Je sais pas trop... si la qualité des films est nulle mais que ce sont tout de même des réussites commerciales, j’aurai tendance à penser que le niveau intellectuel des spectateurs n’est pas des plus élevés. Si c’est ce que le public veut, pourquoi risquer de faire un flop en lui donnant autre chose ? Si on arrêtait d’aller voir ces niaiseries, les producteurs nous donneraient autre chose. On continue à y aller, et par cet acte on leur signifie que nous sommes contents de leur travail, et on les encourage donc à continuer de produire de la m... et à surpayer des acteurs minables.
Un film grand public, ça s’adresse entre autres à des enfants (donc on peut pas trop élever le niveau) et en plus on est obligé de faire dans le consensus. Faire du grand public sur un sujet comme Darwin par exemple, ça serait se mettre les bigots à dos, donc c’est plus grand public... Ou alors on descend Darwin pour que les bigots soient contents, et ce sont les rationnels qui seront floués dans l’histoire.
Par définition, un film grand public, c’est gnangnan et plat, ça dégouline de bons sentiments et ça finit par donner un air de déjà vu (c’est toujours les mêmes histoires)
Pour le cinéma qui « divise », c’est une façon de voir les choses, mais d’un autre côté, les divisions que l’on montre dans ces films sont bien réelles ; je pense que c’est une bonne chose que les ploucs intolérants voient de temps en temps que tout le monde ne se comporte pas comme eux. Le rassemblement des gens ne se décrète pas d’office ; faire un film ou tout le monde il est beau et gentil, tout le monde il est d’accord et content, c’est du pur mensonge. Pour se rassembler, il faut dabord que les gens aient conscience qu’ils sont divisés. Chacun voit le monde à sa façon, et pour certains, ça doit pas être triste... De base, un humain a tendance à penser que la bonne façon de voir le monde, c’est la sienne, que tous les gens normaux pensent comme lui, et que tous ceux qui pensent autrement sont dégénérés. Le beauf tf1 de base est persuadé que la France est remplie de gens comme lui.
C’est pour ça que cest important que les racistes voient autre chose que les habituels jeunes issus de l’immigration qui brûlent des voitures, et que les homophobes voient des femmes s’aimer dans un film.
D’un autre côté, ce genre de public n’ira pas voir ces films. Les purs racistes refuseront de voir intouchables et les homophobes ne veulent sûrement pas voir la vie d’Adèle.
Et on en revient là : les gens vont voir ce qu’ils aiment et ce qu’ils connaissent au cinéma ; pas tout le monde bien sûr, mais en général c’est ça, et quand on touches des millions de spectateurs, on ne s’occupe que du cas général, on ne s’embarrasse pas des cas particuliers. Le cinéma est un business comme les autres. C’est moche, mais c’est comme ça.
Je pense qu’à l’avenir, pour voir du cinéma qui sort de l’ordinaire, il faudra de plus en plus se tourner vers les sites de financement participatif. Et c’est une bonne chose, de simple consommateur de cinéma, les spectateurs peuvent enfin devenir aussi producteurs.