• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de jaja

sur Soralissimum...


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

jaja jaja 8 décembre 2014 14:45

Oui la vérité fait mal...

« Le temps des premières impostures

Alain Soral commence sa «  formation politique  » en traînant dans les milieux intellectuels parisiens alors qu’il est étudiant aux Beaux-Arts. En 1990, il découvre les écrits de Michel Clouscard qui l’amèneront à se définir comme «  marxiste  ». Dans le même temps, il fait sienne la critique féroce de Clouscard sur Mai 68 et en développe une haine viscérale pour tous les mouvements d’extrême gauche issus de cette période.
De 1990 à 1993, Alain Soral affirme avoir été militant au PCF. Étrange coïncidence  : personne ne se souvient de son passage. Selon Jean-Paul Gautier et les coauteurs de la Galaxie Dieudonné, Soral déclare «  avoir animé pendant cette période, aux côtés de Marc Cohen, le Collectif communiste des travailleurs des médias (dit aussi «  cellule Ramón-Mercader  »), faisant paraître le bulletin La Lettre écarlate  ». Première imposture, car «  en réalité, ce collectif était dirigé par Henri Malberg, membre du comité central du PCF. Lors de nos investigations, nous n’avons trouvé aucun document qui laisserait entrevoir qu’Alain Soral aurait joué le rôle qu’il cherche à s’attribuer.  » Pourtant, aujourd’hui encore, c’est ce supposé passage au PCF qui constitue le faire-valoir de gauche de Soral, le blanc-seing grâce auquel il fait passer ses idées réactionnaires et racistes pour des positions «  anti-système  »  !

Du FN à sa petite entreprise
C’est en 2005 que le masque se fissure  : Soral adhère au FN, d’abord de manière un peu officieuse, puis comme militant «  intellectuel  » proche de Jean-Marie Le Pen. Il deviendra par la suite un dissident du parti. Par opposition aux idées nauséabondes de l’extrême droite  ? Non  : par ego, le FN lui ayant refusé la tête de liste en Île-de-France pour les européennes de 2009. Il entre par ailleurs en conflit avec Marine Le Pen, laquelle a entrepris de soigner l’apparence de respectabilité politique de son parti en faisant le ménage des éléments les plus radicaux (entendez par là ouvertement racistes, homophobes et antisémites). À ce moment-là, Jean-Marie Le Pen lui-même, bien connu pour ses côtés modérés, trouve le petit Alain un peu «  excessif  » (3), c’est dire  ! En 2009, Soral quitte donc le FN et publiera à cette occasion un texte «  antimariniste  » sous le titre  : «  Marine m’a tuer  !  »...
Quelques mois auparavant, en 2007, Soral avait créé son propre groupe  : Égalité et Réconciliation. Il le définit comme «  la gauche du travail et la droite des valeurs, pour une reconstruction nationale  ». Pour bien marquer le véritable ancrage politique de l’organisation, c’est Jean-Marie Le Pen qui, présent à la première université d’été du groupe, en prononcera le discours de clôture. En 2011, Soral publie son œuvre phare, qui constitue peu ou prou les fondements idéologiques d’Égalité et Réconciliation  : Comprendre l’empire  : demain la gouvernance globale ou la révolte des nations  ? La construction d’Égalité et Réconciliation n’est pas basée sur la formation et l’émancipation intellectuelle de ses militants, mais bien sous «  hégémonie intellectuelle  » d’Alain Soral, les militants le définissant eux-mêmes comme leur «  maître à penser  ». Aujourd’hui, c’est une coquille vide regroupant peu de personnes, ce groupe servant de vivier de recrutement, en particulier au FN (4).

Aux sources du fascisme
Officiellement, Soral et les membres d’Égalité et Réconciliation se défendent d’être dans une organisation d’extrême droite et se définissent toujours comme «  marxistes  ». Le marxisme n’est pas un label  : nul n’en est propriétaire, et il existe de nombreux courants marxistes qui débattent et font vivre l’extrême gauche. Mais ces courants ont pour la plupart en commun une critique profonde du système  : l’inégalité économique inhérente au capitalisme  ; le fait qu’une minorité, la bourgeoisie et son personnel, possède l’écrasante majorité de la richesse mondiale et des moyens de production quand tous les autres, la majorité de la population, n’ont d’autre choix que de vendre leur force de travail pour survivre. Une inégalité fondamentale qui est à la source de toutes les oppressions que vivent les peuples. 
Soral, lui, se réinscrit dans la lignée du fascisme mussolinien. Selon lui, prolétaires et patrons sont victimes au même niveau du système capitaliste. Il appelle donc de ses vœux à l’union des classes populaires et de la bourgeoisie nationale  : une rengaine connue, c’était déjà là le vœu, entre autres, du parti national-socialiste allemand  ! Une question demeure, à laquelle Soral ne daigne pas répondre  : comment un système économique peut-il perdurer si longtemps si personne n’en profite  ? Si tous y perdent  ? Peu importe les absurdités de sa théorie, Soral estime qu’il est temps de dépasser le concept de lutte des classes pour restaurer les «  solidarités nationales  ». Sous couvert de discours marxiste, la «  pensée soralienne  » met donc fin à la lutte des classes et ne cherche plus qu’à rendre acceptable les idées nationalistes en direction des classes populaires.

Imposteur et affairiste

Comme pour son ami Dieudonné, c’est encore en se penchant sur les moyens de subsistance de Soral que l’on comprend le mieux toute l’imposture de son discours  : celui qui a bâti sa notoriété sur la critique du système marchand s’avère être lui-même un brillant commerçant. «  Alain Soral détient en effet 80 % des parts d’une société (SARL Culture pour tous) qui se subdivise en quatre sites distincts de vente en ligne. Et avec 640 000 euros de chiffre d’affaires l’an passé, on est loin de la charte d’E&R qui fustige «  l’idéologie du monde marchand  »  » (5). Il semble que la critique politique de Soral soit sans pitié pour les autres, mais s’arrête là où commence sa propre «  vie privée  »...
«   Soral se situe en fait à la rencontre des frères Strasser en Allemagne et de Mussolini en Italie. Il se place sur son terrain de prédilection et sa spécialité, le double discours  : marxiste et traditionaliste. C’est ainsi qu’il présente son livre Comprendre l’Empire  : "Cet essai pédagogique récapitule le parcours complet allant de la tradition au marxisme et du marxisme à la tradition qui seul permet la mise à jour du processus de domination oligarchique engagé depuis plus de deux siècles en Occident". Nationaliste avant tout. Pour paraphraser Clemenceau, on peut dire que Soral est au marxisme ce que la musique militaire est à la grande musique  »


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès