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Commentaire de Dany romantique

sur La « France périphérique » : vers la sécession ?


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Dany romantique 29 novembre 2014 14:50

Il est toujours intéressant de débattre autours de sujets comme l ’immigration, celle -ci choisie par la bourgeoisie aux affaires mais subie par les classes populaires de souche (prolétaires et classes moyennes inférieures) dans un contexte de globalisation et de rentabilité du profit maximum exacerbé par la financiarisation de la planète.

Ce sont l’ensemble des outils (système) qui aboutissent à une redistribution des cartes sociales en fonction des obsessions performatives économique. Pour faire simple : existe t-il un fil directeur entre l’immigration interne importée et les délocalisations dans des pays à bas coût salariaux ? la réponse est limpide.
Des chroniqueurs comme Zemmour couvrant l’ensemble des sujets (sociaux, sociétaux, politiques,économiques) ou des chercheurs comme Guilluy apportent des éclairages dans un monde en silence, dont la recette éternelle n ’est que partielle et de court terme, à savoir : la croissance, la croissance, la croissance. La croissance c’est la hotte du père Noël. Or nous savons que de ces mots rabâchés en élixir il n’y a pas à attendre de dessein d’une cohérence sociale.
Les classes sociales existent toujours mais leur décryptage est devenue complexe. Les syndicats traditionnels (corps intermédiaires) ne font plus recettes depuis longtemps. En effet il n’y a pas de contre poids réel face aux délocalisations compétitives par les luttes sociales rendues impuissantes. Les partis classés à gauche sont divisés sur les solutions. Le PS est devenu social démocrate à tout crin et les écologistes de même. Le Front de gauche est resté dans la thématique de l’international prolétarien, néanmoins avec des constats toujours réels sur la loi du profit économique et financier. En final, les partis radicaux de gauche (qui ne sont pas extrémistes en tant que tels mais à l’extrémité du panel des partis) ne sont plus audibles par les classes populaires, ceci en paradoxe avec l’hostilité populaire aux partis de gouvernements « dits Républicains » qui sont alignés sur Bruxelles et l’Euro. Les partis qui ont encore de la vivacité (FDG, NPA, FN) sont méprisés et jugés incompatibles par les mass médias qui les classent dans la catégorie de partis « populistes ». Oh le gros mot ! 
C’est ce constat d’essence bourgeoise qui revient en boucle dans les analyses des politologues sur les plateaux.
Ce dédain des élites intellectuelles reste en parfaite contradiction avec le sondage grandeur nature des français qui ont voté à 55 % contre le traité européen en 2005. La « démocratie représentative » a signé la fin de la récré avec le traité de Lisbonne sous Sarkozy (le vrai plan B celui là) il fallait s’y attendre, en synergie des acteurs politiques de ralliement « de clique tribale »,se disant pourtant « républicains ».
Les choses n’étant par superposables (ADN du FN et ADN du FDG) il n’y pas de souci pour le sérail. Bien entendu, On ressortira la peur à avoir à voter pour des partis « extémistes » dits nationalistes, frileux, ayant peur de l’étranger, voir fascistes, terme dévoyé qui ne coûte pas cher et qui fait son effet.
Pourtant qu’on à voir les précités avec le fascisme historique (un seul parti, pas de liberté intellectuelle, pas de syndicats, pas de liberté de la presse, répression des manifestations, des emprisonnements pour empêcher la liberté de s’exprimer) etc, etc..
Mais il faut bien faire peur pour que le système se perpétue. 
Les constats mis en avant par des intellectuels (dans des genres différents) comme JC Michéa, Jacques Sapir, Fréderic Lordon, Etienne Chouard et bien d’autres sur l’imposture qui se cramponne (un coup UMP, un coup PS) ajoutant aux éclairages de Guilluy ou Zemmour viennent déranger le microcosme qui mange ensemble ( JPJuilhet/ Fillon) sur des intérêts électoraux, des intérêts de classe dominante. Le jeu est identique aux processus du XIX siècle sauf que les acteurs se sont complexifiés ( moins caricaturaux) pour opérer dans les mêmes règles du jeu. 

Les quelques décodeurs qui subsistent en France dans la galaxie intellectuelle main stream demeurent pourtant vitaux pour la démocratie. Il faudrait éviter de chinoiser sur le chimiquement pur des positionnements et ne pas se laisser piéger par l’assimilation au front national. Le FN héberge encore des nostalgiques de l’Action Française même si les dernières options sous Filippo sont assez souvent parallèles sur le constat, à ceux qui dénoncent les effets néfastes du système capitaliste globalisé de Bruxelles reposant sur Wall Street et la City. Il faut aussi faire différence entre les électeurs lambda (écoeurés par le chômage et les pertes identitaires) d’avec les dirigeants eux mêmes qui sont moins naïfs, en tous cas plus « discutables » idéologiquement.
Bien entendu, de ce fait, l’alliance reste improbable des catégories populaires exploitées et appauvries pour les raisons déjà dites (les 55 % du non au référendum européen sont hybrides donc atomisés voir en affrontement idéologique sur la question complexe de l’immigration subie). 
Les rapports sociaux n’ont pas engendrés une classe homogène - celle ci est fracturée au plan identitaire par une nouvelle mixité- et ceci est peut-être voulue par le système, en tous cas pour diminuer les acquits sociaux et faire pression sur les salaires. 
Pendant ce temps, faisant des électeurs FN l’épouvantail qu’il ne faudrait pas fréquenter, pas comprendre (malgré des repositionnements historiques de ce parti admettons le) c’est tout bénéf pour la globalisation qui sédimente les classes élitistes (qui vivent dans les aéroports) et les sédentaires, les oubliés, qui subissent ces nouvelles fractures sociales ET identitaires.  
 
 

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