• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de César Castique

sur Le FN, entre 5è Colonne et Parti de l'Étranger ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

César Castique César Castique 5 décembre 2014 00:44

« ...et même quoi que ce soit, au risque que ce soit n’importe quoi. »

 

Mais le Front national est loin d’être n’importe quoi. C’est même tout le contraire : ce sont des assemblées de milliers de personnes qui scandent « On est chez nous ! On est chez nous ! » Et cela, c’est énorme.

 

Lisez donc ce qu’en disait, l’autre jour, à C’dans l’air, Claude Weill, intellectuel de gauche garanti grand teint :


- Il faut bien voir que ce slogan a une force extraordinaire. D’une certaine façon, il résume tout à lui tout seul,
- en termes de marketing politique, c’est génial -, c’est-à-dire que tout est dit. Tout est dit de la peur de l’invasion, de la détestation de l’Europe, de l’horreur de la mondialisation, du sentiment que l’identité française est en train d’être pervertie par un libéralisme sans frontières, que les travailleurs français voient leur emploi menacé soit par les délocalisations, soit par la concurrence de la main d’œuvre immigrée.


Or, ce slogan, que personne - même pas Sarkozy - n’osera voler au Front national, il faut le mettre en parallèle avec  deux chiffres extraits du sondage réalisé, en décembre 2013, pour la rédaction du Rapport annuel de la Commission nationale consultative des droits de l’homme :

- il y avait trop d’immigrés en France pour 74 % des sondés

- en France, on ne se sentait plus chez soi comme avant pour 60 % des sondés

Par conséquent, vous imaginez sans peine l’impact de ce slogan – qui contient tout ! - dans les chaumières et les foyers français, auprès de gens qui ne votent pas (encore) Front national.

Claude Weill, lui en tout cas, a perçu le danger, alors il ajoute :

« …toutes les menaces réelles ou fantasmagoriques de la construction « Front national » sont contenues dans cette phrase, dont je pense qu’il faut vraiment la déconstruire - ce n’est pas le lieu ici – parce qu’elle dit énormément de choses de cette angoisse contemporaine, de cette peur de la perte d’identité de la France dans le monde d’aujourd’hui, que le marinisme incarne. »


Malheureusement pour les ennemis du Front national, ce slogan, comme tous ceux qui rencontrent un écho puissant dans le subconscient des gens, n’est pas déconstructible.


C’est dans ces cinq mots que réside la plus sûre promesse d’avenir pour le Front national. « Ils » pourront toujours lui opposer des raisonnements, des théories, des statistiques, nous, nous avons appris de Gustave Le Bon que :

« Les sentiments se combattent avec des sentiments ou des représentations mentales de sentiments, jamais avec des raisons.  »


Souhaitons donc bien du plaisir aux déconstructeurs.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès