les
particules et s’encrassera irrémédiablement.
Interview
« Je ne vois pas l’avenir d’un très bon œil ! »
Bruno Guibeaud est expert automobile à Lyon et président d’EQE
(Europe Qualité Expertise), un réseau d’experts. Au quotidien, il
réalise des expertises juridiques pour les automobilistes et chiffre
les dommages aux véhicules. Les soucis du moteur Diesel, il en traite
tous les jours pour les automobilistes et les réparateurs.
Que Choisir : Au quotidien, que représentent pour vous les dossiers
sur les moteurs Diesel
? Qui fait appel à vos services et pourquoi ?Bruno Guibeaud :
D’ordinaire, l’automobile représente 70 % de mon chiffre d’affaires
dont environ 10 % d’expertises techniques sur moteurs Diesel. En 18 mois,
mon cabinet a traité environ 200 dossiers de moteurs Diesel encrassés sous
diverses formes. Aucune marque ne se détache, c’est un mal général,
tous les constructeurs sont concernés. Les professionnels me
consultent in extremis pour trouver une solution à leur problème.
Après avoir changé de nombreuses pièces coûteuses, le client
rencontrant toujours les mêmes soucis, ils ne savent plus quoi
faire. L’expertise du moteur Diesel arrive toujours au même constat :
l’encrassement est la cause de tous les maux. Et là, le garagiste
est souvent impuissant. J’ai trouvé des solutions de nettoyage
chimique du moteur sans démontage qui se révèlent pertinentes et
sont les seuls remèdes efficaces. Mais attention à ne pas faire
n’importe quoi, car tous les produits ne se valent pas. Ceux que
l’on trouve sur le marché, mal utilisés pour résoudre certains
problèmes, peuvent, à terme, être catastrophiques pour le moteur. Il
faut vraiment se servir d’additifs de qualité et adaptés.
QC : Comment expliquez-vous cette « épidémie » ?
B.G.
: Il y a plusieurs raisons. D’abord, les normes antipollution, de
plus en plus sévères, imposent des systèmes complexes de dépollution
qui ne sont pas forcément adaptés au moteur Diesel. Ensuite,
l’origine du carburant, autrefois du pétrole de qualité, aujourd’hui
des boues pétrolifères de moins bonne qualité. Enfin, de part ses
propriétés intrinsèques, le gazole a tendance à produire des suies.
QC : Comment voyez-vous l’avenir ?
B.G. : Malheureusement, pour l’automobiliste, je ne le vois pas d’un
très bon œil ! L’encrassement des moteurs Diesel est un problème inexorable compte
tenu des contraintes actuelles. En France, le diesel n’est perçu
qu’à travers le prix à la pompe et pas pour ses qualités. Dès lors,
malgré son évolution, le moteur Diesel demeure souvent mal employé et mal
entretenu. Un diesel
moderne n’est pas fait pour tourner en « sous-régime » et le
conducteur ne doit pas hésiter à l’utiliser comme il pourrait le
faire avec un moteur à essence. Une conduite un peu plus énergique
permettrait de limiter la production de suie, donc l’encrassement,
et de diminuer la consommation. Compte tenu du durcissement des
normes antipollution et de l’usage qui est fait du diesel, je ne vois
pas comment les problèmes peuvent diminuer. L’avenir du diesel automobile
passe par l’éco-entretien et le nettoyage chimique.
20/11 23:34 - Croa
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20/11 23:15 - Croa
20/11 23:13 - Croa
Excellents liens, Merci :-) Toutefois si le second en dit beaucoup sur le système Pantone il (...)
20/11 22:56 - Croa
Oui, presque en effet ! Ce point là est un bon point puisque les moteurs à turbo sont (...)
20/11 21:34 - joletaxi
mmm, de la bonne « gouvernance » pastèque comme on l’aime, comme les ampoules de merde, (...)
20/11 12:17 - Gasty
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