Je comprends vos objections.Un article de quelques lignes est inévitablement dialectique : il ne donne pas les arguments de fonds et se contente au mieux d’indiquer des voies de définition plus précise. Quand on tente de définir les indications de ce que certaines traditions philosophiques appelle « loi naturelle », il ne s’agit pas de cases dans lesquelles on enfermera les gens de force ou pour s’en servir de critères absolus pour les évaluer moralement : on essaie de définir des tendances souhaitables pour le bonheur de la personne et le bien de tous.
Oui, il y a une magnifique diversité dans le genre humain (actuellement mise à mal par l’homogénéisation des esprits et des comportements dans certaines régions du monde), mais cette très belle et très souhaitable singularité, qui donne de l’attrait à la vie, n’annule pas les traits communs car comme disait Montaigne, « Chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition » (Essai, III). Ces invariants anthropologiques, qu’il faut savoir discerner par un travail éthique (cf : tout le patrimoine philosophique), nous donne des orientations de vie qui semblent plus souhaitables que d’autres. Et comme la perfection n’est point de ce monde, le risque parfois, est de nier ces invariants subjectivement car je n’y suis objectivement pas (pour différentes raisons pas forcément malicieuses). Cette loi naturelle indique ce qui se passe dans le genre humain la plupart du temps. C’est toute une définition de la nature en général et de la nature humaine en particulier qui est esquissée en amont.
Mais ici on ne fait qu’évoquer les causes. Je n’ai pas encore lu le livre récent de Bérénice Levet (La théorie du genre ou le monde rêvé des anges" (Editions Grasset, paru le 5 novembre) qui semble instructif de la part d’une professeure de philosophie à l’Ecole Polytechnique, qu’on peu difficilement suspectée d’être une fanatique de la loi naturelle.