Infirmier moi-même en psy, et bientôt en retraite, je m’insurge tout de même contre cette vision simpliste d’une moindre qualité infirmière.
La formation est assurément sous estimée par les autorités à tout point de vue, et avant tout pour des raisons de reconnaissance pécuniaire, car en trois ans d’études, je pense que l’on aborde un panel de choses, théoriques et concrètes, que bien des universitaires pourraient envier. ( Hors, le diplôme est reconnu à l’égal d’un BTS, ce qui ne manque pas de sel....
Le soin infirmier comme les autres disciplines de la santé ont cette qualité, en dehors de ça, qu’il vous en apprend énormément sur vous, et sur les autres. Formation théorique, mais aussi pratique, où vous avez des gens en souffrance face à vous, avec tout ce qu’à veut dire, en termes de causalité.
Seule, peut être, la guerre a malheureusement cette capacité, à révéler les gens à eux mêmes, mais dans un cadre pathologique et une distorsion du social.
Les jeunes avec qui je travaille, sont certainement, pour des raisons évidentes, infiniment plus mûrs que la moyenne.
Ils ne viennent pas là par hasard. Si c’est le cas, ils ne restent pas longtemps.
Même si la formation a évolué, celle ci n’a rien à envier à ce qu’elle était avant.
Les techniques ont varié, se sont multipliés, exigeant plus d’études et de capacité diverses.
Mais si vous le voulez, dans votre formation, vous pouvez vous orienter dans une spécialité, selon votre projet, pour votre ambition.
Quoi qu’il en soit, c’est l’expérience du terrain, la clinique, qui évidemment parachévera vos capacités.
Trente ans après, j’en apprend toujours.
Mais on ne peut tout à fait cliver psychiatrie et médecine générale, pour la bonne raison que bien des problèmes psy, ont leur explication dans le somatique.
Le contraire est vrai aussi.
( Je ne parle pas du sociétal......)
J’ai vu des orientations fallacieuses en psy, faite aux urgences, qui n’avaient pas eu le temps de faire un bilan complet. Ors, une simple déshydratation peut entraîner une confusion. De même des maladies virales, pas toujours reconnues, surtout quant elles sont d’origine tropicales, peuvent engendrer des délires.
Le DSM est évidemment un problème, un peu comme un code pénal parfois aberrant.. Tout dépend comment on le lit,, et les impasses qu’on peut faire.
La psychiatrie a plus d’un tour dans son sac, et est beaucoup moins identifiable et normalisable que d’autres disciplines.
Le problème numéro 1, c’est surtout le manque de moyens, les crédits qui chutent, les lits qui ferment.
Car avant tout, c’est sûr que le nombre d’agents, est liée à la qualité du soin.
L’écoute, l’empathie étant les vertus déterminantes dés le départ.